Documents repérés
-
166.
-
168.Plus d’information
Dès les débuts de l'enseignement de la musique, dénommé « éducation musicale » dans l'école généraliste française, le chant apparaît comme l'une des deux activités principales. Même si aucun répertoire n'a jamais été véritablement imposé, des orientations institutionnelles successives ont pu mettre l'accent sur des idéologies politiques, morales, ou encore, sur la chanson en tant qu'outil au service de la langue (Alten 1995). Mais aujourd'hui, alors que l'on parle de culture commune au sein de l'école, qu'en est-il des répertoires enseignés en France ? Quel est l'impact des pratiques musicales sociales de référence et de la culture des enseignants sur le répertoire qu'ils choisissent ? Deux enquêtes nationales inter-académiques à visée descriptive/compréhensive adressées simultanément aux enseignants du premier degré (école primaire ; n=935) et du second degré (collège ; n=104) permettent de mettre en évidence, certaines caractéristiques du répertoire chanté dans les classes de la maternelle à la fin du collège. On relève notamment l'utilisation assez constante de la chanson française des années 1945-1968, soit celle des auteurs-compositeurs-interprètes de la rive gauche parisienne. Les résultats montrent également des liens entre l'école primaire et le collège : la récurrence de certains auteurs tend à montrer une certaine continuité de l'école primaire au collège. Des différences assez nettes, apparaissent notamment au niveau de certaines catégories musicales (chanson enfantine à l'école primaire, répertoire jazz et savant au collège). Les critères de choix (le texte à l'école primaire, la question de la faisabilité vocale dans les deux cas et les notions musicales au collège) témoignent à la fois d'enjeux différents d'un cycle à l'autre, mais aussi de la spécificité des enseignants qui ont en charge cet enseignement (enseignant généraliste à l'école primaire et enseignant spécialisé au collège).
-
169.Plus d’information
Chaque volume de la collection « Poètes d'aujourd'hui », créée en 1944 par Pierre Seghers, comprend, de manière systématique, un essai critique et biographique, un choix de textes ou une anthologie, une biographie ou chronologie, une bibliographie des oeuvres de l'auteur et des études dont elles font l'objet et, enfin, un ensemble d'illustrations. Parmi les genres critiques en présence, l'anthologie (ou choix de textes) apparaît comme un élément d'autant plus difficile à saisir qu'elle met en abyme le fonctionnement de la collection de monographies au sein de laquelle elle est composée. Se pencher sur la nature et les fonctions de ce genre critique dans la collection « Poètes d'aujourd'hui » des éditions Seghers, c'est en effet en même temps s'interroger sur les objectifs de la collection elle-même. Cependant, alors que le genre biographique est régulièrement mis en question et rejeté dans l'essai critique, le genre anthologique n'est que très rarement discuté par les auteurs des volumes. Pourquoi ce silence ? Quel est le rôle qui est explicitement donné à l'anthologie, quel est celui qu'elle joue implicitement ? S'il est évident que l'anthologie est au coeur du projet éditorial de la collection, on peut s'étonner du positionnement a-critique de l'éditeur et des auteurs dans cette section des ouvrages ; on ne peut en comprendre le fonctionnement qu'en interrogeant la dimension anthologique de la collection elle-même.