Abstracts
Résumé
L’un des couples épistémologiques régulièrement invoqué dans la critique littéraire est le rapport entre le « lyrique » et le « comique ». Pourtant présentés comme fondateurs dans l’histoire et la théorie modernes du poème, ces termes constituent peut-être moins un instrument heuristique qu’un véritable lieu commun. L’objectif de cet article est de mettre à l’étude quelques-uns des présupposés qui entourent la notion de « lyrique » en usage dans l’analyse comique du texte poétique. Car entre le « lyrique » et le « comique », c’est le second qui est souvent l’élément marqué, tandis que le premier ressortit plutôt au donné. D’un côté, en soulignant ses composantes pragmatiques et esthétiques, le comique engage une conception résolument hybride et polyphonique du texte ; de l’autre, le lyrique indexe une représentation éclectique, ambiguë, sinon stéréotypée du phénomène poétique.
Abstract
The relationship between “lyric” form and “comic” expression is one of the key epistemological couples used in literary criticism. While both are seen as foundational in the modern history and theory of French poetry, these terms may be less of any heuristic interest than of a commonplace conceptual association. My goal here is to critically examine some of the presuppositions that lie in the notion of “lyric” when applied to analyze the comic devices in the poem. Indeed, such an opposition involves categorizing “comic” as the marked term, while “lyric” is considered to be the unmarked term. Although the notion of “comic” opens up a new avenue for the text based on its hybrid and polyphonic forms as much as its pragmatic and aesthetic effects, the notion of “lyric” rather refers to an eclectic, ambiguous, or even stereotyped vision of poetic writing.