Comptes rendus : Études stratégiques et sécurité

La paix a-t-elle un avenir ? L’onu, l’otan et la sécurité internationale.Kirschbaum, Stanislav J. (dir.). Coll. Raoul-Dandurand, Montréal, L’Harmattan, 2000, 247 p.[Record]

  • Martin Larose

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  • Martin Larose
    Candidat au doctorat en histoire
    Université de Montréal

Le présent ouvrage constitue la publication des actes du colloque de l’Association franco-canadienne d’études stratégiques, manifestation s’étant fort probablement – la date n’est pas précisée – déroulée à la fin de 1998 ou au début de 1999 au Collège militaire royal du Canada à Kingston (Ontario). Outre son introduction, l’ouvrage comporte quinze contributions ventilées en quatre parties. La première de celles-ci porte sur « La réforme de l’onu ». Le politologue Stanislav J. Kirschbaum consacre un premier article au concept de la « paix démocratique » et à sa pertinence pour l’onu. En se basant sur l’idée que les démocraties ne se font pas la guerre, l’auteur y soutient qu’une résolution en faveur de la « paix démocratique » pourrait contribuer à la réforme de l’onu ainsi qu’« au processus de démocratisation de la société internationale » (p. 23). De son côté, Daniel Colard concentre son attention sur le lien qui unit selon lui les trois phénomènes « fondamenta[ux] » de l’ère post-guerre froide : la démocratisation de la planète, la réforme de l’onu ainsi que la mondialisation du système de sécurité internationale. Après avoir abordé l’idée de la démocratisation, le juriste examine de quelle manière celle-ci pourrait être applicable à l’onu et au système de sécurité internationale tout en se demandant si « l’impératif démocratique » pourrait à terme se révéler une « norme obligatoire du droit international » (p. 35). La contribution de Houchang Hassan-Yari clôt cette première partie en étudiant la potentialité de la collaboration entre l’onu et les organisations internationales régionales, ceci dans le contexte de la réforme de l’onu et de la mondialisation du système de sécurité. Le politologue soutient la thèse que l’onu – tout en conservant le rôle consistant à coordonner et à déléguer – devrait décentraliser des responsabilités vers les régions afin de faire face aux défis sécuritaires d’aujourd’hui, une tâche trop lourde pour l’organisation mondiale si elle est seule. La deuxième partie de l’ouvrage porte sur « L’emploi de la force, le désarmement et l’onu ». Josiane Tercinet se penche sur les types de « combinaisons de force au service de la sécurité collective ». La politologue y analyse notamment les causes de l’évolution des missions de paix de l’onu ainsi que la place croissante que d’autres institutions internationales, l’otan par exemple, occupent à ses côtés dans le maintien de la paix depuis le milieu des années 1990. Pour sa part, Fransisco-José Valiente s’est préoccupé de la nécessité d’optimiser l’efficacité des tâches civiles dans les missions de consolidation de paix. Pour ce faire, cet auteur s’est concentré sur le rôle de certaines institutions de l’onu (hcr, unicef, pam, pnud et oms) dans la coordination des actions civiles menées à cette fin, la coordination étant de ce point de vue, la clef de voûte nécessaire pour assurer l’efficacité maximale de telles missions. Les relations civils-militaires dans les missions de paix de l’onu font l’objet de l’article de Jean-François Rioux. Après avoir analysé les causes expliquant les problèmes récurrents qu’ont connus ces collaborations au début des années 1990, l’auteur explique pourquoi les rapports civils-militaires semblent s’être améliorés depuis quelques années et comment ils pourraient se bonifier davantage. Finalement, Guy Morissette, conseiller politique au Bureau du Conseil privé du Canada, aborde la question du renseignement dans les missions de maintien de la paix. Ce faisant, il insiste sur la faiblesse des informations actuellement disponibles pour le maintien de la paix et sur la nécessité de corriger cette lacune. À cette fin, l’auteur suggère que les …