TY - JOUR ID - 012051ar T1 - Pratiquer la poésie/enseigner la littérature A1 - Murat, Michel JO - Études françaises VL - 41 IS - 3 SP - 9 EP - 19 SN - 0014-2085 Y1 - 2005 Y2 - 03/29/2024 9:14 p.m. PB - Les Presses de l'Université de Montréal LA - FR AB - La thèse développée dans cet article est que la pratique dominant les études universitaires, celle de « l’analyse de la poésie », est vouée à l’inefficacité par le fait même qu’on ne lit pas la poésie comme un roman ou un essai, et qu’elle nécessite des procédures différentes d’appropriation. L’activité d’enseignement en est une, satisfaisante pour nous mais impossible à transmettre telle quelle. Pour faire pratiquer la poésie aux étudiants, on propose donc deux pistes : la fabrication d’anthologies (constitution de corpus, sélection et agencement du recueil, mise en page et confection du livre) et la déclamation orale, éventuellement « scénographiée », pratique mieux adaptée aux poèmes longs. La poésie doit aussi faire partie d’un enseignement de la littérature. Sur ce plan on suggère, sans renoncer à la stylistique et à la rhétorique des figures, de mettre l’accent sur la transmission et la transformation de la topique ; de travailler sur les variantes, en s’inspirant des récentes éditions « pluriversionnelles » ; de s’intéresser à la carrière des poètes et à l’activité des revues. Quant à la recherche universitaire, un bilan de la production récente des thèses de doctorat en France montre qu’elle est enfermée dans le cercle de la littérarité. Il est urgent de l’ouvrir à une histoire qui serait à la fois celle de la poésie, en tant que répertoire de thèmes et de formes, et celle des poètes envisagés comme hommes de lettres. AB - This article develops the thesis that the “analysis of the poem,” the dominant teaching method in universities, is bound to be ineffective. A poem is not read like a novel or essay and necessitates different means of possession. The activity of teaching is one means, satisfying for us but impossible as such to transmit. In order to get students to “practice” poetry, two paths are proposed: the fabrication of anthologies (constitution of a corpus, selection and arranging, layout and printing of the book) and the oral recitation, eventually “screenplayed,” a practice best adapted for long poems. Poetry has to be a part of the teaching of literature. This article suggests: stressing the transmission and the transformation of the topic without renouncing stylistic questions and figural rhetoric; studying the variants and taking inspiration from recent “pluriversional” editions; taking an interest in the careers of the poets and in the activities of literary magazines. Concerning university research, an assessment of recent doctoral dissertations in France shows that they are enclosed within a tight circle of littérarité. An urgent needs exists to open this circle to a history that would be at once that of poetry, as a repertory of themes and forms, and that of the poets seen as men of letters. DO - https://doi.org/10.7202/012051ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/012051ar L1 - https://www.erudit.org/en/journals/etudfr/2005-v41-n3-etudfr1019/012051ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -