Documents repérés
-
21.Plus d’information
Intérêt, rationalité et culture.Cet article prend prétexte du récent débat entre James Coleman et William H. Sewell, Jr., dans Y American Journal of Sociology pour passer en revue la lutte que se livrent deux courants ascendants au sein du champ sociologique américain, la théorie dite «de l'action rationnelle» et la sociologie historique et culturelle. Derrière ces deux auteurs, ce sont en effet deux pôles épistémologiques et deux conceptions divergentes de l'action et de la science sociale qui s'opposent. D'un côté, l'offensive de l'homo oeconomicus dont Coleman participe a trouvé un terrain favorable dans la résurgence de la microsociologie et de la théorie (dont le débat micro-macro), la prolifération des modèles économiques dans les sciences sociales et l'invention du Marxisme analytique. De l'autre, le discrédit inséparablement scientifique et politique qui a frappé la théorie de la modernisation et l'évolutionnisme fonctionnaliste dans la décennie 60 a redonné vie à la sociologie historique et comparative. Ayant relevé les apories auxquelles conduisent ces deux démarches poussées au bout de leur logique, on montre que la théorie de l'action rationnelle reste prisonnière d'une conception anhistorique et asexuée de l'individu et d'une ontologie sociale ato-mistique et qu'elle n'a pas su dégager des critères univoques et universels de rationalité. C'est essentiellement à son affinité élective avec la vision dominante de l'ordre social comme simple agrégation de choix individuels librement consentis et à sa fonction de déréalisation et d'exorcisme du spectre de l'action collective que le modèle du «choix rationnel» doit son succès social au sein de la cité savante américaine.
-
24.Plus d’information
Cette recherche étudie, dans le cas des Chemins de Compostelle, les conditions d'émergence d'une dynamique de co-création des politiques publiques dans des contextes institutionnels complexes. Par la mobilisation des concepts de co-création, de leadership et d'innovation managériale et d'une étude longitudinale intégrant 35 interviews, nos résultats montrent que : (1) la co-création des politiques publiques est un processus de long terme lié à la mutation du leadership des acteurs; (2) elle est rendue possible par l'émergence d'acteurs-frontières associatifs, vecteurs d'innovations managériales. Nous proposons une grille d'évaluation de la co-création publique ainsi qu'une typologie des innovations managériales.
Mots-clés : co-création, politique publique, leadership, innovation managériale, Chemins de Compostelle, acteur-frontière, co-creation, public policy, leadership, managerial innovation, Camino de Santiago, boundary actor, co-creación, política pública, liderazgo, innovación en management, Caminos de Compostela, actor-frontera
-
25.Plus d’information
Notre analyse s'interroge sur la logique suivie par les sanctions imposées contre la Russie en réaction à l'invasion de l'Ukraine lancée en février 2022. Elle identifie trois logiques distinctes dans les recherches portant sur les sanctions : une logique classique qui vise à déstabiliser un gouvernement en frappant son économie dans son ensemble et en galvanisant les masses ; une logique plus sélective ayant pour finalité de contraindre les élites à retirer leur appui aux dirigeants ; et une troisième logique qui conçoit les sanctions comme des outils s'adressant aux publics nationaux et aux pays tiers. Nous concluons que toutes ces logiques entrent en jeu simultanément. Cela montre une certaine déviation par rapport à la pratique précédente qui prétendait être « ciblée », représentant un saut qualitatif dans la politique des sanctions de l'Union européenne.
Mots-clés : PESC, sanctions économiques, Ukraine, Union européenne, Commission européenne, Russie, CFSP, economic sanctions, Ukraine, European Union, European Commission, Russia
-
26.
-
28.Plus d’information
L'état des relations entre la common law et le droit civil à la Cour suprême du Canada se caractérise par plusieurs types de rapports qui s'articulent de manières différentes selon les époques et les domaines du droit. Alors qu'au début de son histoire la Cour suprême pratiquait une politique d'uniformisation du droit, la reconnaissance de la spécificité et de l'autonomie du droit civil a permis l'émergence d'un véritable dialogue entre les deux traditions juridiques. Ce rapport dialogique est aussi accentué par la présence de facteurs sociologiques, culturels, techniques, institutionnels et juridiques. À travers leur dialogue, les traditions exercent une infuence réciproque par l'emprunt épisodique de solutions juridiques ou encore par des références dans le cadre d'analyses de droit comparé. Les auteurs font aussi ressortir le fait qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de véritable convergence entre les deux traditions juridiques. Les rapports de convergence se limitent aux situations où les traditions ont des concepts ou des problèmes juridiques similaires. Par ailleurs, les traditions s'opposent parfois dans des rapports de divergence. Ainsi, les auteurs demeurent d'avis que le droit civil et la common law continueront d'évoluer en parallèle en se laissant infuencer mutuellement dans le respect des principes généraux et de l'économie des régimes juridiques qui leur sont propres.
-
30.