Abstracts
Résumé
Partir d’un double constat : 1) la musique est une pratique du lieu qui pourtant 2) s’en échappe dès que possible par la trivialité de l’excuse, au sens de mise hors de cause – grosso modo la situation ne serait jamais appropriée. Partant, comment rester ici quand tous les moyens sont bons pour s’en sortir ? De là, questionner la différence entre composition et improvisation à l’aune de cette accusation de fuir les circonstances à tout bout de champ, en construisant l’analogie hypothétique suivante : l’improvisation est à la composition ce que la science-fiction ou l’anticipation est à l’utopie. Et aboutir finalement à ceci que moins l’excuse est possible plus la musique a lieu. Ou encore, rendre une musique possible peut revenir à se frayer une ligne entre les excuses. Ces méditations sont d’abord issues du grand nombre de discussions que j’ai pu avoir avant, pendant, ou après tel ou tel concert ; ce texte en garde la forme dialoguée tout en pariant qu’un impersonnel s’en dégage.
Mots-clés :
- Situation,
- excuse,
- improvisation,
- impossible,
- science-fiction
Abstract
We begin with a twofold observation: (1) music is a practice of place that nevertheless (2) escapes whenever possible through the triviality of the excuse, in the sense of exoneration—roughly speaking, the situation is never appropriate. So, how can we stay here when all means are good to get out? Let us question the difference between composition and improvisation in light of this accusation of fleeing circumstances at every turn, by constructing the following hypothetical analogy: improvisation is to composition as science-fiction or anticipation is to utopia. Finally, we conclude that the fewer excuses there are, the more music takes place. Or, perhaps, creating the possibility for music is like walking a line between excuses. These meditations stem from the many discussions I’ve had before, during, and after various concerts; the text retains a conversational style in the hope that something impersonal will emerge.
Keywords:
- Situation,
- excuse,
- improvisation,
- impossible,
- science-fiction
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Appendices
Note biographique
Après des études de philosophie de l’art et d’arts plastiques à Paris i Sorbonne, Jean-Luc Guionnet se consacre à la musique et aux arts sonores par la composition acousmatique (Non-organic bias), la composition instrumentale (Distances ouïes dites), l’improvisation instrumentale au saxophone et à l’orgue (Hubbub, L’épaisseur de l’air, Pentes, duo avec Seijiro Murayama), la création radiophonique pour France Culture (Si l’on dit que les âmes tendent) et la création d’installations sonore (Inscape). Parallèlement, il poursuit, d’une part, un travail théorique servant de base à des conférences ou publié dans diverses revues ou ouvrages collectifs, et, d’autre part, un travail plastique principalement lié au dessin (Informatique de soi-même). Son travail a toujours à faire avec la rencontre forte d’un dehors : un instrument, un problème théorique (« qu’est-ce que la rumeur ? »), et surtout un ami collaborateur : Will Guthrie, Éric La Casa, Lotus Edde-Khouri, une équipée au long cours (Hubbub, Ames Room, Phéromones).