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Constituée des actes du deuxième Séminaire international sur les méthodes de recherche en didactiques tenu en novembre 2006, cette publication traite essentiellement de trois grandes problématiques liées au temps et qui se posent particulièrement dans les recherches en didactiques : le paradoxe de l’invariance des indicateurs dans les recherches longitudinales, les découpages temporels lorsque le chercheur est confronté à des unités de temps non congruentes et la question des échelles de temporalité. La première problématique traite la question de ce qu’est une temporalité longue et de la nécessaire prise en compte des variations chez les sujets, les tâches et les traitements, malgré une invariance postulée, puis elle propose une méthode de recueil de données, qui ajoute aux traditionnelles rencontres avant, pendant et après, une rencontre après coup, c’est-à-dire longtemps, soit jusqu’à deux ans après les trois autres. La deuxième problématique aborde le découpage temporel dans les travaux de recherche en fonction de différentes échelles temporelles, micro, méso ou macroscopique, offre deux exemples : le premier, de découpage juridique et diachronique en quatre phases dans une étude sur les conseils de classe ; et le second, de découpage des interactions verbales lors de séances d’enseignement en quatre temps, soit le temps institutionnel, le temps conversationnel, le temps argumentatif et le temps didactique réel. Enfin, les questions d’échelle sont discutées en troisième lieu ; elles ramènent les trois principales échelles (durées courtes, moyennes et longues), la difficulté de réaliser des recherches de durée longue et l’importance de varier le focus temporel dans les recherches, avec deux exemples à l’appui, afin de mettre en lumière des événements invisibles à une échelle supérieure ou inférieure.

Cet ouvrage s’adresse sans aucun doute à un public averti, des chercheurs et chercheuses qui désirent discuter de problèmes de temporalité liés à leur recherche. Dans un style typiquement européen, il pose plus de questions qu’il ne fournit de solutions, mais les questions sont judicieuses et débouchent sur des méthodologies à expérimenter. Bien qu’il interpelle directement les chercheurs en didactique, psychopédagogues, andragogues et autres spécialistes de l’éducation pourront s’en inspirer aussi pour des débats pertinents.

Comme cela arrive souvent dans un recueil d’actes de colloque, le fil conducteur destiné à regrouper les différents textes a parfois dû être étiré. Dans la même veine, la qualité et l’intérêt général du contenu de chacun des articles sont inégaux. Toutefois, les irritants majeurs se retrouvent dans la forme de certains des textes qui empruntent un langage inutilement hermétique, qui réfèrent à des acronymes sans les préciser et dans lesquels on retrouve trop de coquilles.