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Depuis quelques années, les Presses de l’University of British Columbia Press (UBC Press) ont développé une collection consacrée aux études sur les sexualités, certains des ouvrages qu’elle regroupe portant sur les lesbiennes. C’est là un événement heureux qui contribue à enrichir le rayon de la bibliothèque plutôt dégarni des livres sur les lesbiennes au Canada, jusqu’ici essentiellement occupé par Mémoires lesbiennes de Line Chamberland (1996) et The House that Jill Built de Becki Ross (1995). En un certain sens, l’ouvrage intitulé Awfully Devoted Women. Lesbian Lives in Canada, 1900-65 fait écho aux Mémoires lesbiennes en raison de l’approche et, en partie, de la période historique qu’il privilégie, soit celle qui précède la décriminalisation partielle de l’homosexualité en 1969, alors que Making a Scene. Lesbians and Community across Canada, 1964-84 poursuit l’analyse du militantisme lesbien féministe entreprise dans The House that Jill Built. Certes, la pauvreté des travaux sur les lesbiennes trouve plusieurs explications : traditionnellement, les femmes – y compris les lesbiennes – ont été discrètes dans l’espace public; moins que les gais, elles ont eu accès aux ressources (intellectuelles et matérielles) permettant de marquer l’histoire et de la raconter; et puis – nous le savons – les femmes ne s’intéressent pas au sexe… Et pourtant, les deux ouvrages sous la loupe de la présente recension – Awfully Devoted Women de Cameron Duder et Making a Scene de Liz Millward – obligent à un constat : non seulement les lesbiennes ont une sexualité, mais elles ont mis en place tout un ensemble de stratégies pour faire advenir à la réalité leur imaginaire et leur identité en tant que lesbiennes.

Les deux ouvrages ont pour objectif de sortir de l’ombre, de décrire et d’offrir quelques explications à l’existence lesbienne au Canada, de 1900 à 1984. Toutefois, ils empruntent des voies distinctes pour explorer cette problématique. Duder s’intéresse d’abord et avant tout à des lesbiennes, alors que Millward privilégie les mouvements politiques qu’elles mettent en place durant les années 70 et 80.

De manière plus précise, l’ouvrage Awfully Devoted Women a pour objectif de déterminer « how Canadian lesbians understood their desires between 1900 and 1965 » (p. 12), en décrivant, pour ce faire, les trajectoires de vie de ces lesbiennes d’avant la sortie partielle de l’homosexualité du Code criminel canadien à la fin des années 60, alors que les lesbiennes étaient fort peu visibles (à moins de savoir les reconnaître). Difficile, toutefois, de concevoir sous le même registre les vies lesbiennes en 1910 et en 1958. C’est pourquoi Duder divise son propos en deux parties, soit de 1900 à 1950, puis de 1950 à 1960. Les trois chapitres de la première partie sont particulièrement novateurs, en cela qu’ils privilégient des lesbiennes largement ignorées par les recherches universitaires, soit celles qui ont vécu entre l’époque des amitiés romantiques et l’après-Seconde Guerre mondiale, alors que le lesbianisme devient plus visible soit parce qu’il alimente les angoisses d’une société hétéronormative obsédée par la recherche d’ennemies, soit parce que des couples butch-femme se donnent à voir en public. Duder présente d’abord les couples (présumés lesbiens) qui ont alimenté cette période de son étude (chapitre 1), puis elle décrit les façons qu’avaient alors les lesbiennes de se repérer dans ce contexte d’anonymat (chapitre 2) et, enfin, elle examine leurs pratiques sexuelles (chapitre 3). La deuxième partie de l’ouvrage Awfully Devoted Women, qui porte sur la période d’après-guerre, compte cinq chapitres : l’enfance et les normes ayant encadré l’éducation des lesbiennes interviewées (chapitre 4), ce qu’elles savaient (ou non) de la sexualité en général et de l’homosexualité en particulier (chapitre 5), leurs pratiques sexuelles (chapitre 6), leurs relations de couple ainsi qu’avec leur famille (chapitre 7) et, enfin, les communautés lesbiennes des années 50 et 60 (chapitre 8).

