Abstracts
Résumé
Cet article aborde le rôle de la machine au sein du solo théâtral à l’aide de deux spectacles de Carole Nadeau créés à dix ans d’intervalle : MeMyLee Miller (2000) et Le mobile (2010). L’auteur s’attache à ce qui distingue ce type de solo d’un « monologue » axé sur la parole et sur la « pure » présence de l’acteur dans la mise en place de ce régime scénique. L’article étudie le dialogisme humain-machine dans ses particularités performatives en portant attention à la manière dont le jeu de l’acteur et l’espace scénique sont transformés par les technologies retenues. Il est ainsi question d’observer comment cette interaction humain-machine influe sur la réception de ces solos, autrement dit « ce que la machine fait au solo », pour paraphraser le titre d’un essai célèbre de Nathalie Heinich.
Abstract
This article aims to explore the role of the machine in solo performances. To this end, the author analyzes two one-woman shows by Carole Nadeau presented at ten-year intervals: MeMyLee Miller (2000) and Le mobile (2010). The author focuses on what distinguishes these performances from a text-based and presence-oriented solo performance in the implementation of this theatrical regime. The article examines the human-machine dialogism and its performative particularities by describing how acting and the theatrical space are transformed by the selected technologies. Thus, the issue is about how human-machine interactions affect the reception of these performances, in other words, “what the machine does to the solo performance”, to paraphrase the title of an essay by Nathalie Heinich.
Appendices
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