FR :

La concomitance de violence conjugale et de troubles mentaux chez les conjoints violents est un sujet controversé, tant au plan conceptuel qu’au plan clinique. De nombreuses études ont objectivé la présence de troubles mentaux dans la population des conjoints violents, sans toutefois s’intéresser aux points de vue des professionnels qui accompagnent ces hommes dans un processus de changement. Cet article présente les résultats d’une recherche qualitative qui visait à explorer les points de vue de professionnels spécialisés dans l’intervention auprès de conjoints violents quant à la concomitance de violence conjugale et de troubles mentaux chez leur clientèle. Onze professionnels ont été rencontrés au cours d’une entrevue de recherche semi-dirigée. Les participants estiment que les conjoints violents souffrant de troubles mentaux (CVTM) se distinguent de l’ensemble des conjoints violents par un degré élevé de désorganisation, et conçoivent les troubles mentaux comme un facteur augmentant le risque d’exercer de la violence conjugale. Leurs points de vue sont observables à travers leurs énoncés verbaux et les conduites professionnelles qu’ils adoptent auprès des CVTM, soit l’évitement, la distanciation et l’intégration. Le discours des participants reflète les paradoxes associés à la catégorisation des CVTM et à l’intervention auprès de cette clientèle.

EN :

The concomitance of domestic violence and mental disorders is a controversial issue, from both a conceptual and clinical perspective. Many studies have documented the prevalence of mental illnesses in the population of male batterers, but few of them have taken into consideration the viewpoints of professionals working with batterers. This article presents the results of a qualitative study which aimed to explore the viewpoints of 11 professionals specialized in the treatment of male batterers, about the co-occurrence of domestic violence and mental disorders in their clients. Participants were questioned about their professional experiences with mentally disordered male batterers (MDMB) in a semi-structured interview. The participants believe that MDMB differ from other batterers because of their instability, and consider mental disorders as a significant risk factor in domestic violence. Participants’ viewpoints were observed through their verbal declarations and through their response to MDMB (avoidance, distanciation or integration). The participants’ declarations reflect the presence of paradoxes in the categorization and intervention with MDMB.

EN :

This paper presents the findings from community focus groups, comprised of social service users, and explores the characteristics of effective social workers. Focus groups were conducted as part of a case study to inform a Master of Social Work (MSW) curriculum review at Wilfrid Laurier University’s Faculty of Social Work. Wilfrid Laurier University has two MSW programs—the MSW Aboriginal Field of Study (AFS) and a non-Aboriginal program. The case for this study was the non-Aboriginal MSW program. Ongoing program evaluation that includes feedback from service users honours the knowledge of marginalized communities, and is an accreditation requirement of the Canadian Association for Social Work Education (CASWE). Four focus groups were conducted with a total of 24 individuals who access programs from human service organizations that provide supportive housing, immigrant, or refugee services in the Kitchener-Waterloo area. Service users identified numerous characteristics of effective social workers, including kindness, cultural awareness, and strong communication skills, as well as the need to articulate and address issues of professional suitability. We conclude by querying whether the typical assessment of MSW students’ suitability for the profession is adequate, and provide the AFS wholistic and comprehensive evaluation as an example of an alternative approach to MSW student assessment.

FR :

Le présent article traite des résultats de groupes de consultation communautaire auprès d’usagers de services sociaux et il explore les caractéristiques d’un travailleur social efficace. Les groupes de consultation ont été menés lors d’une étude pour orienter une évaluation de la maîtrise en service social à la Faculté de service social de l’Université Wilfrid-Laurier. Cet établissement a en fait deux programmes de maîtrise en service social : un dans le domaine d’études autochtones et l’autre dans le domaine non autochtone. Le présent article porte sur le programme non autochtone. L’évaluation continue du programme, y compris l’obtention des impressions des utilisateurs du service, rend hommage au savoir des communautés marginalisées et fait partie des exigences de l’agrément conféré par l’Association canadienne pour la formation en travail social (ACFTS). Quatre groupes de consultation ont eu lieu auprès d’un total de 24 personnes ayant profité de programmes d’organismes de services sociaux, y compris de services de logement supervisé, de services aux immigrants et de services aux réfugiés dans la région de Kitchener-Waterloo. Les usagers des services ont relevé de nombreux attributs d’un travailleur social efficace, y compris la gentillesse, la sensibilité culturelle et de solides habiletés en communication. Ils ont aussi fait ressortir la nécessité d’exposer les questions d’aptitudes à la profession et d’en traiter. Nous terminons l’article en nous demandant si l’évaluation habituelle des aptitudes à exercer la profession, à laquelle sont soumis les étudiants à la maîtrise en service social, est appropriée et nous présentons l’évaluation holistique et exhaustive du programme en milieu autochtone comme exemple d’évaluation de rechange.

