TY - JOUR ID - 044532ar T1 - Tintin avant Tintin : origines médiatiques et romanesques du héros reporter A1 - Pinson, Guillaume JO - Études françaises VL - 46 IS - 2 SP - 11 EP - 25 SN - 0014-2085 Y1 - 2010 Y2 - 03/28/2024 12:16 p.m. PB - Les Presses de l'Université de Montréal LA - FR AB - Cet article entend répondre à une question : que doit Tintin à la fiction du xixe siècle ? Un long processus historique mène de la progressive autonomisation de la figure du reporter au héros du Petit Vingtième. D’abord déconsidéré, consacré aux basses tâches du journal, le reporter est à l’origine un fait diversier qui hante la ville à l’affût de petits événements à noter. Peu à peu, son champ d’action s’élargit, son rayonnement géographique grandit et son statut au sein d’un journal en voie de professionnalisation, autour de 1900, acquiert ses lettres de noblesse, jusqu’à détrôner le chroniqueur dans la hiérarchie du journal. À la même époque, ce succès est nettement perceptible à travers une série de romans : Michel Strogoff et Claudius Bombarnarc de Jules Verne (1876 et 1893), Le Sieur de va-partout de Pierre Giffard, oeuvre située à mi-chemin entre la fiction et le témoignage (1880), La vie des frelons de Charles Fenestrier (1908) et surtout la série de Rouletabille de Maurice Leblanc (1907) — elle-même précédée par un feuilleton méconnu, paru dans Le Matin en 1900 : Que faire ? de Desnard (et son nègre Apollinaire). La lecture de ces romans montre d’une part que la professionnalisation du reporter est en phase avec un processus de délittérarisation des enjeux que porte la fiction du journalisme, et d’autre part que s’inventent à cette époque les procédés poétiques et thématiques qu’Hergé reprendra et adaptera aux contraintes spécifiques de la bande dessinée. AB - This article attempts to answer a question : what does Tintin owe to 19th century fiction ? Through a lengthy process, the figure of the reporter progressively automatized into the hero of the Petit Vingtième. Initially relegated to menial newspaper tasks, then as lowly cub reporter looking for minor scoops, his news beat gradually expanded, geographically, as did his professionalism and status at the paper. By about 1900, he had earned his journalistic spurs, rising in the ranks to displace the venerable columnist. It was an era of notably successful novels of the likes of : Michel Strogoff and Claudius Bombarnarc by Jules Verne (1876 and 1893), Le Sieur de va-partout by Pierre Giffard, a work which straddled the realms of fiction and reportage (1880), La vie des frelons by Charles Fenestrier (1908) and, most notably, the Rouletabille series by Maurice Leblanc (1907)—itself preceded by a little known series that had appeared in Le Matin in 1900 : Que faire ? by Desnard (and his ghostwriter Apollinaire). A reading of these works reveals, for one thing, that that the reporter’s professionalization was evolving amid a deliterarization of the elements of journalistic fiction, while concomitantly Hergé’s poetical and thematic processes were reconfiguring within the challenging constraints of the comic strip. DO - https://doi.org/10.7202/044532ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/044532ar L1 - https://www.erudit.org/en/journals/etudfr/2010-v46-n2-etudfr3908/044532ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -