Recensions

Lafortune, L., Ouellet, S., Lebel, C. et Martin, D. (2008). Réfléchir pour évaluer des compétences professionnelles à l’enseignement : deux regards, l’un québécois et l’autre suisse. Québec, Québec : Les Presses de l’Université Laval[Notice]

  • Micheline-Joanne Durand

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  • Micheline-Joanne Durand
    Université de Montréal

Les auteurs des 12 textes qui constituent cet ouvrage collectif portent un regard pluriel sur l’évaluation de la formation professionnelle des étudiants uqutériens et de ceux de la communauté vaudoise qui aspirent à la profession enseignante. Trois visées guident l’écriture : la réflexion, l’action et la recherche en regard de l’évaluation. Ces visées sont liées aux aspects suivants : l’accompagnement, les dispositifs de régulation, la didactique et les stages, les compétences professionnelles des formateurs et l’analyse des pratiques. Tour à tour, les enjeux et les défis de la formation à l’enseignement dans un contexte d’approche par compétences sont développés et mis en relation avec la structure des programmes et des dispositifs d’évaluation des compétences en vigueur. Le référentiel de compétences professionnelles des enseignants est le fil conducteur qui s’impose dans chacun des textes. La mise en place de portfolios, de journaux d’analyse de l’expérience de formation ou la rédaction de mémoires professionnels est analysée selon ce référentiel. Les différents textes proposés sont de qualité et d’intérêts variables. Notons au passage l’apport de la métacognition décrit avec clarté par Portelance, le modèle d’évaluation située illustré de façon signifiante par Mottier-Lopez et Hoefflin, la problématique du bilan des compétences souligné avec pertinence par Bélair et Loiselle, ainsi que l’illustration efficace d’un modèle opératoire du concept par Prud’homme et Ouellet. Riche de l’expérience pratique des formateurs, cet ouvrage permet au lecteur d’avoir une idée très claire des pratiques tant au niveau des stages que de la façon dont les compétences peuvent être évaluées en fin de formation. Les auteurs identifient chacun à leur manière les pratiques pédagogiques et évaluatives. Toutefois, aucun d’entre eux n’organise celles-ci selon un continuum d’approfondissement ou même selon certaines thématiques. De cette juxtaposition découle un certain effet de redondance pour le lecteur. La principale visée de cet ouvrage, la réflexion, est présente dans tous les articles et se concrétise par la mise en place de démarches réflexives dans différents contextes. Les auteurs apportent quelques pistes d’action qui peuvent intéresser des équipes-programmes sensibles à cette problématique, commune aux divers programmes d’enseignement offerts par les institutions universitaires tant au Québec qu’en Suisse. Quant à la recherche en regard de l’évaluation, quelques auteurs proposent une instrumentation qui semble pertinente tout en mentionnant que de réels outils pour documenter le jugement professionnel sont à parfaire. Cet ouvrage nous en indique l’intérêt et la nécessité ! En effet, comment évaluer une compétence professionnelle lorsque celle-ci se développe et se manifeste à travers plusieurs cours théoriques et formations pratiques (stages) d’un programme d’enseignement ? Les auteurs attirent notre attention sur deux regards, l’un québécois et l’autre suisse. À la lecture de cet ouvrage, nous pouvons constater la similitude entre ces deux milieux, tant au niveau du référentiel de compétences professionnelles que des problématiques soulevées dans le cadre de leur évaluation.