Abstracts
Résumé
Ce premier roman de l’auteur comprend déjà un trait caractéristique de ses oeuvres. L’échange fréquent entre le sujet et l’objet, l’actif et le passif, la conséquence et la cause fait perdre à la narratrice ou à ce « je » sa place privilégiée. Dans ce roman dont le titre a déjà un double sens, quel rôle joue l’opposition ? La narratrice racontant la mort du père doute qu’il soit son image à elle ou le contraire. Que la narratrice invente l’objet, c’est l’objet qui l’incite à raconter. Le père et sa fille, ce qui est fini et ce qui réfléchit (relativise) ainsi ce dernier, sont interdépendants, unis dans leur séparation. Le mort peut toujours continuer à vivre grâce à la différenciation par le point de vue du dehors — la lecture qui différencie infiniment le même. Le pouvoir de la langue comme réflexion est celui de l’amour, le lieu de transit où s’opère le changement radical de point de vue, la fin est le commencement. L’ambiguïté du « dedans » ou l’unité de la narratrice avec son père dans la « prison » — unité qui maintient l’opposition dynamique — exprime l’écriture. L’insistance sur la relativité fait ressortir l’inattendu, l’instant dernier et décisif de l’alternative. Le style de Cixous est caractérisé par la réflexion, c’est-à-dire l’importance de l’opposition et du renversement, par la trace exposée, le dehors inappropriable dans le sens.
Abstract
This author’s first novel already includes the characteristic touch of her work. Her frequent use of exchanges between subject and object, active and passive, and cause and consequence displaces the privileged place of the narrator or the “I.” In this novel whose title has a double meaning, what role does the opposition play ? The narrator, in recounting the death of her father, questions whether he is like her, or the opposite. The narrator invents the object, but the object sparks her narration. Father and daughter, the finality and the reflection, interdependent, relativity, united in their separation. The dead can continue to be, refracted by an external perspective that can be infinitely differentiated. The power of language as reflection is one of love, the place in transit where the radical change of perspective occurs, the end is the beginning. The writing expresses the ambiguity of the “inside” or the unity of the narrator with her father in the “prison”—unity that maintains the dynamic opposition. The insistence on relativity elicits the unexpected, the last and decisive instant of the alternative. Cixous’s style is characterized by reflection, in short, the importance of opposition and reversal, by the exposed trace, the outside inscrutable to the senses.