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Cet ouvrage reprend quelques-unes des contributions présentées à un colloque international sur l’avenir des unions monétaires régionales qui s’est tenu à Santiago du Chili les 26-27 mars 2002. Organisé par la Caisse des dépôts et des consignations, par le Centre d’études, de prospectives et d’informations internationales (cepii) et par l’Université d’Aix-Marseille, ce colloque a accueilli une soixantaine de communications. Certaines ont fait l’objet d’un numéro spécial de la Revue économique en septembre 2003. Quelques autres constituent cet ouvrage. Elles sont regroupées en trois parties.

La première partie traite des unions monétaires régionales en relation avec le développement des marchés financiers internationaux. Quelles sont les conséquences de la création d’une telle union sur les marchés financiers de la zone, quel est l’impact des régimes de change sur l’intégration financière régionale dans les pays émergents, quelles sont les conséquences d’une telle union sur les flux d’épargne entre les pays membres dont les régimes de retraite sont différents ? Derrière toutes ces questions c’est aussi celle de la stabilité des marchés financiers internationaux qui se trouve posée.

La deuxième partie traite des unions régionales en rapport avec les régimes des taux de change. Les régimes de facto diffèrent parfois des régimes de jure. Les solutions dites « en coin » (rattachement rigide ou flottement pur) sont parfois préférées aux solutions dites intermédiaires complétées par une coopération régionale. Les auteurs analysent la situation des pays émergents d’Asie et d’Amérique latine, en discutant de la situation la meilleure, et du meilleur choix de la monnaie de rattachement, dollar ou euro. Le cas du marché commun des Caraïbes (caricom) est aussi examiné : contrairement à ce qui s’est passé dans la Communauté européenne, il y aurait peu d’avantages à la faire évoluer vers une union monétaire.

La troisième partie aborde des problèmes liés aux politiques. L’Union européenne offre à cet égard un terrain de choix puisque les pays utilisent la même monnaie alors que les politiques économiques restent nationales. La possibilité et les modalités de leur coordination sont examinées par référence au cas américain, ainsi qu’à propos de l’adhésion prochaine des pays d’Europe centrale qui doivent au préalable respecter les critères de convergence bien connus. Le choix d’une règle de politique monétaire dans la zone euro est aussi discuté. Et une contribution analyse la crédibilité des politiques menées en Amérique latine.

Malgré les apparences, cet ouvrage présente une certaine unité. Il traite toujours des unions monétaires régionales, parfois en théorie, plus souvent en considérant des cas existants, et toujours dans une perspective internationale, ce qui lui fait bien mériter son titre. C’est là un ensemble de thèmes qui présentent aujourd’hui une importance particulière et qui font l’objet de débats continuels. Il nous faut dire cependant que toutes ces contributions se situent à un niveau académique élevé, qu’elles supposent bien connues des concepts, des mécanismes, des relations et même des controverses qui ne sont pas tous des plus accessibles, enfin que la plupart d’entre elles utilisent un modèle, et donc des formules mathématiques, ce qui n’est peut-être pas très apprécié des lecteurs habituels de cette revue… comme probablement d’un certain nombre d’autres.