Documents repérés

  1. 8001.

    Article publié dans Actes de la recherche en sciences sociales (savante, fonds Persée)

    Volume 24, Numéro 1, 1978

    Année de diffusion : 2018

    Plus d’information

    La médicalisation de l'échec scolaire.Dans cet article, on analyse ce que les discours savants et les pratiques médicopsychologiques ayant pour objet les enfants déficients mentaux doivent à leurs conditions sociales de production. L'apparition, dans les dernières années du 19e siècle, de nouvelles figures «d'enfants anormaux» —l'instable et l'arriéré— est directement liée à l'entrée massive, du fait de l'obligation scolaire, des enfants des fractions les plus basses des classes populaires. Les premiers spécialistes de psychopédagogie élaborent les représentations savantes caractérisant ces «écoliers anormaux» et poussent à la mise en place de structures spécialisées, adaptées à leur prise en charge. La réussite de ce projet est sanctionnée par une loi de 1909 créant les classes de perfectionnement. Mais cette victoire juridique ne sera pas suivie d'effets sur le plan institutionnel pendant la première moitié du 20e siècle. Ce n'est qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, et alors que se met en place un système d'institutions diversifiées prenant en charge différentes populations d'enfants inadaptés (délinquants, caractériels, débiles profonds, moyens, etc.), que les classes de perfectionnement vont commencer à se développer tout en se spécialisant dans l'éducation des seuls «arriérés» (devenus, selon la nouvelle nomenclature psychologique, les débiles légers). Le champ de l'enfance inadaptée, polarisé autour de différents corps de spécialistes (pédopsychiatres, médecins des hôpitaux psychiatriques, psychanalystes d'enfants, psychologues, enseignants spécialisés) s'affrontant parfois sur les représentations des inadaptations et les pratiques thérapeutiques, est dominé jusque vers la fin des années soixante par les pédopsychiatres qui vont occuper les positions clefs dans les institutions nouvelles, extérieures à l'Education nationale (Sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence, Instituts médico-pédagogiques, Centres de rééducation pour caractériels). C'est leur discours qui fait loi, impose les limites d'intervention des autres spécialistes (les psychanalystes sont cantonnés dans la prise en charge des troubles mineurs, les médecins asilaires se voient relégués dans le seul gardiennage des déficients mentaux les plus profonds).Les nouvelles représentations en matière d'inadaptation que construisent les pédopsychiatres intègrent dans un discours éclectique des éléments provenant de différentes disciplines (génétique, psychologie expérimentale, psychologie génétique, psychanalyse), en les organisant de manière à établir sur des bases «scientifiques» une relation de causalité entre inadaptation et risque de délinquance. Les enfants débiles ne sont plus caractérisés par le niveau de leur déficience intellectuelle mais comme des «personnalités globalement déficientes» (retard intellectuel, psychomoteur, affectif, incapacité d'accéder à l'abstraction) dont la fragilité psychique est le trait dominant. Menacés par le milieu social environnant, les jeunes déficients mentaux sont considérés comme «en danger moral» pour cette raison même qu'ils sont des arriérés.Si les pédopsychiatres exercent encore aujourd'hui une influence déterminante dans certaines institutions du champ et si les représentations qu'ils ont élaborées continuent de circuler dans une large part du système institutionnel (et notamment dans le corps enseignant), leur position dominante se trouve mise en cause, vers la fin des années soixante, par un nouveau pôle organisé autour de la psychanalyse. C'est en critiquant la notion de débilité et le caractère chronicisant de la pédagogie spécialisée que les analystes tentent de s'arracher à la place d'auxiliaire qui leur avait été assignée jusque là.Replaçant théoriquement l'arriération mentale dans le champ des psychonévroses, ils replacent du même coup les enfants arriérés dans la clientèle potentielle des psychothérapies qu'ils pratiquent au sein de leurs institutions (CMPP, hôpitaux de jour, etc.). Ce faisant, ils entrent en concurrence directe avec les pédopsychiatres qui avaient jusque là monopolisé la clientèle des arriérés mentaux jugés d'ailleurs par les maîtres de la psychanalyse comme inanalysables.La confrontation opposant les analystes aux pédopsychiatres semble se dénouer en faveur des premiers puisque les pouvoirs d'Etat reprennent dans les textes officiels les catégories nosographiques du discours analytique moderne, renvoyant dans le traditionnel les catégories des pédopsychiatres. Ainsi la notion de psychonévrose à versant déficitaire succède à celle de débilité mentale et les analystes ici ne font que relayer les pédopsychiatres dans la retraduction psychologique d'un phénomène proprement social tel que l'échec scolaire des enfants des classes populaires, produit de la distance séparant la culture du milieu familial de l'arbitraire culturel dominant. Les analystes ne font que remplacer les neuropsychiatres mais ils élargissent par leurs pratiques thérapeutiques le contrôle social des institutions du champ puisque, conformément à leur univers théorique, ils sont amenés à chercher dans l'économie symbolique du noyau familial ce qui serait déterminant de l'échec scolaire de l'enfant. De l'échec scolaire symptôme d'une souffrance de l'enfant, on passe à l'enfant symptôme d'une souffrance familiale, et c'est alors directement dans la famille qu'il faut intervenir par cette dynamique institutionnelle. Une prise en charge psychothérapeutique massive des familles culturellement les plus démunies tend à se mettre en place. La psychanalyse du pauvre se développe en même temps que le pouvoir des analystes s'impose dans le champ de l'enfance inadaptée, où il continue bien de rencontrer un certain nombre d'obstacles dont l'un des moindres n'est pas la fuite des familles les plus populaires devant le questionnement analytique.

