Abstracts
Résumé
À la fois, notre vie quotidienne se déploie au milieu même des choses, des matières, des milieux, des voisins, des courants d’air et courants d’opinion, des coulants d’eau et coulants d’êtres, des flux d’énergie et flux de paroles; mais tout cela se joue à l’insu de notre réflexion. Nous y avançons en somnambules comme si nous en étions détachés. Une faille s’est creusée au fil de la modernité entre matière et esprit, entre corps et pensée, entre nature et culture. Pourtant nous ne sommes rien sans la nature, même dans sa forme la plus artificialisée. Elle constitue notre identité écologique. Afin d’explorer cette relation écoformatrice à une nature qui ne nous semble plus en être, nous avons choisi de nous attarder à l’exemple concret du feu, élément central qui donna naissance à l’énergie. À l’heure où l’on semble opposer, dans les débats de l’éducation relative à l’environnement, une éducation aux écogestes et une éducation au sens critique, cet article fait le pari que les deux peuvent être reliés. La vie quotidienne et la vastitude du monde ne s’opposent pas mais s’imbriquent l’une dans l’autre, réciproquement. Nous tentons de montrer ici comment s’opèrent les changements en chacun de nous, dans l’intime de nos maisons, et comment ces changements sont sources d’un autre regard sur le monde et d’un apprentissage au « vivre ensemble sur Terre ».
Abstract
Our daily lives unfold right in the middle of things, matters, environments, neighbors, currents of air and currents of opinion, streams of water, streams of being, fluxes of energy and fluxes of words; but all of this makes clarity of thought more difficult. We move forward like sleepwalkers, as if detached from it all. In modern times, a canyon has been carved out between matter and spirit, body and thought, nature and culture. Yet, we are nothing without nature, even in its most artificial forms. It makes up our ecological identity. In order to explore this eco-formative relationship with a kind of nature that no longer resembles us, we have chosen to use the example of fire, the central element of energy. At a time in the environmental education debates when there seems to be opposition to education based on eco-actions in the critical sense, this article suggests that the two can be related. Daily life and the vastness of the world do not oppose each other, but are reciprocally interlocking parts. We attempt to demonstrate here how changes within each of us operate in the intimacy of our homes, and how these changes are sources of another perspective on the world and an apprenticeship on “sharing the planet”.
Resumen
Nuestra vida cotidiana se despliega simultáneamente en medio de cosas, de materias, de entornos, de vecinos, de corrientes de aire y de corrientes de opinión, de flujos de agua y de flujos de seres, de flujos de energía y de palabras. Todo eso se lleva a cabo a espaldas de nuestra reflexión. Avanzamos como sonámbulos, como si eso no nos compeliera. Una grieta se ha abierto a lo largo de la modernidad entre materia y espíritu, entre cuerpo y pensamiento, entre naturaleza y cultura. Sin embargo, no somos nada sin la naturaleza, incluso en su forma la más artificial. Ella constituye nuestra identidad ecológica. Con el fin de explorar ésta relación eco-formadora hacia una naturaleza que ya no parecer ser una, nos detenemos en el ejemplo concreto del fuego, elemento central de donde nace la energía. Ahora que en los debates sobre la educación relativa al entorno ecológico, parce que se opone la educación al eco-gesto y la educación crítica, éste artículo se arriesga en afirmar que las dos pueden unirse. La vida cotidiana y la inmensidad del mundo no se oponen sino se imbrican recíprocamente. Tratamos de mostrar la manera en que se operan los cambios en cada uno de nosotros, en la intimidad de nuestros hogares, y cómo esos cambios son los manantiales de donde surge una forma diferente de ver el mundo y un aprendizaje para «Vivir juntos sobre la Tierra».
Download the article in PDF to read it.
Download
Appendices
Références bibliographiques
- BACHELARD, G. (1942). La psychanalyse du feu. Paris : Gallimard.
- BACHELARD, G. (1962). La flamme d’une chandelle. Paris : PUF.
- BARBIER, R. et PINEAU, G. (dir.) (2001). Les eaux écoformatrices. Paris : L’Harmattan, 346 p.
- CERTEAU, M. de., GIARD, L. et MAYOL, P. (1990). L’invention du quotidien. 1. Arts de faire. Paris : Gallimard, 350 p.
- CERTEAU, M. de, GIARD, L. et MAYOL, P. (1994). L’invention du quotidien. 2. Habiter, cuisiner. Paris : Gallimard, 416 p.
- CHEVALIER, J.-M. (2004). Les grandes batailles de l’énergie. Paris : Gallimard.
- COTTEREAU, D. (2001). Formation entre terre et mer : alternance écoformatrice. Paris : L’Harmattan. 166 p.
- COTTEREAU, D. (2005). Écoformation, entre soi et le monde. Éducation à l’environnement : de soi au monde, 187, 111-117.
- DOUGLAS, M. (2001). De la souillure : essai sur les notions de pollution et de tabou. Paris : La Découverte/Poche.
- GRAS, A. (1993). Grandeur et dépendance : sociologie des macro-systèmes techniques. Paris : PUF.
- JAVEAU, C. (1991). La société au jour le jour : écrits sur la vie quotidienne. Bruxelles : de Boeck-Wesmael.
- KAUFMANN, J.-C. (1988). La chaleur du foyer : analyse du repli domestique. Paris : Méridiens-Klincksieck.
- KAUFMANN, J.-C. (1992). La trame conjugale : analyse du couple par son linge. Paris : Nathan.
- KAUFMANN, J.-C. (1997). Le coeur à l’ouvrage : théorie de l’action ménagère. Paris : Nathan, 351 p.
- KAUFMANN, J.-C. (2001). Ego : pour une sociologie de l’individu. Paris : Nathan.
- LATOUR, B. (2006). Changer de société, refaire de la sociologie. Paris : La Découverte, 401 p.
- PINEAU, G., BACHELART, D., COTTEREAU, D. et MONEYRON, A. (coord.) (2005). Habiter la terre : écoformation terrestre pour une conscience planétaire. Paris : L’Harmattan, 291 p.
- PINEAU, G. et al. (1992). De l’air : essai sur l’écoformation. Paris : Paideïa, 269 p.
- SACQUET, A.-M. (2003). Atlas mondial du développement durable. Paris : Autrement, 88 p.