Abstracts
Résumé
Le pavillon des miroirs, roman autobiographique, présente un peintre écrivant sur son passé et imaginant un avenir meilleur. Au bord de la dépression, évoquant son enfance au Brésil, pays trop coloré et tumultueux, l’exilé se réfugie dans une pyramide et dans une attitude prostrée face à la nécessaire assimilation à un pays d’accueil jamais nommé. Mettant en mouvement non seulement deux attitudes opposées (envers le passé et le futur) mais aussi deux topoï (le Brésil, pays d’origine versus le Canada, pays d’accueil), les figures du clown et du masque sont développées tout au long de ce roman sur l’exil d’un artiste. En effet, Kokis file les métaphores annoncées par l’illustration-couverture et peint des figures de clowns exubérants et choquants, figures d’altérité rejetées par le monde qui les entoure. Parallèlement, les passages sur l’exil tendent à faire naître une figure plus fragile et subtile, celle du masque, discrète figure de l’Autre assimilé. Dans tous les cas, c’est l’Autre, le rejeté, le paria qui est présent et qui, dans ses différences, décrit le sentiment d’étrangeté de l’auteur. C’est par ce tourbillon de paradoxes que Kokis tente de représenter sa théorie artistique ainsi que la manière dont il perçoit la représentation de l’identité.
Abstract
Le pavillon des miroirs is an autobiographical novel which represents a painter recounting his past while imagining a better future. On the edge of depression, evoking his Brazilian childhood, which was simultaneously too colourful and tumultuous, the exiled narrator takes shelter in a pyramid and in a prostrate position when faced with assimilation in his country of adoption, which remains unidentified in Kokis’ novel. This novel about the exile of an artist features two pictorial and philosophical figures and also constructs a contrast between two opposed attitudes (towards the past and towards the future), as well as between two opposed topoï (Brazil, the place of the narrator’s past and origin; versus Canada—one supposes—, the place of the present and the narrator’s new home): two specific figures, the clown and the mask, embody the two opposed situations. Indeed, Sergio Kokis develops the metaphors which are visible in the cover illustration of the book and depicts, using long sentences, exuberant and shocking clowns, figures of otherness that are immediately rejected by the world surrounding them. At the same time, some passages are focused on the time spent in exile and tend to give rise to a more fragile and subtle figure, that of the mask, which represents the Other assimilated by a world where he attempts to find another home. In all cases, it is the rejected Other, the pariah, who is present and who metaphorically describes the author’s feeling of being other. Indeed, it is through this cataclysm of opposing meanings and paradoxes that Kokis represents his artistic theory and constructs his own representation of multiple identities.