Abstracts
Résumé
À travers une lecture attentive de la série Face to Face d’Ann Hamilton – des photographies prises en exposant une pellicule photosensible posée dans la bouche de l’artiste – et suivant la réflexion de Jean-Luc Nancy sur la bouche dans Ego sum, ce texte traite de la relation entre « la matière photographique » et la question de l’ekphrasis. En prêtant attention aux manières dont la photographie vient au jour à travers les conditions de son énonciation, Face to Face déplace l’agencement temporel traditionnel de l’ekphrasis, où la représentation verbale tente de saisir la représentation visuelle. Ces photographies font plutôt passer au premier plan les conditions performatives de l’écriture ekphrastique, en déplaçant l’accent mis sur la description vers des questions d’exposition, de glossolalie et de parole.
Abstract
Through a close reading of Ann Hamilton’s Face to Face serie of photographs—photographs that were made by exposing light-sensitive film in the artist’s mouth—and following Jean-Luc Nancy’s references to the mouth in Ego Sum, the essay addresses the relation between “la matière photographique” and the question of ekphrasis. Attentive to the ways in which the photograph comes into being through the conditions of its enunciation, the Face to Face serie displaces the traditional temporal ordering of all ekphrasis, in which the verbal representation seeks to capture the visual representation. Instead, the photographs foreground the performative conditions of ekphrastic writing, opening emphasis on description toward questions of exposure, glossolalia, and speech.