FR :

Dans le cadre d’un vaste projet de recherche-action pancanadien sur la violence structurelle envers les jeunes, cet article présente une réflexion théorique sur ce concept. Il fait d’abord une rétrospective de la façon dont les théoriciens ont défini le concept de la violence structurelle, les différentes critiques associées à son opérationnalisation de même que les mutations qu’il a subies depuis son introduction par Galtung en 1969. Le texte se termine par une discussion autour des principaux enjeux analytiques et empiriques inhérents à son utilisation et propose une grille d’analyse pour l’étude de ce concept en service social.

EN :

Through a pan-Canadian action research project on structural violence against youth, this article presents a theoretical reflection on the concept of structural violence. First, it describes how theorists have operationalized the concept of structural violence, its criticisms and its transformations since Galtung’s development of the concept in 1969. It also discusses how the authors have incorporated these issues empirically. This article concludes with a discussion about the main analytical and empirical issues related to the study of structural violence in social work.

EN :

Canada is a culturally diverse receiving country for transnational migration, and social workers are among the professional migrants who arrive in Canada each year. This article draws on findings from a four-year, grounded theory study on the professional adaptation processes and experiences of migrant social workers (n = 66) in the Canadian context. Study findings highlight a range of internal (personal) attributes and external (contextual) elements that interact to serve as either protective or vulnerabilizing factors during the pre-employment phase of professional adaptation. The focus of this article is to describe the interactions of protective and vulnerabilizing factors associated with the experience of obtaining recognition of foreign credentials and securing employment as a social worker in Canada. The findings demonstrate that migrant social workers in Canada face significant barriers in these two pre-employment phases of professional adaptation. A range of research and policy implications is identified. In particular, we highlight the disconnect that exists between Canada’s migration-friendly policies, and the lack of organizational and governmental supports and services to facilitate successful labour market integration of migrant social workers.

FR :

Le Canada est une société culturellement diversifiée reconnue comme pays d’accueil pour la migration transnationale. Les travailleurs sociaux font partie des migrants professionnels qui arrivent au Canada tous les ans. Le présent article se fonde sur les données d’une étude théorique à base empirique de quatre ans sur les procédés d’adaptation professionnelle et sur l’expérience des travailleurs sociaux migrants (n = 66) dans le contexte canadien. L’étude expose une série d’attributs personnels (facteurs internes) et d’éléments contextuels (facteurs externes) qui interviennent pour protéger ou vulnérabiliser le migrant lors de la phase d’adaptation professionnelle préalable à l’emploi. L’article vise à décrire les interactions entre les facteurs de protection et de vulnérabilisation qui sont associés aux efforts déployés par le migrant pour faire reconnaître ses titres de compétences étrangers et trouver un emploi comme travailleur social au Canada. Les résultats montrent que les travailleurs sociaux qui immigrent au Canada doivent surmonter d’importants obstacles lors de ces deux étapes de l’adaptation professionnelle préalable à l’emploi. L’article dégage un ensemble de répercussions au niveau de la recherche et des politiques. Il met notamment en lumière le décalage entre les politiques canadiennes favorables à la migration et le manque de soutien et de services de la part d’organismes et du gouvernement pour faciliter l’insertion des travailleurs sociaux migrants dans le marché du travail.

FR :

Nous présentons les résultats d’une recherche qualitative au sujet de la perception que des personnes entendant des voix dérangeantes ont quant à leur intégration sociale. Ces personnes ont participé à un groupe de soutien combiné à un suivi individualisé inspiré du modèle des forces de Rapp et Goscha (2006). Une entrevue individuelle semi-structurée a été réalisée auprès de six personnes. En plus du modèle axé sur les forces, l’interprétation des résultats est fondée sur le modèle bioécologique de Bronfenbrenner (2005). Il ressort de cette recherche que la combinaison des deux volets est bénéfique pour les participants et permet des actions génératrices d’espoir. Ce suivi novateur génère des mises en action surtout ponctuelles. Des recommandations sont suggérées dans le but de favoriser davantage la participation des personnes au sein de la communauté par la réalisation d’un projet de vie.

EN :

In this article, we present the findings of qualitative research on the perception of people who hear disturbing voices regarding their social integration. These people participated in a support group combined with individualized follow-up based on the strengths model developed by Rapp and Goscha (2006). A semi-structured individual interview was completed with six people. In addition to the strengths model, the findings were interpreted based on the bioecological model developed by Bronfenbrenner (2005). This research reveals that the combination of these two aspects is beneficial for the participants and creates hope for them. Timely calls to action were made including recommendations to foster greater social integration of individuals who hear voices through the realization of life plans.