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83.Plus d’information
La forêt du Karthala (Comores) fait actuellement l'objet d'une politique nationale de mise en protection, en lien avec la communauté internationale. Cette politique peut entrer plus ou moins en adéquation avec les perceptions et les attentes des riverains de la forêt. Afin de mieux comprendre les enjeux de cette politique, nous avons étudié les représentations de la forêt par les populations locales, en amont de sa mise en protection. Nous faisons l'hypothèse que ces représentations varient en fonction de la proximité à la forêt. Nous posons les hypothèses suivantes : (i) le degré de connaissances des composantes de la forêt est différent selon les métiers, le genre, l'âge et les modes de fréquentation de la forêt ; (ii) la réussite de la mise en place de l'aire protégée de la forêt du Karthala s'appuie sur la prise en compte des représentations et usages de la forêt par les riverains. Des enquêtes conduites en 2016 et 2017 dans huit localités autour de la forêt du Karthala et dans la capitale Moroni ont permis de saisir les représentations des composantes de la forêt et du projet de création de l'aire protégée. Les données récoltées ont été rassemblées sous forme de cartes cognitives et d'associations libres. À partir de ces données, nous avons construit un indice de complexité cognitive de chaque personne interrogée vis-à-vis de la forêt, que nous avons expliqué au regard des catégories socioprofessionnelles, catégories d'âge, genre et lieu de résidence. Nous avons également comparé les représentations sociales de la forêt entre les riverains et les habitants de la capitale. Nos résultats montrent que l'approche par les cartes cognitives permet d'améliorer les discussions autour d'une politique publique environnementale pour des raisons autant pragmatiques qu'éthiques et permet d'étudier les enjeux de réconciliation entre objectifs de conservation de la biodiversité et de développement humain des territoires.
Mots-clés : forêt du Karthala, Comores, cartes cognitives, représentations sociales, conservation de la biodiversité, développement humain, Karthala forest, Comoros, cognitive maps, social representations, biodiversity conservation, human development
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85.Plus d’information
L'entrée de l'Espagne dans la Communauté européenne le 1er janvier 1986 a résulté de longues négociations où s'étaient affrontés partisans et adversaires de l'intégration. Au bout d'une première année d'expérience les choses commencent à se clarifier quelque peu. D'une part, on s'accorde sur la nécessité pour l'Espagne d'assurer sa modernisation économique dans la Communauté. D'autre part, en termes géopolitiques, l'harmonisation de l'Europe des douze, devenue plus ardue, appelle plus que jamais le renforcement des mécanismes de décision que l'Acte Unique laisse augurer pour 1992. Cette année cinquième centenaire de la découverte de l'Amérique, rappelle le passé prestigieux de l'Espagne contrastant avec une histoire ultérieure difficile. Après la reconquista, qui n'abolit pas les marques de l'Islam, puis le faste du « Siècle d'Or », la monarchie espagnole reçut le choc de l'invasion napoléonienne. Au XIXe siècle l'émergence laborieuse de la révolution industrielle fut à plusieurs reprises contrariée par la résurgence de modèles du passé. Cependant la modernisation plus précoce de la Catalogne et de la côte Nord-Atlantique contrasta avec les pesanteurs des systèmes agraires traditionnels du centre et du sud. En 1936 la guerre civile vint ravager l'expansion récente de l'économie, laissant des cicatrices sociales profondes. Le franquisme imposa le silence au delà du drame, avec une poigne de fer, et s'enferma d'abord dans un protectionnisme idéologique et politique autant qu'économique. A partir des années soixante l'ouverture s'imposa : c'est le « miracle économique » espagnol, qui n'entama pas la dictature. Après la mort de Franco, en 1975, le « miracle politique » d'une démocratisation réussie, sous l'impulsion inespérée du roi Juan Carlos, se heurta successivement aux deux « chocs pétroliers ». L 'économie dut se plier à de douloureux et nécessaires réajustements. La restructuration industrielle, préalable au « projet européen », s'accompagna du taux de chômage le plus élevé d'Europe, culminant à 22 % au début de 1986. La crise agricole a opposé le versant agroexportateur méditerranéen aux espaces encore archaïques du centre et du sud. La « tertiarisation » du pays constitue la dominante de l'économie nouvelle impulsée particulièrement par les performances du tourisme. Au moment de l'entrée dans la Communauté européenne, sous la ferme direction du gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez poursuivant, non sans affrontements sociaux, la politique d'ajustements économiques, les chances de l'Espagne, désormais reconnues, se heurtent à de rudes obstacles. Les « points chauds » de l'économie et de la société espagnoles signalent une série de problèmes : comment établir un nouvel équilibre social, venant à bout du chômage, assurant la participation économique et sociale des femmes, des jeunes, des « exclus » ? Comment maîtriser la régulation interne et externe d'un système économique en mutation et éviter qu'il soit satellisé aux niveaux inférieurs d'une nouvelle division européenne du travail ? Comment répondre aux « vocations extérieures » de l'héritage arabo-méditerranéen et ibéro-américain, tout en faisant droit aux « vocations intérieures » inscrites dans la dynamique des « Communautés autonomes » : dix-sept Espagnes dans l'Espagne ? Comment enfin éviter le risque du quasi monopole institutionnel d'un pouvoir tout entier dévolu au PSOE dans une société en pleine mutation économique où n'apparaît aucun signe crédible d'alternative ou d'alternance potentielles ? Cette chronique de l'économie espagnole, partant d'une analyse historique et politique, s'attache à décrire le système des structures économiques et son mode de régulation avant et depuis l'entrée dans la Communauté européenne. L'intention est de mettre en évidence les termes d'une problématique qui concerne les partenaires européens de l'Espagne autant que les Espagnols eux-mêmes.
