Abstracts
Résumé
Contrairement à ce qu’on lit dans l’avertissement des Lettres à ses amis de Saint-Denys Garneau paru en 1967, les amis éditeurs n’ont pas publié l’ensemble des lettres de Garneau qu’ils avaient en leur possession. Le fonds Claude-Hurtubise (Bibliothèque et Archives du Canada) contient en effet un ensemble de 33 lettres inédites de Garneau à Claude Hurtubise. Ce sont ces lettres qui font l’objet du présent article. On y découvre un Saint-Denys Garneau en apparence plus impudique qu’ailleurs, souvent blagueur, volontiers scatologique et indécent, toujours en quête de lui-même, et comme indifférent à son destinataire. Au-delà des facéties qui rappellent une certaine littérature célibataire, l’analyse montre toutefois que, même dans les lettres les plus crues, l’impudeur de ces écrits intimes ne se distingue pas fondamentalement du ton impersonnel qui marque toute l’oeuvre de Garneau.
Abstract
Contrary to what the Foreword to Lettres à ses amis asserts, Saint-Denys Garneau’s editors and friends did not publish all the poet’s letters in their possession. The Claude-Hurtubise collection (Library and Archives Canada) contains 33 unpublished letters written by Garneau to Claude Hurtubise. In these letters, which form the central theme of this article, Saint-Denys Garneau appears less modest than in the rest of his correspondence: his tone is often jocular, deliberately rough and scatological. The poet is searching for himself with seemingly little heed for his addressee. Nevertheless, these intimate texts make sense beyond their comical aspect, which recalls the narcissism of “littérature célibataire.” This analysis shows that the immodest nature of the letters, even the crudest ones, is not fundamentally different from the impersonal tone that characterizes Garneau’s entire work.