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231.Plus d’information
Cet article prend la forme d'une réflexion sur les rapports problématiques de l'écrivain francophone et de l'institution littéraire française. Sa représentation marginale dans le palmarès des grands prix littéraires français invite à prendre en compte les raisons diverses qui peuvent expliquer un tel déséquilibre, ainsi que celui qui oppose les littératures francophones d'Europe et d'outre-mers, les unes étant bien mieux représentées que les autres. L'histoire des prix littéraires montrera d'abord que les prix ont toujours été le théâtre de luttes ou d'intérêts internes au champ littéraire français. Des réalités éditoriales très contrastées, des raisons commerciales, idéologiques et esthétiques expliqueront aussi la reconnaissance littéraire difficile du romancier francophone et son insuffisante réception en France. D'où les discours ambigus et contradictoires qu'il tient sur la reconnaissance littéraire que lui confère un prix littéraire, que l'on résumera dans une dernière partie.
Mots-clés : Literary prizes, French written litteratures, identity, publishing, consecration, Prix littéraires, consécration, littératures francophones, édition, identité
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233.Plus d’information
Cet article commence par situer la curiosité des écrivains de l'entre-deux-guerres à l'endroit du cannibalisme, puis propose une analyse de deux récits d'aventures de Renée Dunan : la nouvelle « Uzcoque » et le roman Kaschmir. Jardin du bonheur. Le cannibalisme y est abordé de deux manières – littéralement puis métaphoriquement – à l'intérieur d'intrigues ayant pour principal enjeu de montrer de quoi les femmes sont capables.
Mots-clés : Anthropophagie, polyandrie, guerre des sexes, récits d'aventures, Renée Dunan, femmes, Anthropophagy, polyandry, war of the sexes, adventure stories, Renée Dunan, women
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236.Plus d’information
Cet article porte sur les identités géographiques de Paul Gauguin. Gauguin n'est pas attaché aux lieux, il aspire à l'ailleurs. Il s'agit d'une recherche d'exotisme comparable à celle des orientalistes, mais aussi, de façon plus originale, d'aller trouver dans une altérité géographiquement déterminée (le Sauvage) une forme plus authentique de l'expérience et l'expression humaine. Gauguin veut prendre ses distances vis-à-vis d'un Occident qu'il vit comme un carcan. Sa quête relève d'un voyage intérieur, d'une quête identitaire. Le cas de Gauguin permet de montrer que les identités géographiques ne sont pas nécessairement territoriales, et qu'elles peuvent résulter d'une construction individuelle complexe. L'article appelle à prendre au sérieux les discours et les choix des acteurs, et à fonder sur ceux-ci la caractérisation d'identités géographiques qui peuvent compléter les identités territoriales.
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237.Plus d’information
Le patrimoine (architectural, monumental) intéresse-t-il les intellectuels ? En France, différents blocages institutionnels et culturels n'ont pas empêché que surgissent des écrits vigoureux émanant de la société civile, alors même que l'État prétend avoir toute latitude pour imposer dans ce domaine une démarche unitaire et univoque. De fait, il est possible de distinguer trois périodes dans l'histoire des pétitions. La première (fin du XIXe siède- 1918) est celle des mauvais départs : le sérieux des débats portant sur la protection d'un héritage menacé ou vandalise est souvent compromis par les excès idéologiques, qu'il s'agisse de réaction, de confusion des ordres esthétique et politique, d'anticléricalisme, ou de nationalisme xénophobe. La seconde période, des années 1920 aux années 1950, voit la mise en place d'un lobby patrimonial soucieux de modernisme ; il ne veut plus seulement défendre la cité (singulièrement Paris) contre l'affairisme immobilier, mais proposer un nouveau modèle urbain ; les avant-gardes artistiques, quant à elles, se montrent hostiles au patrimoine, assimilé au passéisme. La dernière période étudiée, couvrant les années 1960 à 1980, voit la formation d'un front patrimonial plus large et contestataire que les précédents, en particulier à l'occasion de la fameuse « Bataille des Halles » (contre la destruction des halles de Baltard), dont l'envergure amorce une anti-politique publique. De nos jours, l'engagement en faveur des « vieilles pierres » se trouve transféré des seuls intellectuels nationaux aux « usagers locaux du patrimoine ».
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239.Plus d’information
■ Bertrand Millier: «Histoire traditionnelle» et «histoire nouvelle» : un bilan de combat de Lucien Febvre Dans ce texte, Lucien Febvre analyse . moins le bilan de l'historiographie française de l'entre-deux-guerres qu'il ne développe les enjeux et les aspects de la confrontation entre ; deux formes d'histoire : une histoire traditionnelle et une nouvelle histoire orientée vers la synthèse. L'intérêt de ce texte est de rappeler que l'action de L Febvre s'est inscrite explicitement dès le lendemain de la Première Guerre mondiale dans une perspective de «repolitisation» des sciences sociales centrée autour d'une redéfinition scientifique de la discipline et de la reformulation de la fonction sociale de l'histoire. C'est dans ce contexte que s'inscrit son action critique et en particulier ses comptes rendus polémiques contre Charles Seignobos qui n'est ni une cible unique ni même privilégiée.
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240.Plus d’information
■ Vincent Dubois : L'art et l'État au début de la IIIe République, ou les conditions d'impossibilité de la mise en forme d'une politique. D'importants obstacles s'opposent à la mise en forme d'une politique artistique au début de la IIIe République : l'hostilité des artistes, la situation de porte-à- faux des hommes politiques et des fonctionnaires, l'indétermination des constructions administratives. Dans un processus où chacun de ces trois éléments est à la fois cause et effet des deux autres, les hésitations des agents de l'État et l'instabilité des institutions fondent en retour ce dont elles sont pour partie le produit : la représentation construite par les artistes d'un antagonisme irréductible entre Fart et l'État.