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86.Plus d’information
Certaines « entités non souveraines » que sont des collectivités humaines ayant un lien avec un territoire, relevant ou pouvant potentiellement relever du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ou exercer un droit de sécession ou simplement disposant une autonomie reconnue par le droit interne en matière de relations internationales, dans certains domaines, participent parfois avec des statuts divers (observateurs, membres associés, membres pléniers) à des organisations internationales. Dès lors, on peut s'interroger sur l'ampleur et la portée de cette participation et se demander si elle ne conduit pas à la remise en cause du principe du caractère intergouvernemental des organisations internationales qui voudrait que celles-ci soient d'abord et avant tout des regroupements d'États souverains ?
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88.Plus d’information
RésuméLors du sommet des pays du G8 à Kananaskis en juin 2002, le Canada a fait figure de leader international en chapeautant le Plan d'action pour l'Afrique. Dans cet article, nous examinons le programme canadien d'aide publique au développement international (apd) durant les années 1990 pour évaluer plusieurs hypothèses sur les allocations d'apd. Nous découvrons, entre autres choses, que le Canada envoie plus d'aide aux pays membres du Commonwealth ; que le contenu de la couverture médiatique des récipiendaires d'aide peut avoir une influence significative sur les flux d'aide ; et que le Canada, contrairement à ce qu'il prône dans son discours officiel, ne privilégie pas pour autant les pays démocratiques où se pratique la « bonne gouvernance ». Ces résultats nous incitent à réfléchir sur l'avenir du programme d'aide au développement dans le cadre de « l'après 11 septembre ». Pour que le programme d'aide canadien fonctionne mieux, nous suggérons quelques pistes dans la conclusion.
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89.Plus d’information
La question de la Macédoine est aujourd'hui au centre des relations entre la Yougoslavie, la Bulgarie et la Grèce. La région, mélange exemplaire d'ethnies et de religions, fut partagée en 1912, mais la Bulgarie, se considérant lésée, la revendique depuis, plus ou moins ouvertement. La proclamation d'une République de Macédoine en septembre 1991 inquiète également la Grèce qui craint des revendications sur son propre territoire et refuse de reconnaître un État qui porterait le nom de Macédoine. Cette question, accompagnée de l'évolution albanaise, de la présence de plus en plus significative de la Turquie dans les Balkans et des intérêts occidentaux dans la région, est à la base des nouvelles alliances ou des nouveaux conflits qui se profilent à l'horizon.
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90.Plus d’information
Les villes apparaissent de plus en plus comme des acteurs politiques à l'échelle internationale parce qu'elles constituent un échelon d'intervention efficace dans la gestion politique, économique et sociale des questions urbaines. D'autre part, l'implication des différentes parties prenantes et en particulier les citoyens a longtemps été synonyme d'une société démocratique. Cette implication s'avère être une partie intégrante de l'évolution économique et de l'épanouissement social et un axe de recherche de plus en plus intéressant. Le présent article cherche à relever les facteurs déterminants de la participation citoyenne en Algérie en prenant l'exemple de la ville de Tlemcen à l'aide d'un questionnaire.
Mots-clés : parties prenantes de la ville, participation citoyenne, gouvernance urbaine, villes algériennes, city stakeholders, citizen participation, urban governance, Algerian cities, partes interesadas de la ciudad, participación ciudadana, gobernanza urban, ciudades argelinas