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1821.Plus d’information
Il existe une culture de la sociologie, créée dans la période 1945-1970, sur la base de trois axiomes simples, dérivés respectivement de Durkheim, Marx et Weber. Dans les vingt-cinq dernières années, cette culture fait face à six défis principaux, provenant de l'intérieur et de l'extérieur de la communauté culturelle : les doute au sujet de la rationalité formelle; un défi civilisationel; le concept des temporalités sociales multiples; les sciences de la complexité et la fin des certitudes; le sexe comme variable structurante même dans les sciences; et l'argument que la modernité n'a jamais existé. La sociologie peut-elle relever ces défis?
Mots-clés : culture de la sociologie, faits sociaux, conflit social, légitimation, rationalité, civilisation, temporalités sociales, sciences de la complexité, sexe, modernité, culture of sociology, social facts, social conflict, legitimation, rationality, civilization, social times, sciences of complexity, gender, modernity, cultura sociológica, hechos sociales, conflicto social, legitimidad, racionalidad, civilización, temporalidades sociales, ciencias de la complejidad, género, modernidad
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1822.Plus d’information
Cet article discute des pratiques critiques manifestées par des élèves du secondaire observés à l'intérieur d'un îlot interdisciplinaire de rationalité portant sur le suicide assisté. Pour ce faire, l'auteur propose une définition de la pensée critique centrée sur l'idée de pratique, ainsi qu'une grille émergente d'analyse fondée sur des types d'interventions constitutives des pratiques critiques. Les résultats montrent que face à un problème éthique, les élèves mobilisent plusieurs des ces interventions. Cependant, il a été relevé que les pratiques critiques des élèves tendent à se modifier selon que leurs réflexions portent sur des propos émis par leurs pairs ou sur les savoirs considérés savants, scientifiques ou objectifs.
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1823.Plus d’information
Le transfert vers l'industrie des découvertes scientifiques réalisées dans les universités a probablement toujours existé ; même s‘il était particulièrement lent à l'époque où ces dernières évoluaient dans le temps long, avec un enseignement et des recherches liés à quelques maîtres, sans programme précis ni une nette séparation entre les différentes sciences. Au XIXe siècle, notamment avec la réforme allemande de Humboldt, les liens entre l'industrie et l'Université devinrent plus ténus avec le développement de programmes par disciplines, sous la direction d'un corps professoral spécialisé et dans un temps court. Toutefois, dans les dernières décennies, la concurrence de plus en plus forte avec des centres de recherche privés et des institutions de formation variées ainsi que le réseautage complexe obligent de plus en plus l'Université à élargir ses relations avec la société, que ce soit en économie et gestion ou dans le domaine des sciences et des arts, notamment à travers la recherche-action. Un tel type de recherche se déroule depuis 10 ans avec le réseau de la Chaire Bombardier composé d'une grande firme pivot et d'une trentaine de sous-traitants. Cette longue actionnabilité a aidé non seulement la grande firme à améliorer sa compétitivité et les PME à passer d'une relation de capacité à une de spécialité et, dans certains cas, d'intelligence, mais aussi les chercheurs à nuancer considérablement plusieurs concepts en économie industrielle. Cette actionnabilité ne va toutefois pas de soi et suppose des changements importants, tant du côté des entreprises participantes que de celui des équipes universitaires pour en arriver à du temps allongé favorisant l'actionnabilité et permettant de donner un nouveau rôle aux universités dans l'économie de la connaissance.
Mots-clés : Actionnabilité, Entreprise-réseau, Confiance, Concurrence-coopération, Dépendance mutuelle, Comportement de légitimité et de pouvoir, Nouveau rôle de l'université
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1824.Plus d’information
Les paradigmes d'intendance écologique se développent aussi bien dans les sciences de l'environnement que dans la gestion des aires protégées. Le concept d'intendance, encore récent en France, ne trouve aucune correspondance dans les théories sociologiques de l'action. Cette situation soulève de nombreuses difficultés pour la recherche interdisciplinaire. Cet article examine différentes théories de l'intendance sous l'angle des théories de l'action qu'elles supposent, afin de contribuer à une conception sociologique de l'intendance. Trois études de cas sont utilisées à cette fin.
Mots-clés : Intendance écologique, actions individuelles, action collective, gestion publique-privée, Camargue, Alpilles, Étang de Berre, Ecological Stewardship, Individual Actions, Collective Actions, Public-Private Management, Camargue, Alpilles, Étang de Berre
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1825.Plus d’information
À la fin des années 1990, la montée en puissance des enjeux de durabilité et les dynamiques de métropolisation engendrent un renouvellement des méthodes de planification territoriale. Elles résultent notamment de la remise en question de l'opposition classique centre/périphérie et de la transformation conséquente du rapport entre la ville et son territoire et entre les espaces bâtis et ouverts. Dans ce contexte, les démarches participatives et paysagères ont gagné en légitimité, provoquant une profonde évolution de la dynamique des lieux de projets et du rapport entre acteurs politico-administratifs, experts et habitants. Des travaux récents mettent en évidence l'importance des « lieux transactionnels » : espaces intermédiaires d'interactions et de coopération en mesure de favoriser une mise en synergie entre acteurs, échelles territoriales et temporalités au sein des systèmes urbains. Dans cet article, nous proposons d'enrichir ce concept au moyen de deux thématiques majeures : la qualité de vie en ville et l'agriculture urbaine. Ces thématiques sont illustrées à partir de deux cas d'étude localisés aux franges de l'agglomération lausannoise en Suisse : le Contrat de quartier des Boveresses et le design participatif de la Ferme agroécologique de Rovéréaz. En quoi les approches participatives et paysagères à l'oeuvre bouleversent-elles la dynamique des lieux de projets au sein de l'agglomération ? De quelle manière la dynamique propre aux deux cas d'étude entre-t-elle en résonance ou en synergie avec les différentes échelles d'approche du territoire ?
