Résumés
Résumé
Cette communication est l’oeuvre d’un praticien devenu enseignant, puis chercheur. Parce qu’il existe des traductions sans traducteurs et que les traducteurs se limitent de moins en moins à la traduction, nous pensons qu’une traductologie proactive doit choisir entre ces deux pôles et, en l’occurrence, se construire autour des problèmes concrets rencontrés par les traducteurs : comment s’agencent, pour les praticiens, les questions de la confiance, des différentiels de savoir, de l’erreur, de la transparence des textes. En assumant l’impureté consubstantielle à cette profession, on parviendra ainsi à une réflexion opératoire sur la mise en cycle des savoirs, l’hybridation et le dialogue des disciplines. Nous explorons, exemples à l’appui, deux de ces dialogues possibles entre, d’une part, la traduction pragmatique et, d’une part, la terminologie et narratologie. Familier des espaces liminaires, le traducteur est ainsi idéalement placé pour se livrer à un ensemble de raisonnements aux limites, qui pourront à bon droit sembler simplistes, mais dont le caractère opératoire est attesté par une pratique.
Mots-Clés/Keywords:
- narratologie,
- terminologie,
- intention,
- sens,
- interdisciplinarité
Abstract
This paper has been written by a translation practitioner turned teacher and then researcher. Today, we have more and more translations without translators, while most translators are yielding more than mere translations: a choice has to be made. We think a proactive translatology should focus on the translators’ real-life problems and questions: the mechanisms of trust and confidence, clarity, how to deal with errors and knowledge differentials, the workings of images, translators’ responsibility. Translation is not pure, and it is not abstract. By accepting that, we should be able to distill some operating thoughts on the common structure and cross-fertilization of different fields. We thus consider two possible dialogues between translating, on the one hand, and terminology and narratology, on the other hand. Given his (her) familiarity with fringe spaces, the translator is well suited to explore the boundaries through which those fields communicate, an exploration that might seem trivial, but whose usefulness is practice-tested.
Parties annexes
Références
- BAZIN, A. (1975) : « Pour un cinéma impur: Défense de l’adaptation », in Qu’est-ce que le cinéma ?, Paris, Éditions du Cerf, pp. 81-106. NB : l’article cité date de 1959.
- BAKHTINE, M. (1978) : Esthétique et théorie du roman, Paris, Gallimard, collection Tel (1975 pour l’édition originale russe).
- BOOTH, W. (1961): The Rhetoric of Fiction, Second Edition, Chicago, University of Chicago Press.
- CASTORIADIS, C. (1975) : L’institution imaginaire de la société, Paris, Seuil, Collection Esprit.
- DE ROSNAY, J. (1975) : Le Macroscope, vers une vision globale, Paris, Seuil, collection Points.
- DELEUZE, G. (1988) : Le pli— Leibniz et le baroque, Paris, Minuit, collection Critique.
- DURAND, D. (1998) : La systémique, Paris, Presses universitaires de France, collection Que sais-je ?, 8e édition, corrigée.
- FROELIGER, N. (2004a) : « Felix culpa : congruence et neutralité dans la traduction des textes de réalité », in Meta, journal des traducteurs, volume 49, n°2, juin, pp. 236-246.
- FROELIGER, N. (2004b) : « Les marionnettes invisibles : y a-t-il des personnages dans la traduction des textes pragmatiques », paru dans Traduire (revue de la Société française des traducteurs), n° 202, septembre, pp. 23-39.
- FROELIGER, N. (2004c) : « Les mécanismes de la confiance en traduction — aspects relationnels », in The Journal of Specialized Translation, Issue 2, juin.
- FROELIGER, N. (2005) : « Les points aveugles de la confiance dans la rédaction et la traduction des textes pragmatiques », in The Journal of Specialized Translation, Issue 3, janvier.
- FROELIGER, N. (à paraître) : « Faut-il toujours être clair ? Le traducteur et le jeu avec les subjectivités », présenté en juin 2005, lors du colloque Le sens en traduction, à l’ESIT.
- GENETTE, G. (1972) : « Discours du récit : essai de méthode », in Figures III, Paris, Seuil, pp. 65-282.
- GOUADEC, D. (2003) : « Traduire en France, en Europe (et ailleurs) », paru dans Le métier de traducteur aujourd’hui, La tribune internationale des langues vivantes, n° 34, novembre, pp. 38-46.
- HORGUELIN, Paul A. et L. Brunette (1998) : Pratique de la révision, 3e édition revue et augmentée, Brossard (Québec), Linguatech éditeur.
- KUNDERA, M. (1985) : La Plaisanterie, Paris, Gallimard. Texte original du roman, 1967. Première traduction par Marcel Aymonin, Gallimard, 1968. Retraduit en 1985. Version définitive, entièrement révisée par Claude Courtot et l’auteur, 1985.
- LAKOFF, G. et M. JOHNSON (1990): Metaphors We Live By, Chicago, Chicago University Press.
- MOUNIN, G. (1955) : Les belles infidèles, Éditions des cahiers du Sud, Paris, 159 pages.
- PNUD (2000) : Rapport mondial sur le développement humain 2000, Droits de l’homme et développement humain, Paris, Bruxelles, De Boeck Université, traduction Architexte. (version française de UNDP, 2000).
- POPPER, K. (1934) : Logique de la découverte scientifique (titre original : Logik der Forschung), Paris, Payt, 1973, pour l’édition française.
- SCHWELIEN, M. et U. WILLMANN (et al.), « Ohne jede Warnung », Die Zeit, 31 décembre 2004, n° 1.
- SINGH, R. et T. KANDIA (2005) : « On Retrieving the Baby », présenté au colloque 2005 de Meta, Pour une traductologie proactive.
- UNDP (2000) : Human Development Report 2000, Human rights and Human Development, New York, Oxford, Oxford University Press.