TY - JOUR ID - 1030229ar T1 - Le chagrin d’Achille et la colère de Brad : réflexion sur une médiation oubliée dans la représentation des affects extrêmes A1 - Lamoureux, Johanne JO - Cinémas VL - 25 IS - 1 SP - 39 EP - 58 SN - 1181-6945 Y1 - 2014 Y2 - 03/28/2024 4:07 p.m. PB - Cinémas LA - FR AB - À partir d’une critique de l’interprétation du personnage d’Achille par Brad Pitt dans Troie (Troy, 2004), cet article montre que le jeu de l’acteur, lorsqu’il s’agit d’exprimer les affects extrêmes de la colère et du chagrin qui caractérisent le héros homérique, reconduit des conventions figuratives et des effets de censure déjà mis en place par la représentation des mêmes épisodes au sein des beaux-arts. Or c’est là une médiation négligée par les spécialistes des études cinématographiques et des queer studies qui ont beaucoup commenté le film, en déclinant la longue liste des écarts entre l’oeuvre épique et son adaptation cinématographique, mais sans tenir compte de la tradition figurative, revisitée par la peinture de la fin du xviiie siècle, qui s’est trouvée elle aussi confrontée aux difficultés d’adapter visuellement la démesure affective et expressive de l’Achille d’Homère, pour un public dont l’idéal antique de beauté virile s’appuyait désormais sur un canon classique postérieur de plusieurs siècles à l’Iliade. AB - Taking as its starting point a critique of Brad Pitt’s role as Achilles in Troy (2014), this article shows that acting, when it comes to expressing extreme emotions such as the anger and distress experienced by Homer’s hero, extends the figurative conventions and condemnation already established in the depiction of the same scenes in the visual arts. This mediation has been neglected by the film studies and queer studies scholars who have commented on the film by remarking the long list of discrepancies between the literary epic and its cinematic adaptation. This view does not take into account the figurative tradition, revisited by late eighteenth-century painting, which was also confronted with the difficulties of adapting visually the emotional and expressive excesses of Homer’s Achilles for an audience for whom the ideal of virile beauty drawn from Antiquity now rested on a classical canon that post-dated the Iliad by several centuries. DO - https://doi.org/10.7202/1030229ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/1030229ar L1 - https://www.erudit.org/en/journals/cine/2014-v25-n1-cine01837/1030229ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -