Documents repérés
-
293.
-
294.Plus d’information
Tandis qu'abondent les travaux consacrés aux filles de joie, leurs équivalents masculins semblent avoir été relégués dans la marge de l'histoire littéraire. À ce jour, aucune étude ni monographie ne retrace en effet l'évolution de ces personnages, apparus dès l'Antiquité. Bien avant leur entrée dans les dictionnaires français, ces « prostitués », comme nous les appellerions désormais, sont très présents dans la littérature, en particulier celle du XVIIIe siècle. En 1785, un texte anonyme intitulé L'Année galante ou les intrigues secrètes du marquis de L*** brosse le portrait de l'un de ces hommes entretenus aux dépens des femmes. Aussi reflète-t-il une figure historique, Armand Prévost de Létorière, ainsi qu'un fait social aujourd'hui méconnu : le « guerluchonnage », ancien témoignage d'une prostitution masculine au service de ces dames.
-
295.Plus d’information
La série de six tableaux de Bartolomé Esteban Murillo intitulée La parabole de l'enfant prodigue (Collection Beit, Irlande) et réalisée à Séville entre 1660 et 1670, semble être la seule oeuvre picturale espagnole du dix-septième siècle qui porte sur ce thème biblique. Les estampes du graveur français de la même période, Jacques Callot, semblent avoir inspiré cette série unique, bien que la source d'inspiration des nombreuses adaptations apportées par Murillo, notamment au niveau des costumes, des personnages et des décors, n'ait pas encore été déterminée.Cet article compare l'interprétation de Murillo de cette parabole à celle des dramaturges espagnols du Siècle d'or. Contrairement aux arts plastiques, la parabole a été un thème dramatique populaire qui a été repris tant dans le théâtre religieux que séculier par des dramaturges importants du dix-septième siècle comme Lope de Vega, Tirso de Molina et J. de Valdivielso.Les détails relatifs aux costumes dans El hijo pródigo de Lope semblent supposer que, dans la série de Murillo, le fait que l'enfant prodigue soit vêtu de vert à son départ symbolise sa naïveté, alors que le dialogue dans la comédie de Tirso suggère que la couleur rouge de sa cape reflète son humeur, soit son irresponsabilité et son étourderie. Cette comédie explique également le rôle important que joue le frère aîné : introduit dans le premier tableau comme l'image inverse de l'enfant prodigue, il offre à l'observateur un contre-exemple positif en regard des excès honteux de son jeune frère. Par ailleurs, le dialogue dans El hijo pródigo de Lope présente la vieille dans le tableau de Murillo de l'enfant prodigue chassé comme un personnage-clé au niveau de la représentation symbolique de son « desengaño », soit son éveil à la vanité des plaisirs éphémères de la vie. Plus importante encore est l'interprétation offerte dans le scénario de Lope du tableau de l'enfant prodigue festoyant : en effet, il définit la courtisane comme l'incarnation des plaisirs de la chair, le vin une potion pour oublier et le péché de l'enfant prodigue sa perte de contrôle sur les cinq sens qui lui viennent de Dieu. L'étroite similarité entre la composition de Murillo et la scène de Lope laisse croire que le peintre, dans ce cas, s'est inspiré de l'oeuvre El hijo pródigo. La popularité du scénario, publié d'abord en 1604 et réimprimé à six autres reprises avant 1618, permet de conclure que Murillo avait pû facilement y avoir accès. Étant donné la censure artistique sévère qui existait alors en Espagne, la nature de la scène, qui représente l'indulgence des sens, explique que le peintre ait choisi une source espagnole plutôt qu'étrangère.
-
296.Plus d’information
Cet article analyse la position religieuse du lettré Annibal Caro durant les années de sa plus intense activité comique-burlesque : la période pré-tridentine de 1536 à 1543, où il composa des proses paradoxales à la manière de Berni, et son unique comédie, conçue à la demande du duc Pier Luigi Farnèse. Caro n’autorisa pas, de son vivant, la représentation de celle-ci, et la comédie ne fut publiée que de manière posthume. Nous verrons que, bien que les sentiments religieux de Caro n’aient jamais suscité de soupçons d’hétérodoxie, ce furent des influences érasmiennes, ainsi que des suggestions venues de Boccace et de l’Arétin, qui lui permirent d’élaborer un style discursif masquant sa polémique contre les faiblesses morales de l’Église.
-
298.Plus d’information
Le premier recueil poétique imprimé en France demeure un chef-d'oeuvre inconnu dans ce sens qu'on ne le lit plus aujourd'hui que dans une version très remaniée (à la fois augmentée et tronquée) qui en détruit la cohérence et en altère le sens. Un examen attentif de la version originale de L'Adolescence Clementine révèle un dessein qui ne sera jamais égalé et une promesse qui ne sera jamais réalisée dans l'oeuvre subséquente de Marot.
-
299.Plus d’information
RésuméLouis-Frédéric Rouquette fut un auteur apprécié au début du XXe siècle, et ses récits d'aventures ont marqué plusieurs générations de lecteurs qui se sont ouverts, grâce aux talents de l'auteur, à de nouveaux horizons. Certains de ses romans n'ont d'ailleurs jamais cessé d'être réédités. Le Canada, surtout le Grand Nord, est au centre d'au moins trois de ses romans : Le grand silence blanc, La bête errante et L'épopée blanche. Ce Jack London français a voyagé à travers tout le Canada et, dans L'épopée blanche, il dresse un portrait des débuts de la colonisation de l'Ouest et de l'oeuvre missionnaire des oblats. Dans cet article, nous proposerons donc une relecture de cette oeuvre par rapport au concept de roman d'aventures, ainsi qu'une analyse de l'idéologie sous-jacente.
-
300.Plus d’information
Le rêve de Nabuchodonosor et sa vision de la statue composite dans le second chapitre du livre de Daniel appartiennent au folklore de la tradition judéo-chrétienne depuis l'Antiquité. Le personnage de Nabuchodonosor étant basé en grande partie sur Nabonide, le dernier roi de Babylone (556-539 av. J.C.), le présent article offre quelques réflexions sur les origines de cette vision, arguant notamment que le motif de la succession des empires remonte au règne de Nabonide, et que les exigences de Nabuchodonosor envers les Chaldéens contiennent une réminiscence de l'obsession de Nabonide pour ses propres rêves et leur aspect prémonitoire.