L’ouvrage Making a Scene retient la période qui va de 1964, soit l’année de la formation de la première (et à peu près la seule) organisation homophile au Canada, à 1984, où le premier gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney accède au pouvoir à Ottawa, ce qui laisse entrevoir des années plus sombres pour les lesbiennes. En effet, la période 1964-1984 pourrait être décrite comme celle de « l’âge d’or du lesbianisme féministe au Canada », au moment où il s’affichait plus clairement sur la scène publique comme acte politique, notamment en créant et en multipliant les espaces lesbiens. Le but de Millward est d’examiner certains de ces espaces. Son ouvrage est divisé en deux parties. La première, « Creating Places », repose sur l’argument que l’existence d’espaces physiques a permis aux lesbiennes non seulement de créer une communauté lesbienne, mais d’advenir à l’existence en tant que lesbiennes. Cette partie compte trois chapitres. Le premier porte sur les bars lesbiens à Montréal, à Toronto et à Vancouver. Le deuxième chapitre examine plutôt les clubs privés mis sur pied par des lesbiennes, essentiellement dans les Prairies. Le troisième et dernier chapitre s’intéresse aux structures matérielles confectionnées par et pour des lesbiennes et servant d’espaces de militantisme et de vie : cafés, librairies, collectives diverses (comme l’École Gilford à Montréal et le Vancouver Lesbian Centre). La seconde partie de l’ouvrage, « Overcoming Geography », est consacrée aux motivations derrière l’aménagement de ces divers espaces lesbiens. Elle se compose de quatre chapitres : le chapitre 4 traite des nombreuses conférences lesbiennes (et gaies) tenues au cours des années 70 et 80 partout au Canada; le chapitre 5, des événements portant sur la promotion d’une identité et d’une fierté lesbiennes (comme les festivals et les marches); et le chapitre 6, des diverses stratégies de communication adoptées par les lesbiennes vivant hors des grands centres, en milieu rural, pour se rencontrer et s’imaginer.

Le fondement théorique commun aux deux ouvrages est celui de la subjectivité lesbienne : comment les lesbiennes se sont pensées, se sont nommées et ont agi en tant que telles (même si, comme le mentionne Duder, plusieurs n’usaient pas de ce mot débutant par « L »). Toutefois, les deux ouvrages le font avec des approches différentes : alors que Millward cherche à préciser les stratégies mises en place par les lesbiennes pour affirmer leur existence publique et politique, Duder recherche leurs actions pour survivre au quotidien.

Interrogeant les trajectoires de vie de lesbiennes qui ont vécu à une époque où le lesbianisme ne se donnait pas (ou peu) à voir dans l’espace public (quoique les choses changent un peu après la Seconde Guerre mondiale), Duder privilégie des approches micro- et méso-sociologiques qui se focalisent sur la lesbienne et son environnement immédiat : de quelle façon ces lesbiennes, dont plusieurs croyaient être seules au monde de leur espèce, ont-elles donné sens à leurs désirs pour des personnes de leur sexe/genre, et comment ont-elles vécu ces désirs? Millward, de son côté, adopte une approche résolument sociologique et, de manière plus précise, celle de la géographie culturelle : s’appuyant sur les Michel Foucault, Henri Lefebvre, Elspeth Probyn et Iris Marion Young, entre autres, Millward s’affaire à démontrer de quelle façon les lesbiennes se sont donné une communauté à la fois physique et imaginaire, la manière dont elles l’ont fabriquée, l’ont nourrie, mais comment aussi, en retour, cette communauté a participé à la formation d’une subjectivité lesbienne. S’il est bien connu que le genre n’est pas neutre, il l’est moins que le genre façonne l’espace qui, à son tour, modèle le genre. Millward écrit : « people produce the spaces which produce, in part, the subjectivity of the people who then continue to (re)produce and embody them […] space is the material expression of particular ideologies held by groups of people » (p. 31).

