Documents repérés

  1. 81.

    Article publié dans Études littéraires (savante, fonds Érudit)

    Volume 46, Numéro 1, 2015

    Année de diffusion : 2016

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    Mammon de Robert Alexis est une mise en scène du désir. Dans une fresque ambitieuse qui se veut l'aventure réfléchie de toutes les aventures, Alexis revient d'une manière plus concertée à l'aspiration qui habite ses romans précédents : vivre à la hauteur de la véritable exigence du désir. À l'instar de la jeune journaliste que le richissime Moreau invite dans son château, le lecteur pénètre dans le récit d'Alexis pour être initié peu à peu au matérialisme du désir, à l'égoïsme et au sacrifice qu'il exige dans une nature qui renaît sans cesse au sein de sa destruction même. Davantage qu'une histoire à lire en esthète ou en technicien, l'écriture alexienne se veut ainsi performative : il s'agit de rejoindre une communauté aristocratique dont le roman est la métaphore et dont l'exigence habite puissamment, selon Alexis, chacun de ses lecteurs.

  2. 82.

    Article publié dans Société (savante, fonds Érudit)

    Numéro 9, 1992

    Année de diffusion : 2025

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    Les théories en sciences humaines sont aujourd'hui acculées à une cascade de déclarations aussi péremptoires qu'immodestes sur leur propre finitude. La nomenclature des fins paraît accablante dans le paysage intellectuel de cette fin de siècle puisque l'on y recense celles des idéologies (Bell, Aron), du politique (Birnbaum), du social (Baudrillard), de la religion (Gauchet), de la culture (Henry), de la modernité (Vattimo), des grands récits (Lyotard), du socialisme (Touraine), de l'histoire (Gehlen, Heidegger), du marxisme-léninisme, sans doute la plus récente. Les discours de la postmodernité se présentent précisément comme tentatives de penser la rupture des fondements des théories philosophiques et politiques dans un contexte de remise en cause des certitudes paradigmatiques et du patrimoine de vérités qui y furent rattachés. Alors que les théories en sciences humaines furent tour à tour subordonnées à la Mathesis avec Descartes et Leibniz, à la Science avec le positivisme de Comte et de ses successeurs, à la Politique avec Rousseau, Hegel et Marx, les voilà aujourd'hui suturées à l'hégémonie post-structuraliste du Narratif avec les discours de la postmodernité. Cet article propose à la fois d'étudier cette dernière notion de manière critique d'une part, mais aussi, d'autre part, d'examiner comment la réhabilitation de la rhétorique dont il procède sert à redéfinir profondément le statut et la portée de la théorie en sciences humaines.

  3. 83.

    Article publié dans Nuit blanche (culturelle, fonds Érudit)

    Numéro 34, 1988-1989

    Année de diffusion : 2010

  4. 84.

    Article publié dans Philosophiques (savante, fonds Érudit)

    Volume 11, Numéro 1, 1984

    Année de diffusion : 2007

  5. 85.

    Article publié dans Études françaises (savante, fonds Érudit)

    Volume 47, Numéro 2, 2011

    Année de diffusion : 2011

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    Peut-on rire en lisant Kafka et, si c'est le cas, de quoi rit-on ? Qu'est-ce qui rit en nous alors même que La métamorphose, La colonie pénitentiaire, Le procès ou Le château se sont acquis la réputation de fictions cauchemardesques ? Par réaction contre l'esprit de sérieux qui ramène ses romans à des allégories, certains critiques choisissent de mettre en lumière la force comique de Kafka. On se tromperait cependant en opposant les deux dimensions de l'oeuvre, car l'humour omniprésent n'y est aucunement dissociable de sa portée métaphysique. Le rire de Kafka est, entre autres, le surgeon inattendu — mais radicalement irrévérencieux et hétérodoxe — de la tradition talmudique, de sa conception d'une divinité en quelque sorte à la retraite, déléguant aux hommes l'administration du monde, pour le meilleur et pour le pire (et pour le rire), ou les laissant se dépêtrer dans de vertigineux ergotages exégétiques. C'est sans doute ce que pressentait Walter Benjamin lorsqu'il écrivait à Gershom Scholem : « j'imagine que celui qui verrait les côtés comiques de la théologie juive aurait d'un coup en main la clé de Kafka ».

  6. 86.

    Article publié dans Intermédialités (savante, fonds Érudit)

    Numéro 5, 2005

    Année de diffusion : 2011

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    Cet article retrace le périple des manuscrits antiques à partir d'un foyer de condensation, la bibliothèque alexandrine, puis de leur diaspora qui a suivi sa destruction pour finalement se transmettre à l'Europe de la Renaissance. Saisi à partir de sa fonction mnémonique dans le passage entre l'oralité et l'écriture, puis de sa valeur de prestige dans la constellation alexandrine, le manuscrit antique, à travers ses mutations et ses trajectoires, agit comme vecteur de constitution et de transmission culturelle. On peut ainsi apprécier le rôle des bibliothèques au sein d'une dynamique de condensation puis de dissémination des savoirs.

  7. 87.

    Article publié dans Nuit blanche (culturelle, fonds Érudit)

    Numéro 33, 1988

    Année de diffusion : 2010

  8. 88.

    Article publié dans Tangence (savante, fonds Érudit)

    Numéro 76, 2004

    Année de diffusion : 2005

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    Extension du domaine de la lutte met en scène un narrateur anti-héros qui sombre graduellement dans la dépression. Le monde qu'il habite lui paraît alors de plus en plus étrange. Dans une lutte à finir avec le genre humain, le protagoniste tentera de convaincre un collègue de travail de commettre un meurtre, avant de retourner cette violence contre lui-même et de se retrouver en institution psychiatrique. Cet article propose de revoir la notion d'étrangeté à la lumière de la position qu'occupe ce narrateur, soit celle d'un observateur-ethnologue qui, malgré son état dépressif, conserve cette sorte d'hyperacuité du regard et de l'analyse qui lui permet d'appréhender le monde autrement, en dégageant à la fois une théorie du libéralisme économique et sexuel, et une vision poétique de la réalité basée sur l'expérience de l'étrangeté — comme si la dépression ouvrait un autre espace de conscience, affligeant mais cristallin, sombre et pourtant salvateur.

  9. 89.

    Article publié dans Tangence (savante, fonds Érudit)

    Numéro 43, 1994

    Année de diffusion : 2004

  10. 90.

    Article publié dans Études françaises (savante, fonds Érudit)

    Volume 52, Numéro 3, 2016

    Année de diffusion : 2016

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    Cet article propose une analyse des implications de la notion de « ludique » dans l'oeuvre d'Emmanuel Hocquard. Notamment à la lumière de la pensée des « jeux de langage » et de l'« usage » de Ludwig Wittgenstein, influence majeure d'Hocquard, l'article montre que bien plus qu'un simple style ou trait d'esprit, le « ludique » relève chez Hocquard d'une conception pratique du langage et de la signification. Solidaire des manières ordinaires de se conduire dans le monde, l'« intention ludique » met notamment à mal l'hypothèse d'un rapport proprement littéraire ou artistique au langage et se conçoit plutôt à travers les interventions connectives et circonstancielles opérées sur les ressources disponibles dans un environnement de pensée dont les domaines possèdent des frontières indéterminées. C'est également une réflexion sur la question de la nature privée ou publique de cette « intention ludique » et des critères de signification que cet article suggère.