Comptes rendusRégions - Asie

Asia and China In the Global Economy, Yin-Wong Cheung et Guonan Ma (dir.), 2011, Singapore, World Scientific Publishing, 400 p.[Record]

  • Raúl Bernal-Meza and
  • Donatela Orsi

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  • Raúl Bernal-Meza
    INTE-Universidad Arturo Prat, Chili et Universidad nacional del Centro, Argentine

  • Donatela Orsi
    INTE-Universidad Arturo Prat, Chili et Universidad nacional del Centro, Argentine

Ce livre, divisé en quatre parties thématiques – « macroéconomie ouverte et mécanisme de transmission », « débat sur l’évaluation du renminbi », « internationalisation des devises et marchés financiers » et « demande extérieure et relance budgétaire » – et comprenant 13 chapitres rédigés par 33 auteurs, analyse la performance économique des pays asiatiques au cours des dernières années. Bien qu’il mette l’accent sur la Chine, il évoque également les cas du Japon et de l’Inde. L’une des principales préoccupations, en filigrane dans l’ouvrage, concerne la monnaie chinoise (renminbi, rmb) : est-elle ou non dévaluée par rapport au dollar et comment cette situation affecte-t-elle les pays en développement et, fondamentalement, les pays développés ? Une partie des travaux cités par les auteurs révèle que la monnaie chinoise a été dévaluée au cours des dix ou quinze dernières années. En utilisant le modèle Balassa-Samuelson (1964), Vikas Kakkar, Isabel Yan et Vincent Yip confirment que le taux de change réel entre la Chine et les États-Unis est proche de sa valeur d’équilibre depuis la fin 2003, malgré des périodes de désalignement systématique et significatif. Depuis la crise financière asiatique (1997-1998), l’économie chinoise a dû faire face à trois problématiques liées à sa politique financière internationale : 1) la réforme du sous-système monétaire international, 2) la promotion de la coopération financière régionale et 3) l’internationalisation du rmb. Cette dernière question ne figurait pas dans les plans d’action chinois avant la crise financière mondiale de 2008-2009. Parmi tous les défis qui se posent à la Chine, l’internationalisation de sa monnaie est le seul pour lequel elle peut décider en toute souveraineté sans être contrainte par des conditions externes échappant à son contrôle. Les questions soulevées sont alors : Pourquoi la Chine devrait-elle internationaliser sa monnaie ? Quelles pourraient en être les conséquences négatives ? Comment ce processus devrait-il être mis en oeuvre ? Dans une perspective comparative, Shinji Takagi examine l’expérience du Japon et son intention d’internationaliser sa monnaie entre 1984 et 2003. Il s’interroge sur le rôle de la politique gouvernementale japonaise dans la réalisation de cet objectif d’internationalisation de la monnaie. L’histoire du Japon lui permet de conclure que chercher à imposer mondialement une monnaie clé ne peut être un objectif réalisable de politique publique nationale pour aucun pays. Un autre sujet de préoccupation, circonscrit à la région asiatique, est celui inhérent aux décisions chinoises en matière de politique économique et à ses effets directs sur d’autres pays, notamment en Asie du Sud-Est, mais également au Japon. Bien que l’évaluation de cette relation soit positive étant donné qu’elle a facilité une reprise rapide après la crise de 2008, l’interrogation persiste quant au scénario régional en période de graves crises et en termes d’impact sur les voisins de la Chine. Plusieurs auteurs abordent l’étonnante et rapide reprise économique de la Chine après la dernière crise et analysent sa dépendance aux exportations mondiales et en quoi cela affecte l’économie internationale en période de crise. Évaluer l’impact des exportations a des implications importantes, tant pour la Chine que pour la région. La crise et l’effondrement du marché commercial ont affecté la demande en matière d’exportations ainsi que l’économie chinoise. Les autorités chinoises ont mis en oeuvre des mesures monétaires, fiscales et réglementaires pour renforcer la demande intérieure et amortir l’impact sur le secteur externe. La Chine, l’Inde et le Japon offrent des expériences intéressantes à ce sujet. En 2008, le monde a vécu l’une de ses pires crises économiques. Cependant, les pays asiatiques ont connu une reprise rapide et robuste. De nombreux économistes en concluent que les économies asiatiques étaient mieux préparées …