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Ce recueil de textes trace le portrait actuel du développement d’une recherche émergente au sein de nos universités, la recherche création. Cet ouvrage regroupe 11 chapitres et se divise en quatre parties auxquelles s’ajoutent une préface signée par Poissant, une introduction rédigée par Gosselin et Le Coguiec.

La préface va au-delà de la simple présentation du recueil. Elle propose une interdisciplinarité qui croise la recherche en création avec les sciences cognitives et même la neurologie. Louise Poissant, doyenne à la Faculté des arts de l’Université du Québec à Montréal et directrice du Centre interuniversitaire des arts médiatiques, propose donc des tremplins vers l’avenir de cette réflexion pour une compréhension de la recherche en pratique artistique.

En introduction, on décrit la situation actuelle de la recherche en pratique artistique, on définit l’expression recherche création et on justifie sa nécessité depuis l’intégration des disciplines artistiques au sein des universités. Gosselin et Le Coguiec y posent une série de questions qui seront discutées en respectant la couleur de chaque auteur de l’ouvrage : Qu’entend-on aujourd’hui par « recherche création » ? Quelle est la nature et la particularité des recherches menées par des personnes engagées dans la pratique artistique et quels en sont les produits ? Des réalisations artistiques ? Des discours ? Ou encore les deux à la fois ? Comment notre rapport à ce type particulier de recherche évolue-t-il dans nos facultés d’arts et, plus largement, dans nos universités, quels sont les modes méthodologiques utiles dans la poursuite de ces recherches ? (p. 1-2).

Les 11 chapitres se divisent en quatre parties : 1) Préoccupations ontologiques : pour une délimitation d’une recherche création ; 2) Préoccupations épistémologiques de la relation à la recherche création ; 3) Préoccupations méthodologiques liées à la recherche en pratique artistique et 4) Préoccupations méthodologiques liées au travail de conception et de création. Cet ouvrage est ambitieux, puisqu’il offre une ouverture vers des propositions méthodologiques complexes et variées dans le domaine de la pratique artistique. Il est encore trop tôt pour conclure à des méthodologies établies et efficaces parce qu’il existe encore des tensions entre le coeur de la pratique artistique et la rigueur scientifique.

La diversité des points de vue élaborés dans le recueil touche des disciplines artistiques comme l’architecture, les arts visuels, la danse, la musique et le théâtre. Toutes sont en quête d’un appareil d’investigation propre à la recherche artistique, ce qui gagnerait à être discuté dans son ensemble à la fin de l’ouvrage. Cette proposition aiderait les pairs confrontés, pour la première fois, à cette grande question qu’est la compréhension de la recherche en pratique artistique.