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Publié dans la collection Clinique et changement social, de l’Harmattan, « Analyser les implications dans la recherche et en formation » s’inscrit dans une perspective réflexive sur le lien entre recherche et intervention pour produire, comme création, de nouveaux savoirs. Dirigé par Claire de Saint-Martin, cet ouvrage rassemble les contributions d’une quinzaine d’auteurs français et brésiliens s’inscrivant, tous dans leur contexte propre, dans le champ de l’analyse institutionnelle. Le retour d’expérience de chacun contextualise la question de l’implication dans les méthodes scientifiques de recherche et la théorisation de ce champ, depuis son émergence avec René Lourau. L’approche de l’implication dans la recherche amène un basculement épistémologique de la neutralité axiologique et s’ancre dans l’actualité du débat relatif aux approches et méthodes scientifiques. Si la position de chercheur-praticien se répand de plus en plus, cet ouvrage évoque l’apport méthodologique de cette posture scientifique. Cette posture dessine un nouveau rapport aux acteurs de terrain et à l’objet de recherche. Donner des clés analytiques et des outils méthodologiques pour élucider ces rapports et leur permettre d’en objectiver les résultats, tel est l’objectif de ce livre.

L’ouvrage collectif est préfacé par Gilles Monceau, qui a fortement marqué ce concept par le développement de son application au champ de la socioclinique institutionnelle, et postfacé par Marguerite Soulière, cofondatrice du réseau RechercheAvec, dont les valeurs et objectifs apparaissent en filigrane et dont la majorité des auteurs sont membres affiliés.

Structuré en trois parties, le livre présente des articles qui permettent d’approfondir les concepts liés aux méthodes relatives à l’analyse institutionnelle et à l’évolution de ce champ, de l’implication à la surimplication. La première partie reflète l’appropriation du concept par les étudiants auteurs et l’apport de cette approche dans le développement de leurs travaux et de leur professionnalisation. La seconde partie présente différentes méthodes d’analyse des implications dans le processus de recherche. Et la dernière évoque l’analyse des implications en formation. Les fondateurs du concept de l’implication sont très présents dans les travaux des auteurs.

Claire de Saint-Martin conclut l’ouvrage sur les fondamentaux de l’approche, soit situer sa parole et sa posture pour objectiver son implication dans son sujet et son terrain. Finalement, elle revient sur l’apport de chacune des approches des auteurs, qui tend à alimenter le développement des savoirs de ce champ, par la mise en réflexion de chacune de leur posture propre. Si le concept de l’implication dans la recherche permet d’ouvrir une perspective sur la création de nouveaux savoirs et de nouvelles méthodes originales, c’est un courant qui reste en marge de celui de l’analyse institutionnelle et, plus largement, de la pratique de la recherche en sciences sociales et humaines. Un ouvrage comme celui-ci participe alors à la circulation fondamentale de cette notion/pratique. Les mentions faites par les auteurs de définitions connexes au concept de l’implication (analyseur, transversalité) témoignent de l’appropriation et de l’évolution de ce terme issu de l’école de pensée vincennoise. Cependant, le lecteur ne peut faire fi de la mise en garde sur l’institutionnalisation du concept, dont l’essence réside dans la charge de tension qu’il entretient avec le monde institutionnel.