Abstracts
RÉSUMÉ
On a coutume d'envisager les rapports entre cinéma et littérature en postulant l'influence du premier sur la seconde. Le présent article propose un autre point de vue. Il rappelle le débat autour de la « réorganisation du système des arts », qui a fait suite à l'apparition du cinéma. Il montre ensuite qu'une nouvelle sensibilité visuelle naît entre les deux siècles, notamment dans la littérature, avec ou sans un lien univoque avec le cinéma. Eisenstein a appelé « cinématisme » l'ensemble des procédés visuels élaborés par la littérature « précinématographique » qu'il a analysés dans une série d'oeuvres de Pouchkine, Gogol, Zola. Contrairement à Chklovski, qui insiste sur les différences de matériaux entre les deux « médias », Eisenstein distingue dans l'évolution du cinéma des périodes qu'il rattache à l'évolution littéraire. Ces débats sont ici discutés et confrontés à une autre conception du cinématisme, mise en pratique par des auteurs modernistes comme Boulgakov ou Zamiatine.
ABSTRACT
When thinking about the relationship between film and literature, we usually focus on the influence of the former upon the latter. This article proposes a different perspective. It evokes the debate over the "reorganization of the artistic system" which arose after cinema's birth. It then demonstrates that a new visual sensibility arose at the turn of the century, particularly in literature, whether this literature had any direct link to the cinema or not. Eisenstein called the visual techniques found in "pre-cinematographic" literature "cinematism," and analysed these techniques in a number of works by Pushkin, Gogol, and Zola. Unlike Shklovskii, who insisted on the formal differences between the two media, Eisenstein located periods within film history which co-related to literary history. These debates are discussed here and contrasted with another conception of cinematism, that developed by modernist authors such as Bulgakov and Zamiatin.
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