Abstracts
Résumé
En abordant le problème de la représentation chez les écrivains, penseurs et artistes français du xxe siècle, cet article cherche à prendre ses distances à l’égard des lectures qui ont pensé l’ekphrasis dans les études interartistiques en termes d’impérialisme du langage et de colonisation linguistique. On étudie dans cet essai différentes scènes consacrées à la peinture et à l’image dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust et La carte postale de Jacques Derrida afin d’y explorer ce que Derrida a pensé comme l’hyper-responsabilité de l’écrivain dans le monde de représentations et la culture dont nous héritons.
Abstract
This paper focuses on the problem of representation in twentieth-century French literature, thought and art. Diverging from interpretations that tackle the use of ekphrasis in interart studies strictly in terms of the linguistic colonization and imperialism of language, this essay examines different scenes devoted to painting and image in Marcel Proust’s À la recherche du temps perdu and Jacques Derrida’s La carte postale, so as to explore how their discursive strategies are intertwined, on the contrary, with what Derrida has called the writer’s hyperresponsability in our inherited world of representations and culture.