REIß, K. (2000) : Translation Criticism – The Potentials and Limitations : Categories and Criteria for Translation Quality Assessment, traduction par Erroll F. Rhodes, New York/ American Bible Society/Manchester (UK) St. Jerome Publishing, 127 p. ; traduction de Möglichkeiten und Grenzen der Übersetzungskritik : Kategorien und Kriterien für eine sachgerechte Beurteilung von Übersetzungen, München, Max Hueber, 1971, 124 p.[Notice]

  • Sylvie Vandaele

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  • Sylvie Vandaele
    Université de Montréal, Montréal, Canada

Environ trente ans après sa publication en allemand, la traduction de l’ouvrage de Katharina Reiß intitulé Möglichkeiten und Grenzen der Übersetzungskritik : Kategorien und Kriterien für eine sachgerechte Beurteilung von Übersetzungen voit enfin le jour dans une autre langue, l’anglais en l’occurrence. C’est en effet pour les besoins des traducteurs et des consultants travaillant à la traduction de la Bible au sein de l’American Bible Society que cette tâche a été entreprise et menée à bien par Erroll F. Rhodes. Dans la préface, Mary Snell-Hornby rappelle que cet ouvrage a été largement utilisé comme un modèle classique de l’évaluation des traductions et que les idées développées ensuite par Katharina Reiß ont mené à la publication, en 1984, en collaboration avec Hans J. Vermeer, de l’ouvrage de référence faisant état de la théorie fonctionnaliste de la traduction (Skopostheorie), Grundlegung einer allgemeinen Translationtheorie. Dans sa brève introduction, Reiß souligne le flou qui entoure à l’époque l’évaluation des traductions, malgré l’ampleur du volume de traductions vers l’allemand, tant en littérature que dans les autres domaines, notamment techniques. Elle pose la question de l’objectivité de la critique : ici, objectivité signifie vérification et explication de la critique, par opposition à arbitraire et à absence de pertinence. Délimitant le problème aux textes (et excluant du même coup l’acte interprétatif, perçu comme transitoire et donc ne se prêtant pas à un examen ultérieur à sa production), elle s’élève contre la confusion existant entre critique littéraire et critique des traductions et souligne que le problème de fond est lié à la diversité de la pratique traductionnelle, combinée à l’absence d’une théorie universelle de la traduction. La critique des traductions passe donc par l’analyse des particularités des différentes situations traductionnelles. L’ouvrage est ensuite divisé en deux parties, respectivement intitulées « The Potential of Translation Criticism » et « The Limitations of Translation Criticism », pour se terminer par une conclusion, des références bibliographiques et un index. La première partie, « The Potential of Translation Criticism », est divisée en quatre sections, « Criticism and the Target Language Text », « Criticism and the Source Language Text », « The Linguistic Components » et, enfin, « Extra-linguistic Determinants ». Dans la section intitulée « Criticism and the Target Language Text » (p. 9-15), Reiß aborde l’évaluation des traductions sous l’angle exclusif de la langue d’arrivée. Arguant de façon convaincante de l’incomplétude de cette pratique, elle conclut à la nécessité absolue de la comparaison avec le texte de départ. Dans la suite de la première partie, Reiß cherche donc à démontrer que l’évaluation d’une traduction nécessite de prendre en compte trois éléments principaux : le type de texte et les méthodes de traduction employées, les composantes linguistiques, les facteurs extralinguistiques. La section suivante, la plus longue de l’ouvrage (p. 15-88), intitulée « Criticism and the Source Language Text », aborde précisément la question de la typologie textuelle. Passant en revue plusieurs auteurs et reconsidérant la distinction classique entre le texte littéraire, porteur de valeurs esthétiques, et le texte pragmatique, porteur d’informations, elle relève l’inadéquation d’une division aussi simpliste, étant donné la variété existant dans chacune des catégories. Elle conclut que si ces travaux évoquent différentes sortes de textes, il reste difficile d’en tirer une typologie quelconque. Pourtant, elle est convaincue qu’il est nécessaire de mettre au point une typologie permettant de satisfaire aux nécessités de la traduction et de sa critique. En ce qui a trait à la méthode de traduction, elle rappelle la distinction classique entre traduction littérale et traduction libre, souligne les limites floues de ces deux notions, les replaçant, en fin …

Parties annexes