Pour advenir à l’existence en tant que lesbienne, les lesbiennes ont besoin d’un environnement où rencontrer leurs semblables et se découvrir elles-mêmes, cette subjectivité lesbienne sculptant en retour les espaces où elles évoluent. Il suffit d’avoir fréquenté un événement ou un bar lesbien une seule fois pour comprendre cela… Or, comme cela ressort de l’analyse de Millward, en dépit de leur rôle clé dans la formation d’une identité lesbienne, les bars n’étaient pas des endroits très recommandables à fréquenter : souvent situés dans des quartiers malfamés, ils étaient difficiles à trouver et s’animaient d’une faune disparate encline à toutes sortes de déboires… Duder pose le même constat : les lesbiennes de la classe moyenne qui se sont confiées à elle fuyaient comme la peste les bars, des espaces perçus comme des repères d’ouvrières et interprétés comme contraires à leur existence lesbienne qu’elles voulaient « respectable ». Il n’y a alors qu’un pas à franchir pour associer les bars comme espace hideux au lesbianisme comme existence honteuse voire monstrueuse, et c’est ce que fait Millward : « the few semi-public spaces in which women could collectively gather as lesbians sent a message about the meaning of being lesbian. The spaces themselves communicated the idea that lesbianism was dirty (in all senses of the word) and associated with criminality » (p. 45).

En dépit d’approches différentes, Duder et Millward ont eu recours à des démarches méthodologiques en grande partie similaires pour mener leur recherche, soit des analyses de contenu et des entrevues. Pour sa part, Duder explore l’existence lesbienne à partir de deux méthodes de collecte des informations : pour le volet 1900-1950, elle s’est penchée sur les journaux personnels et les lettres échangées entre les partenaires de quatre couples, que tout semble définir comme lesbiens, constitués de professionnelles de la classe moyenne supérieure et même petite-bourgeoise (dont Charlotte Whitton qui a été mairesse de la Ville d’Ottawa); pour le volet 1950-1965, Duder a mené 22 entrevues auprès de femmes (certaines se disant lesbiennes) de la classe moyenne inférieure actives de 1930 à 1965 et qui, pour l’essentiel, se tenaient éloignées des espaces lesbiens (notamment des bars), complétées de dix entrevues dont huit tirées du projet Lesbians Making History. De son côté, l’ouvrage de Millward repose essentiellement sur des analyses de contenu de sources provenant de diverses archives lesbiennes et gaies au Canada : les Archives du mouvement des femmes (Ottawa), les Archives gaies du Québec, les BC Gay and Lesbian Archives, le Saskatchewan Archives Board et les University of Manitoba Archives and Special Collections. Millward a aussi mené huit entrevues auprès de lesbiennes fortement engagées dans l’animation d’espaces lesbiens au cours des années 70 et 80.

Les deux ouvrages recensés se rejoignent aussi en embrassant communément une approche intersectionnelle. En effet, la classe sociale est au coeur des analyses développées par Duder et Millward avec, au second plan, la « race », l’âge (ou la génération), l’habitat (urbain versus rural). À noter que, comme cela est trop souvent le cas des études sur le Canada, le Québec est – pour l’essentiel – ignoré. Cette absence ampute la portée des analyses menées par Duder et Millward. Par exemple, je n’ai aucun mal à imaginer que des lesbiennes francophones ont pu interpréter leur existence lesbienne à la lumière du projet souverainiste qui avait le vent en poupe pendant les années 70 et 80, l’une et l’autre se berçant d’idéaux d’autodétermination, d’autonomie, de liberté. Je n’ai pas plus de mal à imaginer que, par-delà la belle entente autour du binationalisme et du bilinguisme canadien valorisés dans certains milieux canadiens anglais, la question nationale a pu générer des tensions parmi les lesbiennes québécoises francophones et anglophones, marquant l’existence lesbienne au Québec d’un clivage linguistique inconnu dans les autres régions du Canada.

