Chroniques

Littérature et histoire du christianisme ancien[Notice]

  • Marie-Pierre Bussières,
  • Serge Cazelais,
  • Eric Crégheur,
  • Lucian Dîncă,
  • Steve Johnston,
  • Jonathan I. von Kodar,
  • Jean-François Létourneau,
  • Jean-Pierre Mahé,
  • Louis Painchaud et
  • Paul-Hubert Poirier

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  • Ont collaboré à cette chronique
    Marie-Pierre Bussières

  • Serge Cazelais

  • Eric Crégheur
    en a assuré la rédaction

  • Lucian Dîncă

  • Steve Johnston

  • Jonathan I. von Kodar

  • Jean-François Létourneau

  • Jean-Pierre Mahé

  • Louis Painchaud

  • Paul-Hubert Poirier

Le syriaque est la plus importante langue du christianisme oriental ancien. Il n’est donc pas surprenant qu’étudiants, professeurs et chercheurs qui s’intéressent aux origines du christianisme et, en particulier, au développement du christianisme oriental désirent se familiariser avec cette langue. Ceux qui n’ont pas accès à des cours doivent donc se tourner vers des méthodes d’apprentissage ou vers des ouvrages qui les initieront au fonctionnement du syriaque et proposeront des exercices. C’est précisément ce que font les Paradigms and Exercises in Syriac Grammar de T.H. Robinson, un ouvrage publié pour la première fois en 1915. Malgré quatre éditions, dont la dernière remontait à 1962, son contenu avait très peu changé. Pour cette cinquième édition, J.F. Coakley a conservé la structure de base des leçons, mais en a modifié le rythme. En l’occurrence, l’étude des verbes apparaît plus tôt. Les explications et la plupart des phrases à traduire dans les exercices ont également été révisées. Coakley affirme avoir résisté à la tentation d’insérer trop de détails dans la grammaire, ce qui, selon lui, irait à l’encontre du but premier du livre de Robinson, à savoir d’être une introduction simple et pratique au syriaque. L’initiation à la langue se fait en vingt-neuf leçons, chacune se terminant par des exercices de version et de thème. Les principaux éléments de phonétique, de morphologie et de syntaxe sont abordés : l’écriture du syriaque, sa prononciation, les pronoms, les particules, la structure des phrases simples, les noms et les adjectifs (genres, nombres et états), les suffixes pronominaux, les prépositions, les verbes sous toutes leurs formes et leurs conjugaisons et, enfin, les nombres. Après les vingt-neuf leçons, on trouve quatre appendices : le premier sur la prononciation des beghadhkephath (six consonnes qui peuvent avoir une prononciation dure ou douce), le deuxième sur l’esṭrangelo et les points diacritiques, le troisième sur l’écriture orientale du syriaque (dite chaldéenne ou nestorienne) et le quatrième sur le calendrier syriaque. L’ouvrage se termine par un lexique syriaque-anglais et anglais-syriaque des mots de vocabulaire vus au fil des leçons. Dans son ensemble, on peut dire que l’ouvrage atteint l’objectif qu’il s’est fixé, c’est-à-dire initier sommairement son lecteur au syriaque et aux principaux éléments de sa grammaire. Nous nous devons toutefois d’émettre quelques réserves et mises en garde. D’abord, le livre ne contient pas les corrigés des exercices qui concluent chacune des leçons. Celui qui fait assidûment ces exercices ne peut donc en aucun temps contrôler son travail et, par le fait même, vérifier s’il a bien compris l’exposé ou s’il est sur la bonne voie. Il est ainsi possible qu’il répète les mêmes erreurs d’une leçon à l’autre. De plus, la plupart des phrases syriaques que le lecteur doit traduire sont apparemment le fruit du travail de Coakley, selon ce que ce dernier affirme dans sa préface. Le résultat n’est pas toujours heureux et peut même paraître, à l’occasion, un peu boiteux. Coakley aurait eu tout avantage à tirer les exercices directement de la littérature syriaque. De cette façon, le lecteur aurait eu le double avantage d’être confronté à des exemples réels de ce qui l’attend s’il désire poursuivre son étude de la langue, en plus d’être initié, si sommairement soit-il, aux produits de cette littérature. La dernière mise en garde réside dans le choix de l’écriture et du système de vocalisation. Le syriaque qu’on trouve dans cet ouvrage est écrit en serṭo et est vocalisé selon le système des voyelles grecques développé par les occidentaux au huitième siècle. Ce choix peut avoir comme avantage de faciliter et même d’accélérer l’apprentissage du …

Parties annexes