Abstracts
Abstract
In the philosophy of Pascal and Kierkegaard and the cinema of Bresson and Dreyer, Deleuze finds “a strange thought,” an “extreme moralism that opposes the moral,” and a “faith that opposes religion.” This thought may be described as an immanent ethics of “choosing to choose,” such that one may thereby “believe in this world.” Pascal’s wager and Kierkegaard’s leap of faith are usually treated as exclusively theological concepts, but Deleuze—by way of a Nietzschean adaptation of Pascal and Kierkegaard—sees these concepts as a means of understanding a specific mode of existence, in which one “chooses to choose,” and thereby commits oneself to the perpetual responsibility of choosing. In the work of Dreyer and Bresson, Deleuze discovers a cinematic counterpart of this philosophy of “choosing to choose,” a cinema in which apparently religious concerns actually manifest an immanent ethics of modes of existence. This cinema highlights the fundamental vocation of modern cinema, which is to make possible a “belief in this world.” The problem facing modern directors is that the world seems nothing but a bad film, a collection of predictable and empty clichés devoid of any possibility of genuine creativity. Modern cinema’s answer to this challenge is to disrupt conventional ways of seeing and disclose already present alternatives to those conventions, such that new possibilities of existence are suggested. In this way, modern cinema allows a revived “belief in this world.” No longer a world of clichés, the world as transformed through modern cinema is one in which new modes of existence are envisioned, modes based on an ethics of perpetually “choosing to choose.” This cinematic ethics finally provides a means of understanding the proper relationship between cinema and philosophy, both of which have a common purpose, even if they have separate spheres of activity.
Résumé
Dans la philosophie de Pascal et Kierkegaard aussi bien que dans le cinéma de Bresson et Dreyer, Deleuze décèle une « pensée étrange », un « moralisme extrême qui s’oppose à la morale » et une « foi qui s’oppose à la religion ». Cette pensée peut être décrite comme une éthique immanente exigeant que l’on « choisisse de choisir » et permettant à celui qui l’adopte de « croire en ce monde ». Le pari de Pascal et l’acte de foi de Kierkegaard sont habituellement traités comme des concepts exclusivement théologiques, mais Deleuze — en adoptant une perspective nietzschéenne — voit ces concepts comme des moyens permettant de mieux connaître un mode particulier d’existence, où l’individu « choisit de choisir » et, dès lors, endosse la responsabilité perpétuelle de ses choix. Dans les oeuvres de Dreyer et Bresson, Deleuze découvre une contrepartie cinématographique à cette philosophie du « choisir de choisir », un cinéma dans lequel les préoccupations apparemment religieuses témoignent en fait d’une éthique immanente des modes d’existence. Ce cinéma met en lumière la vocation fondamentale du cinéma moderne : rendre possible une « croyance en ce monde ». Le problème auquel doivent faire face les réalisateurs modernes est que le monde ne semble être rien d’autre qu’un mauvais film, une collection de clichés prévisibles et vides excluant toute possibilité de véritable créativité. La réponse du cinéma moderne à ce défi consiste à remettre en question les façons de voir traditionnelles et à proposer des solutions de rechange aux conventions, afin que de nouvelles possibilités d’existence soient proposées. En ce sens, le cinéma moderne permet de faire renaître une « croyance en ce monde ». N’étant désormais plus un monde de clichés, le monde tel que le transforme le cinéma moderne en est un dans lequel de nouveaux modes d’existence sont envisagés, des modes d’existence qui reposent sur une éthique exigeant que, perpétuellement, l’on « choisisse de choisir ». Cette éthique cinématographique offre en fin de compte un moyen de comprendre la véritable relation unissant le cinéma et la philosophie, qui partagent un même objectif bien que leurs sphères d’activité soient distinctes.
Appendices
Bibliographical references
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