Cet ouvrage de Boulaamane et Bouchamma (2021) met en lumière l’importance primordiale de la collaboration entre l’école, les familles immigrantes et la communauté (ÉFIC) dans le contexte éducatif québécois actuel. Il repose sur les données qualitatives issues de la thèse doctorale de la première autrice, recueillies par le biais d’entretiens téléphoniques auprès de 28 personnes participantes situées à l’extérieur de Montréal, incluant des actrices scolaires, des membres de familles immigrantes et des intervenantes communautaires. Cet ouvrage invite ainsi les personnes lectrices, qu’elles oeuvrent dans les écoles, dans les organismes communautaires ou qu’elles fassent partie de familles immigrantes, à : 1) reconnaître les leviers et les freins à cette collaboration; 2) adopter une posture réflexive et critique de leurs pratiques; et 3) réfléchir aux pratiques de collaboration essentielles dans leur milieu de travail ou de vie. Dans la première partie de l’ouvrage, les deux premiers objectifs sont abordés. Dès le début, les autrices déconstruisent cinq mythes entourant la collaboration ÉFIC, notamment celui qui attribue à l’école la responsabilité exclusive de l’éducation des jeunes immigrant·es. Elles précisent ainsi les rôles et responsabilités de chaque personne impliquée, dans l’optique de favoriser l’intégration et la réussite scolaire de ces jeunes. Elles contextualisent également l’immigration au Québec, la collaboration ÉFIC, les orientations ministérielles et la pertinence sociale ainsi que scientifique de l’étude de cette collaboration (ex. : absence d’un guide commun avec des étapes concrètes et adaptées à divers contextes). Boulaamane et Bouchamma explorent ensuite des leviers (ex. : la diversité des activités pour les jeunes immigrant·es) et des freins (ex. : le manque de temps) à la collaboration ÉFIC, illustrés par des extraits d’entretiens issus de la thèse doctorale. Les autrices encouragent les personnes lectrices à adopter une posture réflexive et critique sur leurs pratiques actuelles ou envisagées en matière de collaboration, à en examiner les enjeux et à remettre en question leurs actions. Elles suggèrent d’utiliser l’ouvrage comme guide pour orienter les décisions relatives à la collaboration ÉFIC. Dans la deuxième partie de l’ouvrage, le deuxième objectif est approfondi et le troisième, introduit. Boulaamane et Bouchamma invitent les personnes lectrices à mettre en place des pratiques efficaces à une bonne collaboration ÉFIC afin de promouvoir l’intégration et la réussite scolaire des jeunes immigrant·es. Elles les incitent à planifier les actions à entreprendre, en analysant celles proposées, en adoptant de nouvelles ou en améliorant celles déjà existantes. En fait, les autrices présentent différentes pratiques de collaboration ÉFIC, classées par catégories et exemplifiées par des actions clés, pour chaque groupe concerné : l’école, la communauté et les familles immigrantes. L’ouvrage de Boulaamane et Bouchamma revêt une importance particulière dans le domaine de l’intervention sociale, notamment dans le contexte de l’accompagnement des familles immigrantes, puisqu’il aborde la collaboration entre celles-ci, l’école et la communauté. En effet, les personnes intervenantes sociales jouent un rôle clé dans la création des liens entre ces différentes parties prenantes, qui font face à des défis liés à l’intégration et la réussite scolaire des jeunes immigrant·es dans la société d’accueil. L’ouvrage leur fournit donc non seulement des outils pour mieux appréhender la réalité de ces jeunes et de leur famille, mais aussi des pistes d’action pragmatiques pour renforcer leur partenariat avec l’école. La posture réflexive et critique que promeuvent Boulaamane et Bouchamma tout au long de l’ouvrage encourage les personnes intervenantes sociales à évaluer de manière continue leurs pratiques et à les ajuster selon les besoins des familles qu’elles accompagnent. En déconstruisant des mythes entourant la collaboration ÉFIC, par exemple, les autrices contribuent à un changement de perspective qui peut influencer positivement les pratiques au sein des organismes communautaires. Ainsi, cet ouvrage …
École - Familles immigrantes - Communauté. Outils de collaboration en 42 pratiques et 255 actions clés, Khaoula Boulaamane et Yamina Bouchamma, Presses de l’Université Laval, 2021, 114 pages
…more information
Gabrielle Montesano, M. A.
Candidate au doctorat en sciences de l’éducation, Université de Montréal
Access to this article is restricted to subscribers. Only the first 600 words of this article will be displayed.
Access options:
Institutional access. If you are a member of one of Érudit's 1,200 library subscribers or partners (university and college libraries, public libraries, research centers, etc.), you can log in through your library's digital resource portal. If your institution is not a subscriber, you can let them know that you are interested in Érudit and this journal by clicking on the "Access options" button.
Individual access. Some journals offer individual digital subscriptions. Log in if you already have a subscription or click on the “Access options” button for details about individual subscriptions.
As part of Érudit's commitment to open access, only the most recent issues of this journal are restricted. All of its archives can be freely consulted on the platform.
Access options