Que tirer des ouvrages Awfully Devoted Women et Making a Scene? Ils confirment certains savoirs, en génèrent de nouveaux et constituent de riches sources d’inspiration pour des recherches à venir. Primo, en dépit du peu de travaux sur l’existence lesbienne au Canada, rares sont celles (et ceux) qui doutaient que le Canada ait compté des lesbiennes parmi les rangs de ses citoyennes, même au cours de la première moitié du xxie siècle. Certes, ces femmes étaient invisibles et leurs relations marquées par les craintes et au sceau du silence. Par contre, en examinant les années 1900 à 1950, l’ouvrage Awfully Devoted Women défriche un champ du savoir encore relativement vierge. De manière plus précise, Duder montre que ces femmes se situent au carrefour de deux modèles de l’existence lesbienne : l’un qui rappelle les amitiés romantiques orchestrées au rythme de la dévotion et d’une abstinence sexuelle présumée, des relations explorées dans d’autres contrées par Lillian Faderman (1981), Karyn Z. Sproles (2006) et Martha Vicinus (2004); l’autre modèle, que je qualifierais de « protopolitique », montre que les lesbiennes sont conscientes de l’opprobre public qui pèse sur leurs désirs homoérotiques, qu’elles mobilisent le langage des sexologistes de la fin du xixe siècle, pour les domestiquer et en parler, et que leur existence lesbienne semble comporter un volet sexuel. En effet, il n’est toujours pas clair si ces femmes avaient des relations sexuelles avec d’autres femmes, quoique Duder plaide en ce sens. Cela n’est pas très important, sauf si l’amour charnel constitue un préalable pour porter l’étiquette de lesbienne. Voilà un sujet à même d’alimenter bien des colloques.

Secundo, comme l’a montré Allan Bérubé (1990), la Seconde Guerre mondiale a eu des effets considérables sur les gais, certes, mais aussi sur les lesbiennes : elle leur a aménagé une conjoncture favorable à l’éclosion de leurs sentiments, de leur imaginaire et de leurs pratiques en tant que lesbiennes. En effet, la guerre de 39-45 a contribué à ce que les femmes quittent leur famille d’origine et socialisent avec d’autres femmes au travail ou à l’après-travail, elle leur a conféré une indépendance financière et, surtout, elle a été l’occasion de déstabiliser les rôles de genre. Cependant, l’après-guerre est une époque de répression de l’homosexualité qui passe, entre autres, par le déploiement de discours à saveur pathologique pour décrire le lesbianisme. Duder ose alors une hypothèse : se pourrait-il que ces discours, alliés à une reconceptualisation de la famille et des rapports parents-enfants, dans un contexte où les femmes pouvaient davantage qu’autrefois être autonomes sur le plan économique et que certaines communautés lesbiennes émergeaient dans les milieux urbains, se pourrait-il que ce contexte, donc, ait contribué à ce que plus de lesbiennes rompent définitivement avec leur famille d’origine que ce n’était le cas avant la Seconde Guerre mondiale? Voilà une hypothèse féconde pour des travaux futurs.

Tertio, les travaux de Kinsman et Gentile (2010), entre autres, ont démontré que dans les années d’après-guerre l’État canadien avait mené une véritable « chasse aux queers » (ce terme générique englobant aussi les lesbiennes) parmi la fonction publique ou encore l’armée. Cependant, l’approche de Duder présente l’avantage de focaliser sur les lesbiennes. Plusieurs ont ainsi dû quitter les forces militaires, pourtant un oasis pour nombre d’entre elles qui leur permettait de s’éloigner un tant soit peu des normes étouffantes, voire débilitantes, de la féminité et, surtout, de côtoyer leurs semblables. En privilégiant ainsi les lesbiennes, Duder oblige à admettre – au risque de déplaire – que les gais n’ont pas eu (et n’ont toujours pas) le monopole de la persécution étatique, même s’il est vrai que l’étiquette criminelle de la sodomie les concernait alors au premier chef.