Mots-clés : planification, territoire, lieu transactionnel, approche paysagère, participation, espaces ouverts, agriculture urbaine, planning, territory, transactional place, landscape approach, participation, open space, urban agriculture
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1826.Plus d’information
Le risque associé aux pesticides est un sujet de préoccupation croissant qui soulève des enjeux à la fois environnementaux, sanitaires et économiques. Les réglementations et mesures de prévention françaises et européennes qui visent à réduire ce risque relèvent d'une logique de prévention descendante en imposant aux agriculteurs de bonnes pratiques à suivre. L'analyse de l'activité des utilisateurs de produits phytopharmaceutiques révèle des situations à risque pesticide malgré un fort encadrement réglementaire, technique et social de l'activité de traitement. Nous montrons dans cet article comment en France les expositions aux pesticides peuvent être documentées dans les conditions réelles d'usage des produits phytopharmaceutiques par le développement d'une communauté élargie de recherche mobilisant des outils ergotoxicologiques. Les réflexions construites par les viticulteurs et les ergonomes, autour de vidéo de l'activité et de mesures des pesticides, mettent en exergue divers niveaux de déterminants des situations à risque pesticides. Comprendre et chercher à agir collectivement sur ces déterminants vient soutenir l'agentivité des professionnels viticoles investis et contribue au développement d'une prévention construite.
Mots-clés : communauté élargie de recherche, prévention du risque, exposition, pesticides, ergotoxicologie, analyse de l'activité, viticulture, promotion de la santé, agentivité, extended research community, risk prevention, exposure, pesticides, ergotoxicology, activity analysis, viticulture, health promotion, agency
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1828.Plus d’information
Revenant sur la démarche intellectuelle et institutionnelle qui a présidé à la création des IUFM, en France, en 1989, l’auteur l’identifie comme la mise en oeuvre d’un paradigme historique, celui du curriculum, lequel vient heurter de front un autre paradigme également historique qui préside, depuis l’avènement de la République, à la formation académique aussi bien scolaire qu’universitaire, le paradigme disciplinaire. Pour rendre compte de ces deux modèles et de l’enjeu de leur affrontement, l’auteur effectue d’abord un long retour sur l’histoire. Leur existence et leur opposition résultent d’une tension première inhérente à l’espèce humaine, à la fois individuelle et sociale. Leur mise en évidence explicite s’est faite en Occident avec l’avènement de la philosophie grecque. La soumission de la logique disciplinaire à la logique curriculaire a été effectuée par le christianisme lorsque celui-ci s’est conçu et construit comme « religion » dans l’espace latin, où la logique curriculaire était prédominante. Les deux paradigmes actuellement en présence sont issus de ce modèle archétypal chrétien, l’un (le curriculaire) par voie de sécularisation (aussi est-il dominant dans le monde anglo-saxon), l’autre (le disciplinaire) par voie de laïcisation (aussi est-il dominant dans le monde catholique et, plus précisément, français). Ce sont deux visions du rapport de la personne à la société qui s’affrontent sur un champ déterminant pour l’avenir : l’école.
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1829.
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1830.Plus d’information
Depuis dix ans, les Memory Studies se sont constituées comme un champ multidisciplinaire principalement implanté dans le monde anglo-saxon et dans de nombreux pays européens. L'objectif de cet article sera de montrer en quoi l'intermédialité peut être envisagée comme un opérateur de champ capable de mieux dessiner les articulations qui composent le paysage actuel des Memory Studies. Dans un premier temps, nous montrerons que le recours à la méthode intermédiale permet de distinguer ce qui sépare les Memory Studies des études de mémoire en France. Alors que les premières utilisent la théorie intermédiale pour soutenir une approche centrifuge de la mémoire, attentive aux dynamiques de transfert et de déplacement, les secondes privilégient, dans leur approche des productions médiatiques, une conception des phénomènes mémoriels plus statique, patrimoniale et davantage centrée sur le territoire. Dans un deuxième temps, nous envisagerons les différentes conceptions de l'intermédialité qui se croisent au sein même des Memory Studies. Malgré les références nombreuses à Bolter et Grusin, les Memory Studies semblent souffrir d'une certaine sous-théorisation concernant l'intermédialité. Les médias occupent dès lors une place paradoxale au sein du champ, puisqu'ils sont à la fois au centre de l'échiquier mémoriel, mais, en même temps, relativement peu travaillés en tant que tels.