Abstracts
Résumé
Après avoir rappelé les arguments avancés par certains auteurs contre la légitimité des recherches sur les universaux de la musique, l’auteur souligne que l’un d’entre eux repose sur l’affirmation que, chaque culture présentant des caractéristiques spécifiques, les cultures ne sont pas comparables. Empruntant aux deux ouvrages fondateurs de l’approche anthropologique de la musique, The Anthropology of Music d’Alan Merriam (1964) et How Musical is Man ? de John Blacking (1973), il rappelle que, chez eux, les structures musicales sont conçues comme le produit de la culture. Conséquence méthodologique : c’est par l’étude du contexte culturel que l’investigation ethnomusicologique doit commencer. La conséquence de cette position, très largement répandue dans la discipline jusqu’à une date récente, a été de mettre l’emphase sur l’environnement de la musique plutôt que sur l’analyse de ses structures, à quelques notables exceptions près. A fortiori, la recherche des universaux, taxée d’ethnocentrique, a-t-elle été longtemps considérée dans la profession comme irrecevable. L’auteur examine alors comment Blacking aborde la question du lien entre culture et structures musicales, puis il réexamine ses positions en ce qui concerne les universaux et les éventuels fondements biologiques de la musique. Sur la base de ses textes, il est amené à démontrer que ses conceptions étaient beaucoup plus favorables qu’on aurait pu le penser à une orientation de la recherche ethnomusicologique tournée vers les universaux et que nombre de ses propositions prennent un relief inattendu par rapport aux préoccupations actuelles de la neuropsychologie de la musique. L’article se termine par un plaidoyer en faveur de la réconciliation, dans l’ethnomusicologie de demain, du point de vue anthropologique, de la prise en compte des déterminations culturelles, de l’étude comparée des structures musicales et de la quête des universaux.
Mots-clés :
- Nattiez,
- ethnomusicologie,
- anthropologie de la musique,
- universaux de la musique,
- Blacking
Abstract
After surveying arguments put forward by some authors against the legitimacy of research on universals in music, the author focusses on the claim that since every culture has specific characteristics, they are not comparable. Relying on two foundational texts in the development of an anthropological approach to music studies, Alan Merriam’s The Anthropology of Music (1964) and John Blacking’s How Musical is Man ? (1973), he notes that for these writers, musical structures are conceived as a product of culture. The methodological consequence of this conception is that ethnomusicological investigation must begin with the study of the cultural context. The consequence of this position, which was highly prevalent in the discipline until recently, was, with only a few notable exceptions, to place the emphasis on the environment of music rather than on the analysis of its structures. Research into universals, long dismissed as ethnocentric, was a fortiori considered unacceptable within the profession. The author examines how Blacking approaches the question of the relationship between culture and musical structures, and then re-examines his position on universals and the possible biological foundations of music. On the basis of these texts, the author goes on to demonstrate that Blacking was much more favourable to ethnomusicological research focussed on universals than was previously believed, and several of his assertions are unexpectedly thrown into relief by recent work in the neuropsychology of music. The article concludes with a plea for reconciliation within ethnomusicology of both the anthropological point of view and the inclusion of cultural determinations, as well as the comparative study of musical structures and the search for universals.
Keywords:
- Nattiez,
- Ethnomusicology,
- Anthropology of Music,
- Music Universals,
- Blacking
Resumen
Después de haber expuesto los argumentos que avanzan ciertos autores contra la legitimidad de las investigaciones sobre los universales en música, el autor subraya que uno de dichos argumentos se basa en la afirmación que, como cada cultura tiene características específicas, no puede compararse con otras. Tomando a las dos obras fundadoras de dicho enfoque : The Anthropology of Music de Alan Merriam (1964) y How Musical is Man ? de John Blacking (1973), el autor evoca que, en dichos autores, las estructuras musicales habían sido percibidas como el producto de la cultura. Consecuencia metodológica : es a través del estudio del contexto cultural que la investigación etnomusicología debía iniciarse. La consecuencia de esta posición, ampliamente difundida en la disciplina hasta fecha muy reciente, ha consistido en enfatizar el entorno de la música en lugar de abocarse en el análisis de sus estructuras, salvo algunas excepciones. A fortiori, la investigación sobre los universales, tasada de etnocéntrica, ha sido durante mucho tiempo considerada en la profesión como inadmisible. El autor examina, entonces, como Blacking aborda la cuestión de la relación entre cultura y estructuras musicales, para enseguida revisar sus posiciones en lo concerniente a los universales y a las eventuales bases biológicas de la música. Basándonos en sus textos, demuestremos que sus concepciones eran mucha más favorables que lo que se podría haber pensado para la orientación de la investigación etnomusicología interesada en los universales, y que muchas de sus proposiciones adquieren un relieve sorprendente con respecto a las preocupaciones contemporáneas de neuropsicología de la música. El artículo termina con una exposición favorable a la reconciliación, en la etnomusicología futura, del punto de vista antropológico, de la atención de los determinantes culturales, del estudio comparado de las estructuras musicales y de la investigación sobre los universales.
Palabras clave:
- Nattiez,
- etnomusicología,
- antropología de la música,
- universales de la música,
- Blacking
Appendices
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