Comptes rendus

Jean-François Pelletier, Myra Piat, Sonia Côté et Henri Dorvil (dir.), Hébergement, logement et rétablissement en santé mentale : Pourquoi et comment faire évoluer les pratiques ?, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2009, 151 p.[Notice]

  • Lisa Benisty

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  • Lisa Benisty
    Étudiante de 2e cycle en service social, Université de Montréal

À la suite du colloque « Hébergement, logement et rétablissement en santé mentale : Pourquoi et comment faire évoluer les pratiques ? » qui a eu lieu à Québec en mai 2008, dans le cadre du 76e congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas), un livre portant le même titre a été publié. Sous la direction de Jean-François Pelletier, Myra Piat, Sonia Côté et Henri Dorvil, ce recueil propose cinq communications en français et quatre en anglais. Parmi les auteurs issus principalement du Québec, mais aussi de l’Ontario, des États-Unis et du Royaume-Uni, on retrouve différents experts ayant eu des expériences en gestion, en coordination de programmes, en recherche et même des expériences personnelles de démarche de rétablissement à la suite d’un problème de santé mentale. André Delorme, directeur national de la santé mentale au ministère de la Santé et des Services sociaux, débute en soulignant que le sujet de ce colloque va dans le même sens que le Plan d’action en santé mentale 2005-2010 du gouvernement québécois. Ce plan d’action, intitulé « La force des liens (PASM) », insiste sur le processus de rétablissement, sur la reconnaissance du pouvoir d’agir des personnes ayant des problèmes de santé mentale et sur l’importance d’agir sur une base intersectorielle. Delorme reconnaît qu’il n’existe pas actuellement une offre de services de soutien significativement structurée et satisfaisante dans la communauté pour répondre aux besoins des personnes vivant avec des troubles mentaux graves. Aussi, de nombreuses ressources en hébergement ne s’inscrivent pas dans une dynamique de soutien au rétablissement de la personne. Le réseau public de la santé et des services sociaux doit donc développer davantage des approches d’intervention axées sur le rétablissement. C’est dans ce contexte qu’on doit situer le Cadre national de soutien communautaire en logement social adopté en 2007 par le gouvernement du Québec. Ce cadre invite au partenariat entre le réseau de l’habitation et celui de la santé et des services sociaux. Il vient également préciser la nature des services de soutien communautaires à offrir dans les logements et identifie les clientèles vulnérables prioritaires. Si le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) demeure le pivot de l’action gouvernementale en ce qui a trait aux déterminants de la santé mentale, une collaboration intersectorielle entre ministères est jugée essentielle pour favoriser l’intégration sociale des personnes ayant un trouble de santé mentale. Claude Roy, conseiller à la Société d’habitation du Québec, et Odette Perron, du ministère de la Santé et des Services sociaux, font état de l’expérience d’intersectorialité ayant été conduite entre leurs institutions respectives. Ils présentent le Cadre de référence sur le soutien communautaire, outil de mobilisation et d’action intersectorielle entre les partenaires du réseau de l’habitation et celui de la santé et des services sociaux. Selon les auteurs, ce partenariat est relativement récent comparativement à celui développé avec les organismes du logement social et communautaire qui ont été les premiers à mettre en place le soutien communautaire. Les objectifs du Cadre de référence sont de consolider les pratiques déjà existantes, de développer des projets de logements sociaux avec soutien communautaire, de mobiliser et d’encourager le partenariat autour des clientèles communes ainsi que d’assurer la pérennité des services en organisant une réponse continue aux besoins des personnes. La définition du soutien communautaire utilisée s’apparente à celle développée par la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal et recouvre un ensemble d’actions : accueil, référence, accompagnement, gestion de conflits entre locataires, etc. Bref, ces pratiques relèvent généralement de l’accompagnement social des individus et/ou des groupes, incluant la gestion des baux. Jean-François Pelletier, doctorant en sciences politiques de l’Université du Québec …