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Susciter une réflexion sur le développement durable des zones côtières à travers le prisme de la gestion intégrée et du changement climatique, telle est l’ambition de cet ouvrage. Les auteurs traitent, tout d’abord, de la nécessité d’une transition de l’approche disciplinaire sectorielle à l’approche interdisciplinaire écosystémique territorialisée, en s’appuyant sur l’exemple acadien. Puis, une contribution met en exergue la vulnérabilité et la fragilité du milieu de vie de la main-d’oeuvre, celle des entreprises acadiennes de transformation du poisson, découlant de l’érosion et des inondations accélérées par les changements et les variations climatiques. Dans une partie centrale de l’ouvrage, l’accent est mis sur le flou juridique qui explique les difficultés de l’instauration d’une gestion intégrée, mais surtout une définition de la gestion intégrée illustrée par l’étude de la GIZC (gestion intégrée de la zone côtière) de la baie de Caraquet dans un contexte aquacole est proposée : « […] un mécanisme de gestion multilatérale, basée sur le respect mutuel, ancré dans une action collective, qui permet tant la gestion des conflits d’usage que la mise en oeuvre d’un plus grand respect de l’environnement naturel » ; c’est cette définition qui sert de trame à une étude sur les trois provinces maritimes du Canada pour révéler les différents objectifs des parties prenantes à la GIZC.
L’élargissement de l’aire d’étude à l’Uruguay, aux Antilles françaises, au sud de la Bretagne et au littoral ouest-africain (de la Mauritanie à la Guinée) montre l’importance et l’influence des contextes culturels et des savoirs écologiques locaux sur les demandes des communautés pour des politiques environnementales de gestion participative et intégrée des zones littorales, dans un contexte de changement climatique.
L’ensemble de ces réflexions contribue à la reconnaissance de l’intérêt de la multidisciplinarité, mais aussi de la difficulté de prendre en compte les différentes échelles d’intervention et d’établir des priorités pour la gestion intégrée des zones côtières. On y pose la question de l’approfondissement de la méthodologie qualitative de la recherche-action participative et d’une coproduction, entre chercheurs et communautés, des modalités d’une justice socioenvironnementale.