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Cet ouvrage est né de l’expérience de l’auteur dans l’enseignement de la méthodologie de la recherche et des échanges réalisés avec ses étudiants durant cet enseignement. Comme le souligne l’auteur, ce n’est toutefois pas un ouvrage de méthodologie dans le sens classique du terme, mais plutôt un guide des différentes étapes par lesquelles devra passer tout étudiant qui entreprend une recherche aux cycles supérieurs. À ce titre, Mongeau est au plus près des interrogations très concrètes, des hésitations, voire des désarrois, de toute personne qui entame un tel processus. Tout au long de l’ouvrage, il donne ainsi des conseils et émaille ses propos de schémas, tableaux et exemples précis qui favorisent la compréhension.

Écrit dans un langage clair et accessible, l’ouvrage, très structuré (trop ?), prend littéralement l’étudiant par la main, pour le mener à travers les différentes étapes qui jalonnent le processus de recherche. Ce dernier est présenté de manière imagée à l’aide de la métaphore de la recherche en tenue de soirée, qui représente le produit fini, écrit et accepté, et du travail en jeans, qui illustre l’ensemble du processus permettant l’élaboration du mémoire (les allers-retours entre les différentes parties, les fausses pistes et les différents aléas liés au processus même). L’ouvrage se divise en sept étapes, elles-mêmes divisées en sous-étapes. Chacune d’entre elles comporte de petits encadrés-synthèses qui donnent un échéancier précis (en termes de mois), et permettent aussi au lecteur de suivre plus facilement la structure du propos.

Les cinq premières étapes décrivent un cheminement classique en sciences sociales (problème général, spécifique, cadre théorique, hypothèses, opérationnalisation, analyse et interprétation). Nous ne pouvons les aborder une par une ici, mais la première étape mérite d’être soulignée. Elle décrit comment choisir un sujet, le délimiter et faire une première exploration des écrits de recherche pertinents. On y souligne également les renoncements inévitables à faire pour parvenir à ce choix et on y donne quelques conseils pour choisir le directeur ou la directrice de recherche. Tous ces éléments sont fort pertinents. L’auteur présente enfin trois types d’approches, quantitatives, qualitatives et mixtes, susceptibles d’être retenues par l’étudiant ou l’étudiante, mais sans situer les bases épistémologiques sur lesquelles ce découpage repose. Or, le lecteur s’attendrait à ce que des notions épistémologiques minimales soient présentées, afin de voir les questions qu’elles soulèvent et qui traversent tout processus de recherche, qu’il soit de 2e cycle ou, a fortiori, de 3e cycle.

Finalement, dans les deux dernières étapes, l’auteur s’attarde d’une part à finaliser la rédaction du travail (introduction, conclusion, révision et mise en page) et, d’autre part, à discuter brièvement de l’après-mémoire (dépôt, corrections éventuelles, diffusion et poursuite des travaux).

Il ne fait pas de doute que les étudiants et étudiantes des cycles supérieurs trouveront cet ouvrage fort utile, ainsi que bon nombre de réponses aux questions qu’ils ne manquent pas de se poser tout au long de la réalisation d’un mémoire de maîtrise ou, dans une moindre mesure, d’une thèse de doctorat.