  2. 8002.

    Note publié dans Revue française de pédagogie (savante, fonds Persée)

    Volume 59, Numéro 1, 1982

    Année de diffusion : 2018

  3. 8003.

    Article publié dans Annuaire français de droit international (savante, fonds Persée)

    Volume 17, Numéro 1, 1971

    Année de diffusion : 2017

  4. 8004.

    Cot, Jean-Pierre

    Revue des revues

    Note publié dans Annuaire français de droit international (savante, fonds Persée)

    Volume 17, Numéro 1, 1971

    Année de diffusion : 2017

  5. 8005.

    Article publié dans Annuaire français de droit international (savante, fonds Persée)

    Volume 16, Numéro 1, 1970

    Année de diffusion : 2017

  6. 8006.

    Groupe de recherche sur l'intégration continentale (GRIC)

    2000

  7. 8007.

    Article publié dans Les Cahiers de droit (savante, fonds Érudit)

    Volume 16, Numéro 4, 1975

    Année de diffusion : 2005

  8. 8008.

    Compte rendu publié dans Études d'histoire religieuse (savante, fonds Érudit)

    Volume 86, Numéro 1-2, 2020

    Année de diffusion : 2020

  9. 8009.

    Doré, Antoine, Michalon, Jérôme et Líbano Monteiro, Teresa

    Place et incidence des animaux dans les familles

    Autre publié dans Enfances, Familles, Générations (savante, fonds Érudit)

    Numéro 32, 2019

    Année de diffusion : 2019

    Plus d’information

    Cadre de la recherche : L'enjeu général et l'originalité de ce dossier thématique de la revue Enfances Familles Générations consiste, à partir de l'insertion familiale des animaux, à interroger conjointement deux transformations sociales majeures : celle des familles humaines et celle des relations humains-animaux.Objectifs : Cette introduction au dossier thématique « place et incidence des animaux dans les familles » vise à présenter l'état des connaissances actuelles sur le sujet, en caractérisant les approches adoptées, en identifiant les angles-morts et les moyens de les combler.Méthodologie : L'article s'appuie sur un état de la littérature et une analyse d'une centaine de publications anglophones et francophones en sciences humaines et sociales qui portent sur la place et l'incidence des animaux dans les familles.Résultats : La première partie de l'article est consacrée à la présentation analytique de la littérature. Trois grandes modalités d'insertion des animaux dans les familles sont identifiables dans les travaux étudiés : l'intégration, l'assimilation, la substitution ; et deux types d'approches ont été privilégiées jusqu'ici pour appréhender la famille dans ses rapports aux animaux : fixiste et flexible. La deuxième partie développe une analyse critique de ces recherches. Nous montrons que, pris dans leur ensemble, ces travaux génèrent un effet de naturalisation des réalités zoologiques, sociologiques et spatio-temporelles très spécifiques étudiées. Nous montrons que cette naturalisation est liée aux modalités d'utilisation peu réflexives de certaines catégories sémantiques (« animal de compagnie », « animal familier », « pet ») ainsi qu'à des régimes particuliers de production de connaissances sociologiques sur la place des animaux dans les familles (fondées en partie sur des données fournies par des industriels, ou produites avec un arrière-plan moral très prégnant). Conclusions : L'article souligne la nécessité de développer et de mettre en œuvre une véritable sociologie des relations familles-animaux qui, d'une part, assumerait plus franchement les partis pris implicites qui ont guidé les recherches jusqu'ici (un positionnement clair vis-à-vis des trois modalités d'insertion des animaux dans les familles), et qui, d'autre part, s'attacherait à dénaturaliser les catégories qu'elle utilise, et à questionner les régimes de connaissance dans lesquels elle s'inscrirait. Contribution : Au-delà d'une interprétation critique et problématisée de la littérature, cet article esquisse plusieurs axes de recherche qui visent à compléter et à rééquilibrer l'image très particulière que nous renvoie aujourd'hui la littérature des dynamiques d'insertion familiale des animaux. Cinq axes sont identifiés : (1) la construction symbolique de l'insertion familiale des animaux (représentations artistiques et médiatiques, construction des catégories) (2) les conditions matérielles de cette insertion (rôle des objets techniques, des marchés) (3) le rôle des animaux dans la construction de l'identité et de la socialisation des familles (4) les utilisations des discours savants et profanes sur les familles animales pour définir et légitimer un modèle de familles humaines (5) la redéfinition sociologique de la famille prenant en compte les différents types d'insertion des animaux

    Mots-clés : animaux, famille, sociologie, relations anthropozoologiques, animal studies, intégration, assimilation, substitution, animals, family, sociology, anthropozoological relationships, animal studies, integration, assimilation, substitution

  10. 8010.

    Note publié dans Annuaire français de droit international (savante, fonds Persée)

    Volume 2, Numéro 1, 1956

    Année de diffusion : 2009