Quarto, plusieurs auteures (notamment Lamoureux (1998), Tremblay et Podmore (2015)) ont souligné la position malaisée des lesbiennes entre le mouvement de libération gaie et le mouvement des femmes, inconfort qui a favorisé le lesbianisme féministe. Millward ajoute à cet édifice une pierre de grande valeur en approfondissant la triade liant féminisme, lesbianisme et mouvement de libération gaie, et cela, par le moyen d’un argumentaire très fouillé et riche en détails. L’ouvrage Making a Scene démontre surtout avec force que les lesbiennes ne sont pas restées dans l’ombre, et des féministes et des gais, mais qu’elles ont fondé leurs propres espaces de sens et de mobilisation sur la base de leurs désirs. Il est même possible que cette autonomie de militantisme ait constitué la pierre angulaire de l’édification de leur subjectivité lesbienne. À ce propos, il serait intéressant de voir dans quelle mesure celle-ci porte les traces du militantisme butch-femme? Se pourrait-il que la paire butch-femme ait préparé le terrain, en fait de visibilité et d’appropriation d’espaces, pour qu’émergent, au cours des années 70, des communautés lesbiennes féministes politiquement visibles? Cette question est taboue, j’en conviens, mais elle doit être débattue.

Quinto, la popularité récente des travaux mobilisant une approche intersectionnelle portait à croire que les lesbiennes ne forment pas – et n’ont jamais constitué – un groupe homogène : comme les autres catégories sociales, elles sont morcelées par tout un ensemble de marqueurs identitaires qui varient dans l’espace et le temps, tels que le genre (par exemple, le rôle campé dans le tandem butch-femme), la sexualité (les lesbiennes versus les bisexuelles), la classe sociale, l’ethnicité, la région. Pourtant, ces marqueurs identitaires sont de portée inégale, en matière d’oppression et de pouvoir, sur l’existence lesbienne. Je soupçonne ainsi qu’une lesbienne blanche, petite-bourgeoise, vivant en milieu métropolitain et parlant anglais est dotée de ressources pour exister comme lesbienne dont ne peut que rêver sa vis-à-vis non blanche, de la classe ouvrière, vivant dans une petite localité et parlant français.

Sexto, les deux ouvrages abordent la fascinante question des couples butch-femme. Un constat qui ressort des deux ouvrages est que la dyade butch-femme et la respectabilité semblent antinomiques. Là réside un sujet fécond de réflexion qui pourrait s’inspirer des pensées de Michel Foucault et de Judith Butler. Le premier précise que le pouvoir est une constellation de discours et de pratiques qui crée et reproduit un ordre de choses. À n’en point douter, le régime du genre correspond à un tel pouvoir : ensemble de discours et de pratiques, il formate des femmes et des hommes intelligibles, c’est-à-dire féminines et masculins. Butler, pour sa part, souligne aussi que le sujet n’a rien de stable, qu’il est constamment en re/définition, en re/construction. Plusieurs voix ont condamné les couples butch-femme au nom de leur reproduction de l’ordre hétéronormatif cristallisé par les couples homme-femme, comme si ceux-ci étaient plus vrais que ceux-là. Or, c’est bien connu, la performance butch-femme révèle l’artificialité et la fragilité des rôles de genre qui, apparemment, ne peuvent être remis en cause à la manière du duo butch-femme qu’au prix d’un manque de respectabilité. En d’autres mots, la respectabilité se gagne au respect du régime du genre, même par les lesbiennes.