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Cet ouvrage collectif imposant, dirigé par deux chercheurs de l’Université d’Oxford, reprend dix-huit contributions déjà publiées dans des revues telles que l’American Economic Review, l’Econo-mic Journal, le Journal of Economics Perspectives, Economic Policy, ou encore dans la Revue de la Banque mondiale, dans le Bulletin trimestriel de la Banque d’Angleterre ou de la Banque fédérale de réserve de Kansas City. D’autres contributions sont des extraits d’autres ouvrages collectifs publiés notamment par l’Institute for International Economics à Washington. D’autres sont publiées par la Brookings, la Banque centrale d’Australie ou le Secrétariat du Commonwealth...

La plupart de ces contributions, publiées de 1995 à 1999, émanent de spécialistes connus : Andrew Crockett, directeur général de la Banque des règlements internationaux ; Stanley Fisher, directeur général-adjoint du fmi jusqu’en 1999 ; Joseph Stiglitz, vice-président de la Banque mondiale qu’il a quittée récemment ; Kenneth Rogoff, directeur de la recherche au fmi, ainsi que des universitaires réputés : Jeffrey Sachs, Morris Goldstein... et Paul Krugman dont les deux contributions sont les seules qui n’avaient pas été déjà publiées.

Il n’est pas possible de rendre compte fidèlement du contenu d’un tel ouvrage, beaucoup trop riche. Il traite d’un sujet qui n’apparaît pas clairement dans le titre. Il s’agit certes ici des flux internationaux de capitaux et de leur incidence sur l’intégration des marchés financiers. Mais en réalité, après quatre contributions consacrées à l’instabilité financière (la première partie), les quatre suivantes (la deuxième partie) sont consacrées à la crise mexicaine – celle de 1994 qui a été une crise des marchés financiers et non pas celle de 1982 qui a été une crise des crédits bancaires. Les auteurs qui ont écrit en 1996 démontent bien sûr les mécanismes de cette crise dont la nature était si nouvelle, mais ils s’emploient surtout à en tirer les conséquences, à la fois pour les gouvernements et pour les institutions internationales. La troisième partie, qui regroupe cinq contributions et qui est deux fois plus longue que la précédente, est consacrée à la crise de l’Asie du Sud-Est survenue en 1997 et dont l’originalité réside dans la difficulté à la fois de maîtriser son étendue – on a parlé pour la première fois de contagion – et d’expliquer son origine : les auteurs ont en effet beaucoup discuté de ses causes internes ou nationales, extérieures ou internationales. On retrouve ce débat dans cet ouvrage. Enfin la dernière partie qui comprend encore cinq contributions est plus orientée sur les enseignements que l’on peut tirer de cette dernière crise et plus généralement des événements de la décennie 90, comme sur les réformes du système financier international que l’on peut actuellement envisager.

Au-delà de son intérêt manifeste, cet ouvrage nous a surpris. Derrière une couverture cartonnée et en couleurs, on retrouve ces dix-huit textes exactement tels qu’ils ont été publiés : les caractères ne sont jamais les mêmes, il y a parfois deux colonnes par page, comme dans les revues dont ils sont extraits, les titres de chaque contribution ne sont pas homogènes, les références ne le sont pas parfaitement non plus. Sous une aussi belle couverture, on s’attendait à un véritable ouvrage plus qu’à une photocopie de très bons articles récents...