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241.Plus d’information
RésuméLes croyances religieuses offrent en principe des ressources pour faire face aux événements traumatisants, mais il y a aussi des cas où elle en accroît le traumatisme ou en retarde la résolution. L'article rend compte de l'expérience de victimes d'abus sexuels durant l'enfance face à la Passion de Jésus. La réflexion s'organise autour des pôles de l'identification et de l'imitation de la figure de Jésus. Non seulement le discours traditionnel chrétien peut-il s'avérer délétère pour les victimes, mais les nombreuses approches critiques développées au vingtième siècle s'avèrent fréquemment insuffisantes pour les victimes. Il demeure donc impératif de développer une christologie qui refuse le statut de volonté divine à la souffrance et à la violence dont elle est souvent issue.
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243.Plus d’information
En 1940, Salvador Dalí s'exile aux États-Unis où il séjournera pendant huit ans. Il fera alors de la scène son arme pour conquérir un public qu'il souhaite toujours plus nombreux. Pour cela, il propose un surréalisme adapté, nourri de la culture de masse et des images grotesques que réclame le spectateur. C'est également sur les planches qu'il prend ses distances avec le groupe de Breton et qu'il présente sa nouvelle orientation esthétique. Peu à peu, l'Amérique entière devient la scène de ses happenings et il consolide le masque qui fera de lui une nouvelle icône américaine.
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245.Plus d’information
En prenant appui sur sa trajectoire personnelle, l'auteure s'interroge sur la manière de penser la rencontre entre anthropologie et psychanalyse. Elle considère que chacune des deux approches peut jouer la fonction d'un principe d'inquiétude pour l'autre et lui permettre de remettre au travail son questionnement propre. Elle propose ici deux passeurs principaux à la rencontre : une idée de l'Autre et le Travail de culture, et en illustre la valeur heuristique à propos de certains éléments centraux de l'ascétisme indien, en horizon à une recherche en cours. Elle se centre sur la manière dont le renoncement met en oeuvre des mécanismes radicaux de déliaison et de liaison. Elle discute les implications de son approche, tant par rapport à l'anthropologie que par rapport à la psychanalyse.
Mots-clés : Corin, ascétisme indien, renoncement, Travail de culture, altérité, passeurs, Corin, Indian Asceticism, Renunciation, Work of Culture, Otherness, Mediations, Corin, ascetismo hindú, renuncia, Trabajo de cultura, Alteridad, intermediarios
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246.Plus d’information
Lorsque les écrivains adoptent un pseudonyme, ils peuvent parfaitement altérer les marqueurs identitaires affichés par leur nom, qu'il s'agisse de leur origine culturelle, de leur classe sociale ou encore de leur genre. Nombre de femmes se sont ainsi choisi des pseudonymes masculins, tandis que certains hommes ont signé de noms féminins. Ces formules diffèrent sensiblement, non seulement dans leurs enjeux, mais aussi dans leurs formes, notamment lorsqu'elles constituent une manière d'entrer en littérature. Alors que les noms de plume d'autrices telles que Daniel Stern (Marie d'Agoult) et George Sand sont rapidement connus comme tels, et utilisés durablement, des écrivains comme Prosper Mérimée et Pierre Louÿs retiennent plutôt la formule de l'hétéronyme (Clara Gazul et Bilitis), pour une seule oeuvre. Cette disparité des finalités et des moyens s'accuse dans un trait pourtant commun : dans ces différents cas de figure, le processus de reconnaissance du monde lettré et d'avènement à la publication en passe par une figure masculine, fictive ou non, qui parraine l'entrée dans le champ littéraire.
Mots-clés : Pseudonymie, genre, mystification, Mérimée, Sand, Sand, Louÿs, Daniel Stern, Pseudonym, gender, hoax, Mérimée, Sand, Louÿs, Daniel Stern
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248.Plus d’information
Cet article propose une étude de la représentation des femmes dans trois romans de Maryse Condé pour la jeunesse : Rêves amers (réédition de Haïti chérie), Savannah Blues et La Belle et la Bête, une version guadeloupéenne. Dans ces fictions, Maryse Condé bouscule les stéréotypes de genre, en particulier autour de la maternité et de la figure de la potomitan ou la mère-courage antillaise. Elle interroge aussi les préjugés sexistes et racistes hérités du colonialisme et de l'esclavagisme, comme l'imagerie de la « mulâtresse », la belle métisse des îles. À travers l'analyse de personnages communs à ses romans pour la jeunesse et pour les adultes (Ségou et Desirada), l'étude montre que la littérature enfantine de Maryse Condé semble a priori chercher à édulcorer ou passer sous silence certaines violences sexuelles. Mais cette apparente autocensure ne doit pas masquer la critique et la remise en question audacieuse, dans ses romans pour jeune public, de l'intersectionnalité des dominations de race, de classe et de genre.
Mots-clés : littérature de jeunesse, littérature antillaise, études postcoloniales, études de genre, double lectorat, children's literature, West Indian literature, postcolonial studies, gender studies, dual readership
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249.Plus d’information
Cet article propose une lecture des indices qui, dans des recueils imprimés, formulent une adresse à un public restreint et se réfèrent à une circulation préalable des pièces poétiques. Il s'agit d'analyser la tension, du point de vue de la réception par des publics successifs, entre le paradigme de lecture générique du canzoniere et l'inscription dans un contexte éthique et social particulier. Sont ainsi comparés des itinéraires de publication très différents : d'une part, des processus ancrés dans le contexte de la cour royale (Jamyn et Ronsard), et d'autre part, des processus naissant du deuil d'une épouse (Christofle du Pré et Pierre de Brach). Ces recueils qui détournent le cadre énonciatif pétrarquiste et étendent les significations des motifs pétrarquistes permettent d'observer la concurrence entre les attentes herméneutiques liées au genre du canzoniere et celles liées à l'adresse à un lectorat de circonstance.
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250.Plus d’information
Dans le Coricancha, complexe sacré des Incas dédié au Soleil, et dans les palais royaux se trouvait un jardin composé de plantes et d'animaux fabriqués entièrement en or et en argent. La mémoire de ces oeuvres a uniquement survécu grâce à la littérature coloniale, qui s'est occupée de les décrire jusqu'aux marges du fantastique dans les Comentarios Reales de l'Inca Garcilaso de la Vega. C'est dans la construction textuelle que fait celui-ci des jardins incas que le lecteur est confronté à un véritable jeu intermédial où, de manière télescopique, s'imbriquent les différents niveaux de représentation du jardin. Dans cet article, nous décortiquerons les multiples dimensions par lesquelles Garcilaso de la Vega parvient à créer une image complexe et universaliste du jardin inca, à la fois jardin artistique, cosmique et impérial.