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Préfacé par Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, l’ABC des Nations Unies a été traduit de l’anglais en 2011. Cet ouvrage de référence édité par les services de l’onu présente de manière concise et exhaustive tout ce qu’il faut savoir sur l’organisation internationale. Il est donc recommandé pour l’étudiant universitaire ou tout honnête homme qui recherche, dans la complexité organisationnelle et structurelle de cette structure, illustrée par le schéma placé après l’introduction, les informations premières ou les détails qui pourraient lui manquer. La table des matières est particulièrement bien structurée, avec une première partie présentant la Charte, la structure et le système des Nations Unies, une deuxième partie sur la paix et la sécurité internationales, une troisième abordant le développement économique et social, une quatrième relative aux droits de l’homme. Trois autres parties sur l’action humanitaire, le droit international et la décolonisation clôturent cet ABC des Nations Unies. Nous relevons également plusieurs appendices contenant autant de renseignements précis que l’on cherche souvent sans réponse rapide, comme la progression du nombre d’États membres, les centres et bureaux d’information, des sites Web, les célébrations spéciales de l’onu et un index thématique particulièrement utile, bien que « casque bleu » n’y soit étrangement pas repris !

L’ouvrage, dans ces principes, est publié régulièrement depuis 1947 sous différents titres. Le présent ouvrage offre déjà un tour d’horizon de toute la famille d’institutions et d’organismes des Nations Unies, dans leur fonctionnement, leur composition et leur pouvoir. Chaque organe, institut, commission, fonds, bureau et structure est ainsi abordé, avec, pour originalité, qu’on indique les coordonnées postales et téléphoniques et électroniques des personnes responsables. Environ 70 pages sont consacrées à la paix et à la sécurité internationales ; on présente les organes associés (Conseil de sécurité, assemblée générale), la typologie des missions de paix et une description de toutes les actions de l’onu en faveur de la paix, continent après continent. À cela s’ajoute une partie sur le désarmement. En ce qui concerne la partie « développement », elle est conjuguée dans le champ économique et dans l’espace social. Matières très larges – entre service postal international et désertification, entre sécurité nucléaire et personnes handicapées, entre propriété intellectuelle et réchauffement de la planète –, mais aussi matières souvent peu connues dans leur association avec l’onu. Bien entendu, les droits de l’homme sont mis également en avant, tout comme les services de protection internationale et d’assistance fournis aux réfugiés.

Certes, l’ouvrage peut être lu de différentes manières. On peut le voir comme un livre de référence officiel à forte composante documentaire. On peut aussi le lire comme un texte promotionnel très lisse, sans autocritique. En ce qui concerne par exemple le Conseil de sécurité, on ne fait pas expressément mention des difficultés susceptibles de surgir lors d’atteintes graves aux droits de l’homme dès lors qu’un ou plusieurs États imposent leur veto. Maints exemples concrets illustrent cet état de fait, mais ne sont pas repris dans le présent ABC. De même, autour de la responsabilité de protéger, l’encadré ne décrit pas les arguments sur tel ou tel positionnement des États à ce sujet lorsqu’ils refusent d’intervenir. A contrario, lorsqu’il s’agit de présenter les zones d’intervention de l’onu dans le monde avec la description des missions, les analyses sont plus précises, les difficultés rencontrées plus évidentes et les bilans plus critiques. En vérité, il faudrait entamer une étude pointue pour déterminer les champs de visibilité, la diplomatie publique onusienne et les informations « dissimulées » afin d’avoir une vision précise de la pertinence politologique du document, qui, néanmoins, reste une référence officielle et, en cela, a sa place dans chaque bibliothèque.

Bien évidemment, l’ABC des Nations Unies se situe en partie, selon les thématiques abordées, dans un cadre temporel précis. Ce genre d’ouvrage doit assez régulièrement être actualisé. C’est ce qui a été fait avec la présente édition, qui en verra d’autres lui succéder. Ce qui ne peut qu’améliorer la connaissance de cette grande organisation mondiale, à la condition évidemment que les chercheurs et les lecteurs approfondissent avec d’autres sources les thématiques ici abordées.