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1601.Plus d’information
RésuméL'engouement tardif pour ce qui était autrefois un objet dévalorisé, la malle de bois des migrants, ou « koffort », au sein de la culture populaire des Islandais du Canada peut se lier aisément à la prolifération des campagnes en faveur du patrimoine visuel centré sur la migration au Canada depuis 1967. Le fait que cet objet ait réapparu, de manière correspondante, dans les musées et les arts locaux, ainsi que dans les familles, laisse penser que les Islandais du Canada n'ont fait qu'adopter l'image commémorative statique de l'histoire telle qu'elle a été instaurée par l'État. Cependant, en se basant sur des entrevues et des photographies qui détaillent les usages mnémoniques de ces objets en privé, cet article permet au contraire d'avancer que la malle est un objet hybride qui présente des archives familiales et des points de contact pour des histoires traumatiques qui s'inspirent également des notions islandaises traditionnelles de fatalité et de systèmes d'identification matrilinéaires. Malgré son image publique rédemptrice, la malle est souvent le véhicule par lequel se révèlent les récits, centrés sur les femmes, des traumatismes vécus par les migrants – abus commis par le conjoint, veuvage et mortalité infantile. Plutôt que de donner aux Canadiens une image de cohésion nationale des colons, la malle des migrants est apparue comme un élément d'archive puissant mais dérangeant dans la pratique populaire.
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