Comptes rendus : Politique étrangère

Burbach, Roger et Jim Tarbell, Imperial Overstretch. George W. Bush and the Hubris of Empire, London, Zed Books, 2004, 242 p.[Notice]

  • Gabrielle Lachance

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  • Gabrielle Lachance
    Sociologie, option développement, Québec

Bien que partant d’un point de vue particulier – l’expansion impériale des États-Unis sous George W. Bush – ce volume se situe en marge des nombreux ouvrages parus au cours des dernières années sur la mondialisation de l’économie néolibérale. Dans neuf chapitres, les auteurs présentent l’histoire de cet empire, la campagne de propagande politique basée sur l’argent qui a porté l’administration Bush au pouvoir, l’arrogance de personnalités comme George W. lui-même, Dick Cheney et Donald Rumsfeld ainsi que les coûts et l’expansion de leur politique impériale condensée dans leurs opérations en Irak. Ils terminent en évoquant l’espoir suscité par la montée d’un mouvement démocratique populaire qui s’élève contre l’empire américain. Même si un peu partout dans le monde, des foules se sont prononcées massivement contre la guerre en Irak, le président Bush continue d’y faire la guerre grâce à l’appui des néoconservateurs, de la droite chrétienne et du complexe pétromilitaire. Son arrivée au pouvoir en l’an 2000 a profondément altéré la politique étrangère du pays en justifiant la guerre en Afghanistan et en Irak, soi-disant pour lutter contre le terrorisme d’al-Qaïda et assurer la sécurité intérieure du pays. Toutefois, cette rhétorique a été contredite par des actions qui ont révélé qu’on recherchait plutôt les intérêts d’une ploutocratie. Les États-Unis étant devenus l’unique superpuissance dans le monde, les auteurs retournent brièvement à son histoire pour comprendre ce qu’est cet empire et comment il s’est formé. Cela nous fait réaliser que certains événements du passé ont quelque chose à voir avec la situation actuelle : par exemple, que l’aïeul de trois générations de la famille Bush était proche du puissant pouvoir financier de Wall Street au début du 20e siècle ou que les accords de Bretton Woods signés après la Seconde Guerre mondiale ont permis aux États-Unis de dominer le commerce et la finance. On comprend également que Dick Cheney, Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz, pour ne nommer que ces derniers, ne sont pas là par hasard. Ils font partie des 25 politiciens influents néoconservateurs qui, en 1997, ont signé les principes développés dans le Project for the New American Century (pnac) et adressé une lettre au président Clinton pour lui demander de retirer Saddam Hussein et son régime du pouvoir. Le 11 septembre 2001, George W. Bush décide de sa propre initiative d’annoncer à la nation que les États-Unis sont en guerre et qu’aucune distinction ne serait faite entre ceux qui ont planifié l’attaque contre des sites américains et ceux qui ont hébergé les terroristes. Dès octobre, la guerre contre al-Qaïda, son chef Oussama ben Laden et les talibans accusés de les soutenir est déclenchée en Afghanistan. Aux États-Unis, un climat de peur est exploité, le Patriot Act restreint les droits civils, les barrières à l’immigration sont resserrées, etc. Moins d’un an plus tard, des informations filtrent au sujet de plans de guerre contre l’Irak élaborés par l’administration Bush. C’est une guerre préventive unilatérale que les États-Unis planifient en Irak. On la justifie par la nécessité de lutter contre le terrorisme, mais ben Laden est introuvable. Il faut donc trouver un autre coupable : ce sera Saddam Hussein. Si les Cheney et Wolfowitz sont d’accord, il n’en est pas de même pour la communauté internationale et la majorité du peuple américain et des grandes religions. Malgré cela, en février 2003, les premières attaques américaines sont lancées sur Bagdad et la propagande sur les armes de destruction massive en Irak est engagée. Quel prix les États-Unis devront-ils payer pour cette projection sans fin de leur pouvoir militaire qui engendre des dépenses grandissantes pour la sécurité, la défense et les …