Article body

Au cours des dernières années, de nombreux articles scientifiques ont été publiés sur la gestion du tourisme dans les territoires forestiers ainsi que sur la relation entre récréotourisme et forêt. On peut notamment consulter d’excellents articles parus dans Journal of Sustainable Tourism ou Journal of Park & Recreation. La publication du livre Tourisme et territoires forestiers s’inscrit à l’intérieur de cette avenue de recherche et illustre l’intérêt de certains chercheurs francophones envers le tourisme et la forêt.

Dans l’ensemble, le livre présente différentes pratiques touristiques et récréatives en territoires forestiers. Toutefois, regrouper à l’intérieur d’un livre des réflexions et des études multidisciplinaires représente un défi de taille. Ce défi est d’autant plus grand lorsque les chapitres du livre proviennent de conférences présentées lors d’un colloque, celui de l’Association francophone pour le savoir, et sont des études de cas indépendantes les unes des autres. Pour le lecteur, l’identification d’un fil conducteur établissant avec clarté un lien entre les huit chapitres du livre n’est pas chose facile. Si l’introduction du livre dresse un portrait de la situation de la forêt québécoise jusqu’en 2006, elle n’établit pas de lien entre la situation québécoise et les études de cas d’autres pays (Russie, Guadeloupe, Maroc). De plus, cette introduction ne permet pas de situer les différentes approches ou les concepts du livre. En conséquence, les chapitres apparaissent éclectiques et pourraient s’adresser à différents types de lecteur. L’avant-propos présente les chapitres et cherche à situer ces diverses contributions à travers la thématique du livre, mais force est de constater que seul le couple récréotourisme-forêt unit des chapitres plus ou moins indépendants les uns des autres. La conclusion portant sur l’écotourisme en milieu forestier n’est pas une conclusion, mais un chapitre dont le thème est lié au texte d’introduction. Cette conclusion ne permet donc pas d’apprécier à sa juste valeur la qualité des textes de l’ouvrage.

On y trouve quelques textes riches, structurés autour de concepts, tels que la gouvernance et la valorisation des espaces forestiers, ou la beauté et la laideur des aménagements touristiques. Ces chapitres, adoptant une approche conceptuelle ou empirique, apportent une contribution pertinente à la littérature scientifique. Par contre, plusieurs textes représentent des études de cas qui peuvent vieillir rapidement et se situent aux frontières de l’anecdote. Leur contenu est surtout descriptif et s’applique presque uniquement au territoire étudié. Ces chapitres mériteraient d’être approfondis par un meilleur équilibre entre approche théorique et approche appliquée. De façon générale, on peut reprocher aux auteurs de ces chapitres de ne pas situer leurs contributions à travers la littérature scientifique existante. On note que peu de textes se réfèrent aux revues scientifiques les plus importantes du tourisme, de la géographie et de la gestion.

La lecture de ce livre illustre comment les activités récréotouristiques contribuent au développement durable de la forêt. En ce sens, les textes permettent d’identifier de nouvelles perspectives de mise en valeur du territoire forestier et représentent une lecture pertinente pour tout personne s’intéressant au développement de la forêt.