Abstracts
Résumé
Cet article examine la polémique qu'ont provoquée en France les bombardements de VOTAN contre la République fédérale de Yougoslavie (RFY) au début de 1999. Plusieurs politiciens et intellectuels, de la gauche à la droite, ont dénoncé l'intervention de VOTAN comme étant illégale et illégitime. Toutefois, selon l'auteur, la plupart des critiques dirigées contre VOTAN étaient imprégnées d'un virulent antiaméricanisme. Les élites politiques françaises opposées aux bombardements contre la RFY ont perçu le conflit comme une nouvelle manifestation de la volonté des États-Unis d'imposer leur volonté à l'Europe. En fait, les critiques de VOTAN semblaient peu intéressés par les souffrances du million de Kosovars déportés par les Serbes. Leur principale préoccupation était plutôt de savoir comment cette guerre affecterait le statut international de la France. En adoptant cette attitude, les opposants à la guerre au Kosovo se sont faits les alliés objectifs de la politique « génocidaire » de Milosevic au Kosovo.
Abstract
This article examines the intense debates that arose in France during and following the NATO bombings over the Federal Republic of Yugoslavia (FRY) in early 1999. Many politicians and intellectuals, from the Left to the Right, denounced the NATO operation in Kosovo as illegal and illegitimate. However, for the most part, the author contends, the criticism directed against the Alliance was tainted by virulent antiamericanism. French political élites who opposed the bombings of the FRY perceived the conflict as another manifestation of the United States' readiness to impose its mil over Europe. In fact, critics of the NATO intervention seemed to be little interested in the suffering inflicted by the Serbs on a million Kosovars who were deported. Their main concern was, how the war would affect the rank of France in international politics. By adopting this attitude, the opponents of the war in Kosovo became objective allies of the genocidal policy of Milosevic in Kosovo.