Abstracts
Résumé
Dans le débat sur les causes de la gentrification, la géographie urbaine d'inspiration marxiste a récemment commencé à analyser les liens entres les transformations économiques globales et la production d'une « nouvelle classe moyenne » dans les quartiers centraux des grandes métropoles. Cependant, cette approche continue de reléguer au second plan la composante sexuelle de la restructuration de la force de travail. Nous tentons de montrer que les rapports de sexe sont un facteur constitutif des nouvelles fractions et des « nouveaux modes d'habiter » observés dans les quartiers en voie de gentrification. Pour mieux saisir ces transformations, il importe d'analyser de manière plus approfondie les pratiques de reproduction des ménages. Nous illustrons nos constatations à l'aide de données du recensement sur l'insertion des professionnels et des professionnelles des quartiers centraux dans les secteurs de l'économie montréalaise en 1971 et en 1981, et sur la composition des ménages dans lesquels ils et elles vivent. Il appert que les gentrifications se scindent en fractions distinctes au lieu de constituer un groupe dont le comportement et le mode d'appropriation de l'espace sont homogènes.
Mots-clés:
- Géographie marxiste et urbaine,
- géographie féministe,
- femmes,
- restructuration de l'emploi,
- « nouvelle classe moyenne »,
- division sexuelle du travail,
- reproduction,
- gentrification,
- Montréal
Abstract
In the debate on the causes of gentrification, the urban political economic literature has begun to examine the relationships between wider economic transformations and the production of a « new middle class » in the heart of major cities. Yet this approach continues to relegate the gender component in labour force restructuring to secondary conceptual status. We argue that gender relations are constitutive in the emergence of new labour force fractions and new ways of living in inner-city neighbourhoods. To better understand such transformations, we need more profound analyses of reproduction at the household level. We illustrate these arguments with reference to 1971 and 1981 census data on professionals, disaggregated by economic sector and sex, and resident in three inner-city neighbourhoods in Montréal ; and on the structure of the households they live in. It would seem that, far from their comprising a homogeneous group with respect to selection and use of habitat, distinct fractions exist among gentrifiers.
Keywords:
- Urban political economy,
- feminist geography,
- women,
- employment restructuring,
- new middle class,
- sexual division of labour,
- reproduction,
- gentrification,
- Montréal
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