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31.Plus d’information
Ce texte porte sur les thèmes de la spécificité du Québec d'avant la Révolution tranquille et de sa « normalité » depuis les années 1960. Plus précisément, les auteurs cherchent à analyser le phénomène de la Révolution tranquille, toujours définie, selon eux, comme une période de rupture d'une société traditionnelle à une société moderne, à partir de trois principales problématiques ayant trait, chacune, à trois courants disciplinaires différents: d'abord l'histoire et la critique par l'historien Ronald Rudin de la « nouvelle historiographie », ensuite la philosophie politique et l'importance des courants libéraux et communautariens au Canada, enfin la problématique du post-colonialisme, très développée dans le monde anglo-américain, particulièrement en théorie littéraire et en sociologie, depuis, notamment, la parution en 1978 de l'ouvrage d'Edward Saïd, Orientalism. C'est dans l'articulation de ces trois problématiques, absente dans la littérature existante, que les auteurs définissent l'originalité de leur démarche. Plus précisément, les auteurs pensent que la dichotomie factice entre « traditionnel » et « moderne », une dichotomie incidemment reprise par Ronald Rudin dans son analyse de la littérature dite révisionniste, constitue un problème politique où l'on trouve en filigrane la marque du colonialisme.
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32.Plus d’information
RésuméL'objectif principal de l'article est de décrire les traits saillants de l'intérêt actuel pour l'histoire globale et les raisons de la nouvelle prévalence du terme. Dans un premier temps, il revient brièvement sur les traditions antérieures de l'histoire mondiale et de l'histoire internationale. Dans un second temps, il examine certaines difficultés et contraintes qui se posent aux historiens et sans doute leur rendent moins facile la tâche de mener leurs recherches au niveau global qu'aux représentants de beaucoup d'autres disciplines universitaires. En résumé il esquisse un certain nombre de différences régionales qui marquent les débats sur l'histoire globale, en se fondant principalement sur l'exemple de l'Allemagne, des États-Unis et de la grande Chine, qui comprend la République populaire de Chine, Taiwan et Hong Kong.
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34.Plus d’information
L'auteur de l'article qui suit propose l'esquisse d'un nouveau découpage historiographique qui tient compte davantage du contexte dans lequel les différents discours historiques étudiés ont émergé et des limites imposées par le contexte en question. Ce découpage repose non pas sur le concept de « génération » (histoire traditionnelle/nouvelle histoire), qui tend à enfermer le chercheur dans le carcan d'une approche téléologique, mais plutôt sur le concept de « paradigme », qui permet plutôt de s'affranchir des impératifs de périodisation et de certaines contraintes temporelles. Selon l'hypothèse formulée par l'auteur, l'« histoire amateur du cinéma », dans laquelle les discours historiques sont destinés majoritairement au grand public, aurait été le paradigme dominant durant la période s'étalant du tournant des années 1900 jusqu'aux années 1970, alors que l'« histoire universitaire du cinéma », dans laquelle les discours historiques sont destinés en très grande majorité aux historiens universitaires du cinéma, représenterait le paradigme dominant des 30 dernières années dans l'historiographie du cinéma.
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39.Plus d’information
RésuméJ'aimerais réfléchir, dans cet article, à quelques enjeux relatifs à la « crise » de l'histoire sociale québécoise et à l'émergence d'une nouvelle histoire des idées qui prétend fonder un nouveau rapport au passé. Après une période pendant laquelle l'histoire sociale a pratiquement régné sans partage, les constats d'un essoufflement, voire d'une crise, se sont succédé au cours des années 1990. Au tournant des années 2000, ces constats de crise ont laissé progressivement place à une critique plus radicale qui a rejeté en bloc l'histoire sociale, l'accusant d'avoir construit un récit moderniste méprisant à l'égard de la tradition. Cette critique a soutenu qu'une nouvelle histoire des idées, plus respectueuse de la tradition, permettrait de mieux rendre compte de la crise actuelle d'une société québécoise en perte de repères identitaires, politiques et sociaux. Cet article vise donc à explorer cette conjoncture historiographique, indissociable d'un contexte intellectuel et politique plus large, qui remet en question la pertinence même de comprendre le passé québécois à partir des thèmes centraux de l'histoire sociale, et notamment celui des inégalités sociales. Il appelle finalement les praticiens actuels de l'histoire sociale à une refondation d'un projet historiographique critique autour du problème du changement social.