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82.Plus d’information
Les philosophes s'interrogent depuis des siècles sur notre compréhension du monde, et plus récemment, les approches herméneutiques se sont intéressées à l'interprétation. Or la recherche qualitative implique dans toutes les étapes de sa réalisation un travail d'interprétation. Nous verrons dans ce texte comment l'interprétation et la compréhension de la souffrance en recherche qualitative se relient à l'éthique. Plus précisément, nous effectuerons un survol de grands apports de la philosophie à la réflexion sur les liens entre l'éthique et l'interprétation afin de voir comment l'éthique invite à réaliser le travail de l'interprétation, comment elle contribue à ce que cette dernière soit plus près de la réalité, ce qui permet d'apprécier le rôle essentiel qu'elle joue tant pour la connaissance que pour les personnes qui sont au coeur de la recherche.
Mots-clés : RECHERCHE QUALITATIVE, INTERPRÉTATION, ÉTHIQUE, SOUFFRANCE
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83.Plus d’information
« Le passé est-il intelligible autrement que comme persistant dans le présent ? » s'interrogeait Paul Ricoeur dans un chapitre de Temps et récit. Le philosophe français introduisait ainsi un auteur encore bien méconnu en monde francophone : Robin G. Collingwood. À l'heure du cancel culture, l'oeuvre de Collingwood nous invite pourtant à questionner la relation entre passé et présent de manière originale, et à suivre une piste d'écriture de l'histoire qui n'est pas sans intérêt aujourd'hui. Face au déboulonnage actuel du passé, cet article a donc aussi pour objectif de faire connaitre le parcours de ce philosophe britannique, avant d'aborder son « idée de l'histoire » et d'analyser le concept central de ré-effectuation.
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88.Plus d’information
Le travail de recherche de l'ethnographe consiste entièrement en un exercice de sens tant dans sa relation avec les « autres » qu'avec lui-même, les deux sujets étant producteurs de sens et engagés dans un type de pratique communicative qui rend possible un horizon de compréhension commune. Ce type d'affirmation nous introduit pleinement dans le caractère herméneutique présent dans la description ethnographique (Laplantine, 1996) où émerge une série d'interrogations liées aussi bien à la singularité de la compréhension qu'à des « niveaux de signification » ou aux possibilités de cette « interprétation ». C'est précisément sur ces aspects que nous voulons nous arrêter ici. Nous les analyserons à partir de la perspective herméneutique de Paul Ricoeur, dont nous prendrons en compte plus particulièrement la proposition herméneutique appelée de la « voie longue » et la position quant au « conflit des interprétations ». « La vocation essentielle de l'anthropologie interprétative n'est pas d'apporter une réponse à nos questions les plus profondes, mais de nous permettre d'accéder à des réponses données par d'autres, qui gardaient d'autres moutons dans d'autres vallées et de nous permettre de la sorte de les inclure dans le registre consultable de ce qui a été dit par l'homme » (C. Geertz, 1973).
Mots-clés : HERMÉNEUTIQUE, ETHNOGRAPHIE, COMPRÉHENSION, INTERPRÉTATION
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89.Plus d’information
RésuméMémoire, oubli, manipulation et recherche du pardon, au départ manifestations individuelles, sont devenus des phénomènes collectifs. La mémoire est en effet devenue une obsession quasi universelle de nos sociétés modernes. C'est dans ce contexte que se situent nos remarques sur deux énoncés à première vue disparates, la devise du Québec «Je me souviens» et la toute première phrase de La détresse et l'enchantement, l'autobiographie de Gabrielle Roy: «Quand donc ai-je pris conscience pour la première fois que j'étais, dans mon pays, d'une espèce destinée à être traitée en inférieure?» Ces deux énoncés affirment-ils une prise de position par rapport au passé et par rapport à la mémoire de ce passé, prise de position au sein de laquelle se mêleraient appel au souvenir, organisation ou réorganisation de ce souvenir, revendication de ce qui put un temps être un oubli et peut-être regret? Ces énoncés constituent-ils des actes de revendication ou au contraire d'apaisement, de mort ou au contraire d'amour? Nous posons dans cet article que regret et amertume l'emportent dans le cas de l'autobiographie de Gabrielle Roy alors que la devise matriculaire québécoise est devenue au fil des ans une proclamation d'amour de chaque Québécois pour le Québec.
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90.Plus d’information
En 2002, la Belgique a adopté trois lois relatives respectivement à l'euthanasie, aux soins palliatifs et aux droits du patient. Ces lois étendent le champ de l'autonomie décisionnelle du patient. Cependant, s'agissant de l'euthanasie, ne convient-il pas de discerner, au-delà de l'autonomie, un enjeu éthique plus fondamental : l'intégrité morale non seulement du patient mais aussi du médecin ? Tel est le fil conducteur de la réflexion menée ici. Celle-ci s'appuie principalement sur les analyses de l'identité et de l'éthique de Paul Ricoeur dans Soi-même comme un autre, et sur l'approche de la relation médecin-patient d'Henri Ey dans Naissance de la médecine. Ces références conjuguées permettent de proposer des repères éthiques en lien avec l'intégrité morale aux médecins confrontés à une demande d'euthanasie.
Mots-clés : euthanasie, autonomie, intégrité, identité, éthique, autrui, euthanasia, autonomy, integrity, identity, ethics, fellow being