Dossier - Vingt-cinq ans de bande dessinée québécoise au xxie siècle

Ce que j’ai compris de la bande dessinée québécoise[Record]

  • Sophie Imren and
  • Sylvain Lemay

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  • Sophie Imren
    Université Bordeaux-Montaigne

  • Sylvain Lemay
    École des arts et cultures (ÉdAC) de l’Université du Québec en Outaouais (UQO)

Les pages suivantes sont un compte rendu en direct de quatre conférences de Sylvain Lemay sur la bande dessinée québécoise, attrapées au vol par Sophie Imren, étudiante à la maîtrise sur la bande dessinée à Bordeaux (France). Le compte rendu est un témoignage intéressant de ce qu’un public non initié peut comprendre et synthétiser sur un sujet. C’est aussi l’occasion, dans un dossier sur la bande dessinée, de proposer une réflexion sur la création, une forme originale qui est de plus en plus appréciée des chercheurs en études de la bande dessinée. Les conférences abordent l’histoire de la BDQ et dépassent donc le cadre du xxie siècle. Elles témoignent cependant d’une vision historique du xxie siècle et des angles d’analyse qui sont privilégiés pour revisiter l’histoire du médium aujourd’hui. Ce sont des témoins précieux, la plupart de ces lectures étant présentées par M. Lemay en lien avec l’ultra contemporain, ce qui permet notamment d’évoquer le rôle de l’université dans la formation des cohortes d’autrices et d’auteurs qui font la BDQ actuelle. De forme atypique, cet article se compose d’un compte rendu en bande dessinée, puis d’un commentaire de M. Lemay lui-même, qui permet de corriger quelques incompréhensions, mais, surtout, de prolonger ce qui est abordé dans ces pages et de réfléchir à l’intérêt de tels comptes rendus en direct pour la recherche. Il n’y a pas d’ordre absolu, mais nous conseillons en toute logique de commencer par la bande dessinée avant d’attaquer le commentaire, jusqu’au prochain rebond! En février 2024, j’ai eu l’occasion d’occuper un poste de professeur invité à l’Université Bordeaux-Montaigne. Dans le cadre de mes fonctions, j’ai prononcé une conférence à l’école doctorale et donné trois cours qui s’inscrivaient dans le programme de masters en bande dessinée et en illustration. Mes interventions ont porté, évidemment, sur la bande dessinée québécoise et sur l’enseignement universitaire de la bande dessinée au Québec. À la suite de ma première conférence, une étudiante est venue me montrer les notes qu’elle avait prises durant mon discours. Elle avait tout noté sous la forme d’une bande dessinée. J’ai manifesté une certaine surprise et un enthousiasme certain en découvrant ces pages et lui ai demandé de me les envoyer par courriel. Ce qu’elle a fait. Enchantée par ma réaction, je crois, elle a poursuivi l’exercice à chacune de mes présentations et m’a offert, à la fin de mon séjour, l’intégralité de son oeuvre sous la forme d’un petit fanzine imprimé à un seul exemplaire. J’ai donc parlé de bande dessinée québécoise durant plus de six heures à un public qui abordait ce corpus pour la première fois et j’en recevais un compte rendu dessiné d’une quinzaine de pages. Utilisant les principes de la bande dessinée, Sophie Imren a découpé mes interventions en petites cases délimitant ainsi les moments clés de mes discours. Ou du moins, ceux qui ont le plus retenu son attention. Ou encore ceux dont elle percevait instantanément le potentiel graphique. Elle a ainsi émaillé ses représentations de l’orateur de certains éléments projetés à l’écran durant les conférences et en prenant parfois la liberté d’ajouter des éléments imagés à partir de mon discours. Il est rare pour un professeur de recevoir une telle réaction à ses cours et à ses propos. Outre le côté charmant de l’oeuvre, ce document dessiné me permet de saisir ce que les auditeurs, du moins l’une d’entre eux, ont pu retenir de mes phrases. Et la publication de cette bande dessinée me permet de pouvoir réagir, à mon tour, sur quelques éléments afin de corriger certaines perceptions ou encore certaines erreurs (c’est bien moi qui ai …

Appendices